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Poeme : Lamento, Larmoiements Ou Lamentations 1/3



Lamento, Larmoiements Ou Lamentations 1/3

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PARALYSIES
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Je ne sens plus.
A quoi me serviraient les parfums et les roses,
Les fleurs de toute la terre et leur âge en printemps ?
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Que ferais-je de ces pastels, de leurs caresses,
De ces bouquets cueillis du bord de la route,
Des prairies, des jardins, chaque matin ?
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La nature se pâme d’instinct pour offrir ses câlins
Aux amoureux, aux artistes, aux poètes.
La raison stricte, la rigueur des lois pudiques,
Dénoncent l’infamie et vous inondent de cris.
Imiter les vieux, c’est enfantin !
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J’ai perdu le goût, celui de toutes choses.
La fadeur emplit mes lèvres et ma bouche.
A quoi me serviraient les cuisines et les sauces,
Les mets les épicées qui couvrent les couches ?
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Mes yeux sont secs et je vois trouble,
Avec pleins de tâches au fond des yeux.
Je ne verserais plus de larmes, une chance !
Et je vois double pour toi qui m’as aveuglé !
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ATTACHES ET RENONCEMENTS
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Tu veux t’en aller ? File ! Reviens, non, va-t-en !
Ce n’est pourtant pas ce que je veux dire…
Je ne sais quoi faire, dans mon éternel délire
De mon sincère et implacable amant !
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Cette fierté, c’est tout ce qui me reste !
Je la largue et j’obéis, sans plaisir à l’instant.
Ô apostat de l’amour, éprise d’Allah
Je suis ton Pape Benoit,
Et je refuse ta renonciation !
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Je n’ai ni regrets ni doute, l’orgueil est sauf !
Balivernes ! Ces mots sont faux !
J’en suis perclus, abasourdi et triste,
Mais je tiens à ma virile et mâle fonction
Malgré ta stupéfiante résignation.
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Ô cruels oublis de mes songes érotiques
Où malgré tous les spectres, tu étais en moi
Je te verrai malgré toi, ombre fugitive !
Dans ces rêves tabous,
Que tu veux chasser.
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Je suis l’interdit, le reclus, le banni à jamais.
Tes supplices, calvaires impitoyables
M’entravent, devenant chaque jour,
Des tortures féroces et inexorables.
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Je reprends les armes, face aux douleurs d’antan,
Face aux paralysies d’hier, qui vont redoubler.
Face à la solitude meurtrière, qui veut m’enterrer
Victime de tes flammes antiques
Et des crédos archaïques !
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J’écrirais avec les plumes des anges
Mon message sur tous les nuages des cieux
Ils pleuvront sur les fleurs et les nids d’oiseaux.
Ils diront ce que je pense des hommes à Dieu.
Des montagnes de neige, sur tous les toits,
Fondront en larmes en ne pensant qu’à toi.
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SUPPLICES
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Je ne sens plus mes orteils,
Mes doigts me narguent en tremblant
Ils me font mal au moindre effleurement !
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Ma main est faible, non, c’est tout le corps !
Des boutons, des bleus, je pèle de partout.
M’a-t-il vu ô Juge, sous le poids douleurs ?
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Tu es devenue lointaine, toi qui est si proche,
Etais un autre moi, au point de parler
Des mêmes choses avec les mêmes mots.
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Toi qui es si proche, tu t’es détournée
Pour devenir inhumaine comme un astre
Si lointaine comme si tu n’avais jamais brillée
En sombrant froide dans le gouffre de la nuit !
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Contrit, je ne veux point te nuire,
Oui, je ne pense point me venger
Malgré que tu m’aies élagué et tronqué,
Toi l’ingrate traîtresse de Bassou,
L’oublieuse maîtresse du Lawy.
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J’ai un tsunami en moi-même !
Sciatique ou telluriques tremblements ?
Je suis électrifié, rien qu’à te regarder !
