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Poeme : A 1000 Mètres De Fond



A 1000 Mètres De Fond

A 1000 mètres de fond
Dans une mine de charbon
En taille à mille de fond
Soudain le souffle se tu
L’air frais n’arriva plus
Les hommes restent bossus
Les poumons ménagent l’air
Ils poignent leur scapulaire
Car bientôt ils seront révolus
Ils prient Sainte Barbe
La Patronne des mineurs
Qu’ici en bas les garde
Et les préserve du malheur
Dans la nuit de banlieue
Mille mètres vers Dieu
Une maman réveille
Son fils, lui dit à l’oreille
« La machine est arrêtée
Il faut la redémarrer »
Le garçon entre angoissé
En cabine du destin
Remet l’électricité
A un moteur cyclopéen
Vacarme, énorme volant d’inertie
Du méga moteur ventilateur
Aspire enfin l’air purificateur
Et il bourdonne d’aise, repenti
En taille à 1000 de fond
Les gueules noires respirent plein poumons
Jamais ils ne sauront
Qu’un jeune garçon…
Le courage n’a pas d’âge
Volant d’inertie
Gramo

PostScriptum

Chers amis
Cette histoire est véridique.
Je sais qu’elle vous laissera dubitatifs. .
Mais moi qui n’avais qu’environ 15 ans je sais que je l’ai fait et cela s’est répété plusieurs fois.
Des explications sont nécessaires. A cette époque, dans les années 1950, mon père assumait une fonction de garde sur un site houlier secondaire où Il y avait un logement de fonction.
Sur ce site, on n’y travaillait pas la nuit ni le WE. La machinerie du ventilateur d’aération se trouvait à 50 m de la maison. Une énorme machine sise dans un bâtiment à ce destiné. A coté était adossé la centrale électrique du charbonnage : 30. 000 volts et quelques.
Mon père avait le cas échéant la mission de remettre cette machine en route lorsqu’elle s’arrêtait en dehors de la présence du personnel d’entretien : soit toutes les nuits, tous les WE. Comme mon père n’avait plus une bonne santé (ancien mineur, il était silicosé) . Il m’avait un jour expliqué tout ce qu’il fallait savoir pour le cas où il serait dans l’impossibilité de remettre la machine en route. On aurait bien attendu qu’un technicien vienne du puits principal mais il avait estimé que cela demanderait trop de temps. Car au fond, dans les galeries l’air pulsé n’arrivait plus et les mineurs en souffraient vivement… Il ne fallait pas qu’ils attendent.
Papa avait vécu cela et cela avait décuplé sa motivation.
Sans doute m’avait-il jugé capable d’effectuer cette mission et moi après coup j’étais bien content d’avoir pu honorer sa confiance. Néanmoins, j’avais une peur extrême d’entrer dans l’énorme cabine de haute tension… il y avait outre le danger un bourdonnement sinistre qui me faisait peur.
Je n’ai jamais raconté cette histoire vieille de près de 60 ans car peu de personne sont à même de la croire. Vous êtes les premiers…
Amitiés d’ Emile
PS : deuxième image pour montrer le type de machine a remettre en fonction…
Emile


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Poème en Phonétique

a milə mεtʁə- də fɔ̃
dɑ̃z- ynə minə də ʃaʁbɔ̃
ɑ̃ tajə a milə də fɔ̃
sudɛ̃ lə suflə sə ty
lεʁ fʁε naʁiva plys
lεz- ɔmə ʁεste bɔsys
lε pumɔ̃ menaʒe lεʁ
il pwaɲe lœʁ skapylεʁə
kaʁ bjɛ̃to il səʁɔ̃ ʁevɔlys
il pʁje sɛ̃tə baʁbə
la patʁɔnə dε minœʁ
kisi ɑ̃ ba lε ɡaʁdə
e lε pʁezεʁvə dy malœʁ
dɑ̃ la nɥi də bɑ̃ljø
milə mεtʁə- vεʁ djø
ynə mamɑ̃ ʁevεjə
sɔ̃ fis, lɥi di a lɔʁεjə
« la maʃinə εt- aʁεte
il fo la ʁədemaʁəʁ »
lə ɡaʁsɔ̃ ɑ̃tʁə ɑ̃ɡwase
ɑ̃ kabinə dy dεstɛ̃
ʁəmε lelεktʁisite
a œ̃ mɔtœʁ siklɔpeɛ̃
vakaʁmə, enɔʁmə vɔlɑ̃ dinεʁsi
dy meɡa mɔtœʁ vɑ̃tilatœʁ
aspiʁə ɑ̃fɛ̃ lεʁ pyʁifikatœʁ
e il buʁdɔnə dεzə, ʁəpɑ̃ti
ɑ̃ tajə a milə də fɔ̃
lε ɡələ nwaʁə ʁεspiʁe plɛ̃ pumɔ̃
ʒamεz- il nə soʁɔ̃
kœ̃ ʒənə ɡaʁsɔ̃…
lə kuʁaʒə na pa daʒə
vɔlɑ̃ dinεʁsi