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Poeme : Eva… Dans La Vie (1)



Eva… Dans La Vie (1)

Le printemps montrait son nez.
Un matin que je courais vers la ferme voisine,
Une fille s’est approchée… inondée de soleil.
Nos yeux se sont compris… dans un tourbillon de rires.

Cette blonde évaporée… au regard océan,
Dans lequel on perdait… sa vie routinière,
A emporté sur son nuage… ma nature,
Ivre… de cet absolu féminin… d’un autre temps.

Les jours ont changé d’intensité,
Les nuits plus belles… étoilées,
Nous nous découvrions au rythme des saisons,
Insouciants du monde des adultes.

Nous aimions découvrir les mystères
De la nature environnante,
Dans nos élans… nos cerveaux éclatés,
Toujours avides de nouveau… insatiables.

Le bonheur était en nous
Pétillant… et léger.
Nous prenions de la vie
Le nectar de la rose.

Des idées jaillissaient
Comme venues d’un ailleurs.
Elles dessinaient dans nos têtes
Le paysage d’un paradis sur terre.

À cet âge où les garçons… ne pensaient
Qu’à regarder sous les jupes des filles,
Celles-ci riant… avec des jeux
Provocants… parfois pervers,

Nous vivions des pensées… de Villon… Verlaine
Hugo… Pascal… Rousseau… Mérimée…
De cette féerie des mots
Naissaient en nous des joies sereines.

La brillante écolière
Mathématicienne et rêveuse
Vibrait dans son corps,
Riant de mes mises en scène.

L’école était pour moi
Ce théâtre de la vie,
Me permettant de libérer
Mon expression artistique.

Provoquer par des questions
Aux réponses délicates,
Était pour elle… ce désir
De faire vivre… des esprits éteints.

Réciter des poèmes… des textes percutants
Avec une verve exubérante,
Représentait pour moi… cette envie
De faire passer… des messages de vie.

Un matin triste… d’automne,
Mon amie de toujours est partie… de ma vie.
Alors la classe de l’école
Est devenue cellule de prison.

Un jour… j’ai retrouvé ma fée,
Parée de fourrure… de brillant,
A l’âge où les jeunes filles
Rêvent du prince charmant.

Du profond de son regard… fatigué
« Je suis malheureuse » transparaissait-il.
Puis elle se jeta dans mes bras.
Nous nous sommes retrouvés aussitôt.

Elle réchauffait, disait-elle… son corps
Dans les bras des garçons.
Moi, je me blottissais… près de son âme
Dans les bras des filles.

Nous avons beaucoup ri
Dans les amphithéâtres… des facs lugubres,
Au sérieux ne prenant rien,
De cette vie… qui, toujours, n’était pas nôtre.

Notre devoir étudiant… nous emmenait
Vers ce tribunal… aux recoins austères.
Frémissants… timidement enlacés,
Nous en ressortions joyeux et sereins.

Fruits de nos ruses adolescentes,
Les mathématiques emplissaient mon esprit,
La littérature naissait de sa plume,
Bien vite évanouies parmi les fleurs des champs.

Nous étions admirés
Sans être compris.
Leur respect nous glaçait… car
Leur cœur nous échappait.

Les récréations… les sorties nous ennuyaient.
Nous n’aimions pas leurs cris insensés,
Leurs jeux puérils… barbares.
Seuls, nous allions nous ressourcer.

Une année… d’un quart de point,
Je dépassai la douée vagabonde :
Surprise… consternation dans la classe ;
Entre nous des regards amusés.

Nous partions… dans un éclat de rire
Pour retrouver notre zéro de conduite coutumier.
Discipline… grammaire… au formalisme sclérosé
N’entraient pas dans notre nature libre.
Lamarque

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Poème en Phonétique

lə pʁɛ̃tɑ̃ mɔ̃tʁε sɔ̃ ne.
œ̃ matɛ̃ kə ʒə kuʁε vεʁ la fεʁmə vwazinə,
ynə fijə sεt- apʁoʃe… inɔ̃de də sɔlεj.
noz- iø sə sɔ̃ kɔ̃pʁi… dɑ̃z- œ̃ tuʁbijɔ̃ də ʁiʁə.

sεtə blɔ̃də evapɔʁe… o ʁəɡaʁ ɔseɑ̃,
dɑ̃ ləkεl ɔ̃ pεʁdε… sa vi ʁutinjεʁə,
a ɑ̃pɔʁte syʁ sɔ̃ nɥaʒə… ma natyʁə,
ivʁə… də sεt absɔly feminɛ̃… dœ̃n- otʁə tɑ̃.

lε ʒuʁz- ɔ̃ ʃɑ̃ʒe dɛ̃tɑ̃site,
lε nɥi plys bεllə… etwale,
nu nu dekuvʁjɔ̃z- o ʁitmə dε sεzɔ̃,
ɛ̃susjɑ̃ dy mɔ̃də dεz- adyltə.

nuz- εmjɔ̃ dekuvʁiʁ lε mistεʁə
də la natyʁə ɑ̃viʁɔnɑ̃tə,
dɑ̃ noz- elɑ̃… no sεʁvoz- eklate,
tuʒuʁz- avidə də nuvo… ɛ̃sasjablə.

