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Poeme : Inspiration



A Propos

Ce poème est techniquement nul mais je te le dédie, maman. Pas de rime, pas de vers et pourtant… J’ai essayé de décrire ce que ressent, je crois, toute personne qui lâche enfin les mots sur un bout de papier. Ce premier jet, ce nouvel élan qui balaie tout, jusqu’à l’aboutissement de l’œuvre.

Inspiration

3h20 du matin ! Et l’idée me transperce.
C’est l’heure où ma mère griffonnait sa rage et sa douleur,
Ses peurs et tout l’amour qu’elle portait.
Notre dernière conversation, interrompue, reprend-elle ?
L’insomnie me joue des tours,
M’emporte sur de fausses pistes,
Là où je désire tant aller.

Le sujet m’est montré, mieux insufflé,
Evident, et pourtant si trouble.
Les premiers mots, noctambules,
Sortent d’une boîte de nuit crânienne,
Déjà penchés vers leur destin.

Il me reste de les coucher
Ce matin dans un lit de papier,
Les cacher sous une belle couverture
Et les laisser rêver doucement.
Les lecteurs les réveilleront.

Enlacez-vous, belles voyelles.
Pour que naissent les mots,
Vous devez vous accoupler,
Devoir conjugal sans règle grammaticale.
Entrez, passez la porte nuptiale.
C’est là qu’on sonne !

Les mots éclosent pendant la nuit,
Toujours plus nombreux, indisciplinés.
Certains se sont égarés j’en suis sûr
Car ils me manquent déjà, loin de ma mémoire.
Maman, reviendras-tu me les murmurer ?

De frêles et fragiles lettres,
Tenant à peine sur leurs jambes
Constituent ces mots nouveau-nés.
Quelques-unes, plus curieuses
Se redressent afin de vérifier qu’à l’horizon,
Après les points de suspension,
Se tourne une nouvelle page.

Ces mots, je les prends et les reprends,
Les efface et les réécrie.
Ils se déplacent afin de raconter leur voyage.
Je les entrelace pour chanter l’amour,
Les range et les ordonne entre de brèves parenthèses.
La nuit, ou bien toi enfin retrouvée,
Me les suggère, les libère pour qu’ils vivent.
Je les chérie, les laisse grandir la journée, les admire.

Passe le temps et ils apprennent à parler
Et clament leur désir de relater leur histoire.
Enfin, ils se rassemblent, intimidés, se serrent en lignes,
Avec l’impression qu’un grand pas peut être franchi.
Ils sont prêts à la mise en œuvre… manquerait-il un chef ?
Un seul lecteur suffirait à leur bonheur.

Alors, l’écrit vint.
Gilbo

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Poème en Phonétique

tʁwa aʃ vɛ̃ dy matɛ̃ ! e lide mə tʁɑ̃spεʁsə.
sε lœʁ u ma mεʁə ɡʁifɔnε sa ʁaʒə e sa dulœʁ,
sε pœʁz- e tu lamuʁ kεllə pɔʁtε.
nɔtʁə dεʁnjεʁə kɔ̃vεʁsasjɔ̃, ɛ̃teʁɔ̃pɥ, ʁəpʁɑ̃t- εllə ?
lɛ̃sɔmni mə ʒu dε tuʁ,
mɑ̃pɔʁtə syʁ də fosə pistə,
la u ʒə deziʁə tɑ̃ ale.

lə syʒε mε mɔ̃tʁe, mjøz- ɛ̃syfle,
əvide, e puʁtɑ̃ si tʁublə.
lε pʁəmje mo, nɔktɑ̃bylə,
sɔʁte dynə bwatə də nɥi kʁanjεnə,
deʒa pɑ̃ʃe vεʁ lœʁ dεstɛ̃.

il mə ʁεstə də lε kuʃe
sə matɛ̃ dɑ̃z- œ̃ li də papje,
lε kaʃe suz- ynə bεllə kuvεʁtyʁə
e lε lεse ʁεve dusəmɑ̃.
lε lεktœʁ lε ʁevεjʁɔ̃.

ɑ̃lase vu, bεllə vwajεllə.
puʁ kə nεse lε mo,
vu dəve vuz- akuple,
dəvwaʁ kɔ̃ʒyɡal sɑ̃ ʁεɡlə ɡʁamatikalə.
ɑ̃tʁe, pase la pɔʁtə nypsjalə.
sε la kɔ̃ sɔnə !

lε moz- ekloze pɑ̃dɑ̃ la nɥi,
tuʒuʁ plys nɔ̃bʁø, ɛ̃disipline.
sεʁtɛ̃ sə sɔ̃t- eɡaʁe ʒɑ̃ sɥi syʁ
kaʁ il mə mɑ̃ke deʒa, lwɛ̃ də ma memwaʁə.
mamɑ̃, ʁəvjɛ̃dʁa ty mə lε myʁmyʁe ?

də fʁεləz- e fʁaʒilə lεtʁə,
tənɑ̃ a pεnə syʁ lœʁ ʒɑ̃bə
kɔ̃stitɥe sε mo nuvo nes.
kεlkz- ynə, plys kyʁjøzə
sə ʁədʁəse afɛ̃ də veʁifje ka lɔʁizɔ̃,
apʁε lε pwɛ̃ də syspɑ̃sjɔ̃,
sə tuʁnə ynə nuvεllə paʒə.

sε mo, ʒə lε pʁɑ̃z- e lε ʁəpʁɑ̃,
lεz- efasə e lε ʁeekʁi.
il sə deplase afɛ̃ də ʁakɔ̃te lœʁ vwajaʒə.
ʒə lεz- ɑ̃tʁəlasə puʁ ʃɑ̃te lamuʁ,
lε ʁɑ̃ʒə e lεz- ɔʁdɔnə ɑ̃tʁə də bʁεvə paʁɑ̃tεzə.
la nɥi, u bjɛ̃ twa ɑ̃fɛ̃ ʁətʁuve,
mə lε syɡʒεʁə, lε libεʁə puʁ kil vive.
ʒə lε ʃeʁi, lε lεsə ɡʁɑ̃diʁ la ʒuʁne, lεz- admiʁə.

pasə lə tɑ̃z- e ilz- apʁεne a paʁle
e klame lœʁ deziʁ də ʁəlate lœʁ istwaʁə.
ɑ̃fɛ̃, il sə ʁasɑ̃ble, ɛ̃timide, sə seʁe ɑ̃ liɲə,
avεk lɛ̃pʁesjɔ̃ kœ̃ ɡʁɑ̃ pa pø εtʁə fʁɑ̃ʃi.
il sɔ̃ pʁεz- a la mizə ɑ̃n- œvʁə… mɑ̃kəʁε til œ̃ ʃεf ?
œ̃ səl lεktœʁ syfiʁε a lœʁ bɔnœʁ.

alɔʁ, lekʁi vɛ̃.