Présente mais absente, fière de me narguer
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La houle est venue, je ne sais comment,
Et les vagues se vident dans l’océan.
Où est donc cette île du Pacifique
Où l’on voulait être à deux ?
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Dès que je remue, la cuisse me brûle,
Et me rappelle les crampes, les élancements,
Que j’avais aux meilleurs des moments,
Quand on avait quelques vingt ans.
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Nous grimpions comme des champions
L’un et l’autre, sur les versants et les plaines,
Le col de l’Atlas, les vallées de l’Everest,
Les Alpes, les Pyrénées et l’Himalaya,
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Aujourd’hui tu as sonné le glas
L’alpiniste est à court de cordes et de piolet :
La montagne n’inspire plus les monts.
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Mes membres sont sourds et affaiblis,
Le peu d’actes que j’opère, sont alourdis.
Le reste, par les ans, également ramolli.
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Comme les sens, les instruments et l’esprit,
La mémoire, la raison et le jugement, ont fuit
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Mon cœur et mes mains refusent de bouger
Plus rien ne rencontre mon enchantement.
Mes bras sont lourds, mon souvenir se perd
Loin de ton désir et de tes empressements.
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LASSITUDE
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Le corps est fragile, l’âme se révolte
D’être massacrée si maladroitement
Egoïste créature, en ce triste moment
Avais-je besoin d’un intime et loyal assassin ?
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Etait-ce le temps, divine Nonne ?
Avec toutes les affaires qui déclinent ?
Les chocs et les échecs et la fille de Satan,
Qui me donne du stress et des tourments
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L’abjecte BeurKoure, les Lions et l’AAMM
Et ceux qui se tuent chaque jour, ces infâmes
De partout, qui au nom de la trinité
Du sexe, de l’argent et du pétrole,
S’imposent au Seigneur en messies !
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Je ne sens plus : je n’existe plus donc !
Ai-je droit à un corps, sans organes ni sens ?
Si sans toi, je n’ai plus de sentiments
Ces émotions qui font de moi ton amant. .
Ces émotions qui firent de toi mon amant !
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Je crois que je suis dans la tombe déjà.
Sauf que je sens les choses qui me déplaisent.
Là encore, est-ce l’enfer pour moi ?
Le seul pécheur si épris de toi !
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Le besoin, seul, dicte à l’amour son nom.
Faut-il souffrir pour recevoir l’amour ?
Il est mon emblème, ma ferveur et ma religion.
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Je t’aime, je t’adore si tu réponds, présent !
Il faut être dieu, une déesse ma chère,
Pour me cacher tes obscurs sentiments,
A me pousser à te haïr, présente,
A t’aimer sans t’avoir, ardemment !
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MONOLOGUE SEPULCRAL
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Je n’ai que les oublis comme refuge et croix !
Que les lacunes comme repères et jalons
J’ai trop péché, trop trahi pour garder ton amour.
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C’est ce dont je me rappelle ? Hélas !
C’est là mon souvenir, si c’est moi qui parle,
Ô sombre et fugace,
Ô sinistre compagne,
Toi l’amie, l’intime amante,
L’alter ego, la versatile galante !
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Mais, je doute que ce soit réel ou vrai !
Car tu n’es qu’un un avatar, peut-être
Un spectre inconstant !
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Je n’ai rien dit de tout ça, tu sais !
Car si je suis maudit,
Un jour tu reviendras.
Et tu sauras que je n’ai pas médit
Même si tu n’existes pas.
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Mon âme, éperdue par ton aversion subite,
Tes ressentiments et mon amertume,
Est si triste qu’elle ne sait dans quel abîme,
De Dante ou de Mahomet elle se consume,
Victime immolée, avant le Dernier Jugement.
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Je déteste la solitude, j’aime les gens.
J’aime donner, mais qu’on me rende
Cette partie Thame de moi-même !
Je refuse de céder cette âme.
Je refuse de perdre ce corps qui m’appartient,
Le tien, et que je ne puis quitter, Thame !
