Poeme : L’enfant Et Son Rêve

C’était le cheval de ses rêves.
Celui qu’il avait toujours voulu avoir.
Un grand étalon blanc, qui courait sans trêve,
Dans les marais aux bleus miroirs.

Il s’était juré de le toucher.
Il voulait s’en faire un ami.
Et tout son cœur il y a mis,
Pour un jour enfin l’approcher.

Mais, quand un licou il a osé,
Sur la crinière immaculée, voulu poser,
L’animal est devenu un diable déchaîné,
Et dans l’herbe et la vase il l’a traîné.

Puis il est arrêté, se demandant comment,
Lui, ce cheval des grands espaces,
Qui pour galoper, n’avait jamais assez de place
Cet enfant pouvait le vouloir si ardemment.

Et il a attendu. L’enfant s’est approché,
Et de sa main timide l’a d’abord touché.
Puis ses bras ont enserré son encolure.
La paix entre eux venait de se conclure.

Crin Blanc avait trouvé un vrai, un grand amour.
Un beau rêve d’enfant se matérialisait
Dans le cœur du cheval, affection se précisait
Pour ce garçon, et elle allait durer toujours.

setε lə ʃəval də sε ʁεvə.
səlɥi kil avε tuʒuʁ vuly avwaʁ.
œ̃ ɡʁɑ̃t- etalɔ̃ blɑ̃, ki kuʁε sɑ̃ tʁεvə,
dɑ̃ lε maʁεz- o bløs miʁwaʁ.

il setε ʒyʁe də lə tuʃe.
il vulε sɑ̃ fεʁə œ̃n- ami.
e tu sɔ̃ kœʁ il i a mi,
puʁ œ̃ ʒuʁ ɑ̃fɛ̃ lapʁoʃe.

mε, kɑ̃t- œ̃ liku il a oze,
syʁ la kʁinjεʁə imakyle, vuly poze,
lanimal ε dəvəny œ̃ djablə deʃεne,
e dɑ̃ lεʁbə e la vazə il la tʁεne.

pɥiz- il εt- aʁεte, sə dəmɑ̃dɑ̃ kɔmɑ̃,
lɥi, sə ʃəval dε ɡʁɑ̃z- εspasə,
ki puʁ ɡalɔpe, navε ʒamεz- ase də plasə
sεt ɑ̃fɑ̃ puvε lə vulwaʁ si aʁdamɑ̃.

e il a atɑ̃dy. lɑ̃fɑ̃ sεt- apʁoʃe,
e də sa mɛ̃ timidə la dabɔʁ tuʃe.
pɥi sε bʁaz- ɔ̃ ɑ̃seʁe sɔ̃n- ɑ̃kɔlyʁə.
la pε ɑ̃tʁə ø vənε də sə kɔ̃klyʁə.

kʁɛ̃ blɑ̃ avε tʁuve œ̃ vʁε, œ̃ ɡʁɑ̃t- amuʁ.
œ̃ bo ʁεvə dɑ̃fɑ̃ sə mateʁjalizε
dɑ̃ lə kœʁ dy ʃəval, afεksjɔ̃ sə pʁesizε
puʁ sə ɡaʁsɔ̃, e εllə alε dyʁe tuʒuʁ.