lə bɔnœʁ etε ɑ̃ nu
petijɑ̃… e leʒe.
nu pʁənjɔ̃ də la vi
lə nεktaʁ də la ʁozə.

dεz- ide ʒajisε
kɔmə vənɥ dœ̃n- ajœʁ.
εllə desinε dɑ̃ no tεtə
lə pεizaʒə dœ̃ paʁadi syʁ teʁə.

a sεt aʒə u lε ɡaʁsɔ̃… nə pɑ̃sε
ka ʁəɡaʁde su lε ʒypə dε fijə,
sεllə si ʁjɑ̃… avεk dε ʒø
pʁɔvɔkɑ̃… paʁfwa pεʁve,

nu vivjɔ̃ dε pɑ̃se… də vilɔ̃… vεʁlεnə
yɡo… paskal… ʁuso… meʁime…
də sεtə feəʁi dε mo
nεsε ɑ̃ nu dε ʒwa səʁεnə.

la bʁijɑ̃tə ekɔljεʁə
matematisjεnə e ʁεvøzə
vibʁε dɑ̃ sɔ̃ kɔʁ,
ʁjɑ̃ də mε mizəz- ɑ̃ sεnə.

lekɔlə etε puʁ mwa
sə teatʁə də la vi,
mə pεʁmεtɑ̃ də libeʁe
mɔ̃n- εkspʁesjɔ̃ aʁtistikə.

pʁɔvɔke paʁ dε kεstjɔ̃
o ʁepɔ̃sə delikatə,
etε puʁ εllə… sə deziʁ
də fεʁə vivʁə… dεz- εspʁiz- etɛ̃.

ʁesite dε pɔεmə… dε tεkstə pεʁkytɑ̃
avεk ynə vεʁvə εɡzybeʁɑ̃tə,
ʁəpʁezɑ̃tε puʁ mwa… sεtə ɑ̃vi
də fεʁə pase… dε mesaʒə də vi.

œ̃ matɛ̃ tʁistə… dotɔmnə,
mɔ̃n- ami də tuʒuʁz- ε paʁti… də ma vi.
alɔʁ la klasə də lekɔlə
ε dəvənɥ sεllylə də pʁizɔ̃.

œ̃ ʒuʁ… ʒε ʁətʁuve ma fe,
paʁe də fuʁʁyʁə… də bʁijɑ̃,
a laʒə u lε ʒənə fijə
ʁεve dy pʁɛ̃sə ʃaʁmɑ̃.

dy pʁɔfɔ̃ də sɔ̃ ʁəɡaʁ… fatiɡe
« ʒə sɥi maləʁøzə » tʁɑ̃spaʁεsε til.
pɥiz- εllə sə ʒəta dɑ̃ mε bʁa.
nu nu sɔmə ʁətʁuvez- osito.

εllə ʁeʃofε, dizε tεllə… sɔ̃ kɔʁ
dɑ̃ lε bʁa dε ɡaʁsɔ̃.
mwa, ʒə mə blɔtisε… pʁε də sɔ̃n- amə
dɑ̃ lε bʁa dε fijə.

nuz- avɔ̃ boku ʁi
dɑ̃ lεz- ɑ̃fiteatʁə… dε fak lyɡybʁə,
o seʁjø nə pʁənɑ̃ ʁjɛ̃,
də sεtə vi… ki, tuʒuʁ, netε pa notʁə.

nɔtʁə dəvwaʁ etydjɑ̃… nuz- amənε
vεʁ sə tʁibynal… o ʁəkwɛ̃z- ostεʁə.
fʁemisɑ̃… timidəmɑ̃ ɑ̃lase,
nuz- ɑ̃ ʁəsɔʁsjɔ̃ ʒwajøz- e səʁɛ̃.

fʁɥi də no ʁyzəz- adɔlesɑ̃tə,
lε matematikz- ɑ̃plisε mɔ̃n- εspʁi,
la liteʁatyʁə nεsε də sa plymə,
bjɛ̃ vitə evanui paʁmi lε flœʁ dε ʃɑ̃.

nuz- esjɔ̃z- admiʁe
sɑ̃z- εtʁə kɔ̃pʁi.
lœʁ ʁεspε nu ɡlasε… kaʁ
lœʁ kœʁ nuz- eʃapε.

lε ʁekʁeasjɔ̃… lε sɔʁti nuz- ɑ̃nyiε.
nu nεmjɔ̃ pa lœʁ kʁiz- ɛ̃sɑ̃se,
lœʁ ʒø pyeʁil… baʁbaʁə.
səl, nuz- aljɔ̃ nu ʁəsuʁse.

ynə ane… dœ̃ kaʁ də pwɛ̃,
ʒə depasε la due vaɡabɔ̃də :
syʁpʁizə… kɔ̃stεʁnasjɔ̃ dɑ̃ la klasə,
ɑ̃tʁə nu dε ʁəɡaʁdz- amyze.

nu paʁsjɔ̃… dɑ̃z- œ̃n- ekla də ʁiʁə
puʁ ʁətʁuve nɔtʁə zeʁo də kɔ̃dɥitə kutymje.
disiplinə… ɡʁamεʁə… o fɔʁmalismə skleʁoze
nɑ̃tʁε pa dɑ̃ nɔtʁə natyʁə libʁə.