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Poeme : Dans La Bouche De L’enfer



Dans La Bouche De L’enfer

Plongeon dans l’avide gorge du Châtelet.
Froid et moiteur dans les halles de ce palais,
Où s’échangent fossiles humains et cœurs de pierre.
Les hordes se dirigent couvertes d’œillères.

Toujours le même trajet automatisé,
La chorégraphie de l’homme civilisé.
Seuls dans le troupeau, les corps se suivent, s’esquivent
Et s’ignorent afin d’oublier leur dérive.

Arrive le vaisseau gris, l’ombre de l’oubli,
Comme le ballon de baudruche il se remplit.
Ni sourire, ni regard, chacun a sa place,
Imbriquée comme un puzzle optimisant l’espace.

Anesthésiés par une journée de labeur,
Les corps sont figés dans un état de torpeur.
Plus d’affinités, plus de voix, le son à prendre.
Les identités carbonisent, au fond des cendres.

Ces êtres dévitalisés aux cœurs absents,
Ces zombies amorphes aux regards méfiants,
Leur énergie se dissipe, leur âme fane,
Leur beauté s’amenuise sans regard profane.

Sur les âmes vierges le désarroi déteint,
Les mains du spleen tremblent au-dessus du pantin,
A leur insu, perdent contrôle des manettes,
Sont les automates d’un système obsolète.

Dans le métro de Paris, Bienvenus humains !
Cette fourmilière où chacun perd son chemin.
Réel progrès ou symbole de déchéance ?
Globules dans les artères de la souffrance.

25/08/17
Luma

PostScriptum

De passage dans les transports parisiens, l’expérience fût fort déplaisante. Le brouhaha des bus de ma jeunesse avait laissé place au silence pesant d’une foule où chacun s’ignore avec ardeur. Mis à part quelques pianotants sur iphone, les passagers étaient indescriptiblement inexistant, pas un geste à épier, rien.
Rien à voir avec la vie dans les trains, les gens heureux de partir en vacances, les enfants qui jouent et rigolent…


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Poème en Phonétique

plɔ̃ʒɔ̃ dɑ̃ lavidə ɡɔʁʒə dy ʃatəlε.
fʁwa e mwatœʁ dɑ̃ lεz- alə də sə palε,
u seʃɑ̃ʒe fɔsiləz- ymɛ̃z- e kœʁ də pjeʁə.
lεz- ɔʁdə- sə diʁiʒe kuvεʁtə- dœjlεʁə.

tuʒuʁ lə mεmə tʁaʒε otɔmatize,
la kɔʁeɡʁafi də lɔmə sivilize.
səl dɑ̃ lə tʁupo, lε kɔʁ sə sɥive, sεskive
e siɲɔʁe afɛ̃ dublje lœʁ deʁivə.

aʁivə lə vεso ɡʁi, lɔ̃bʁə də lubli,
kɔmə lə balɔ̃ də bodʁyʃə il sə ʁɑ̃pli.
ni suʁiʁə, ni ʁəɡaʁ, ʃakœ̃ a sa plasə,
ɛ̃bʁike kɔmə œ̃ pyzlə ɔptimizɑ̃ lεspasə.

anεstezje paʁ ynə ʒuʁne də labœʁ,
lε kɔʁ sɔ̃ fiʒe dɑ̃z- œ̃n- eta də tɔʁpœʁ.
plys dafinite, plys də vwa, lə sɔ̃n- a pʁɑ̃dʁə.
lεz- idɑ̃tite kaʁbɔnize, o fɔ̃ dε sɑ̃dʁə.

sεz- εtʁə- devitalizez- o kœʁz- absɑ̃,
sε zɔ̃biz- amɔʁfəz- o ʁəɡaʁd mefjɑ̃,
lœʁ enεʁʒi sə disipə, lœʁ amə fanə,
lœʁ bote samənɥizə sɑ̃ ʁəɡaʁ pʁɔfanə.

syʁ lεz- amə vjεʁʒə- lə dezaʁwa detɛ̃,
lε mɛ̃ dy splin tʁɑ̃ble o dəsy dy pɑ̃tɛ̃,
a lœʁ ɛ̃sy, pεʁde kɔ̃tʁolə dε manεtə,
sɔ̃ lεz- otɔmatə dœ̃ sistεmə ɔpsɔlεtə.

dɑ̃ lə metʁo də paʁi, bjɛ̃vənysz- ymɛ̃ !
sεtə fuʁmiljεʁə u ʃakœ̃ pεʁ sɔ̃ ʃəmɛ̃.
ʁeεl pʁɔɡʁεz- u sɛ̃bɔlə də deʃeɑ̃sə ?
ɡlɔbylə dɑ̃ lεz- aʁtεʁə də la sufʁɑ̃sə.

vɛ̃t- sɛ̃k slaʃ zeʁo ɥi slaʃ di- sεt