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Est-ce un crime de s’être écoutés et admirés,
Sentis frère et sœur et toujours protégés ?
Puis conquis et partagés, afin de supporter
L’ordre, la rigueur et l’ire, la bêtise des egos ?
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Est-ce un crime de s’être écoutés et admirés,
Sous les murs des prisons de cet arsenal délabré ?
Les us surannés, les crédos antiques,
Les boniments qui poussent au bannissement,
A la félonie, à la trahison et à l’exil.
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Tu es mon talisman, viens à mon cou
Viens sur mon torse, que je te protège !
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Des reproches mortifères éclatent en échos
Dans ton crâne souillant ta conscience
Ton intelligence, ta sagesse et ta raison.
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Ils violent ton être pour voler ton âme
Nos rêves vécus et cette passion impossible
Qui nous emmurent, nous ciblent et nous rallient,
Face à l’opprobre, à la jalousie et au mépris !
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Et que m’opposes-tu, pour délier mes chaînes ?
Des penchants reniés, des remords stériles
Sous la pression, d’une piété et d’une foi blanchies.
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La fracture est énorme de ses mille regrets.
Face à l’impuissance ils refusent de te lâcher…
Quitte-les Darling et reviens, Ô Thame !
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Tu es mon talisman, viens à mon cou
Viens sur mon torse, que je te protège !
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SÉNESCENCES
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A ONCLE ZINE
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Pire que le désert, pire que la misère,
Pire que l’enfer, le cancer et l’Alzheimer !
La vieillesse avant terme de cet immense confrère
Ou de cet autre médecin par ses pairs trahi !
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En pleine maturité, en pleine gloire
Vivant oublié dans ses propres oublis
La personnalité, l’ego sans mémoire est vide.
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L’amour, le bonheur, les amis, ne valent plus.
C’est la misère et la pauvreté du gueux
Qui donnait plus qu’il ne recevait et comptait.
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J’ai vu cet athlète d’hier, avec une barbe hirsute
S’il semblait reconnaître sa fille ou sa nièce
Il n’arrivait plus à les nommer !
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Qu’il avait peine à se raser pour ne plus se regarder.
De peur de se reconnaître et de se maudire
De se sous-estimer, se tromper ou de faiblir,
Car il ne savait plus qui, il fut,
Et il craignait, sans le savoir,
Qu’on le sache et qu’on le pleure !
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Maidoc

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Poème en Phonétique

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paʁalizi
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ʒə nə sɑ̃s plys.
a kwa mə sεʁviʁε lε paʁfœ̃z- e lε ʁozə,
lε flœʁ də tutə la teʁə e lœʁ aʒə ɑ̃ pʁɛ̃tɑ̃ ?
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kə fəʁε ʒə də sε pastεl, də lœʁ kaʁesə,
də sε bukε kœji dy bɔʁ də la ʁutə,
dε pʁεʁi, dε ʒaʁdɛ̃, ʃakə matɛ̃ ?
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la natyʁə sə pamə dɛ̃stɛ̃ puʁ ɔfʁiʁ sε kalɛ̃
oz- amuʁø, oz- aʁtistə, o pɔεtə.
la ʁεzɔ̃ stʁiktə, la ʁiɡœʁ dε lwa pydik,
denɔ̃se lɛ̃fami e vuz- inɔ̃de də kʁi.
imite lε vjø, sεt- ɑ̃fɑ̃tɛ̃ !
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ʒε pεʁdy lə ɡu, səlɥi də tutə ʃozə.
la fadœʁ ɑ̃pli mε lεvʁəz- e ma buʃə.
a kwa mə sεʁviʁε lε kɥizinəz- e lε sosə,
lε mεt lεz- epise ki kuvʁe lε kuʃə ?
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mεz- iø sɔ̃ sεkz- e ʒə vwa tʁublə,
avεk plɛ̃ də taʃəz- o fɔ̃ dεz- iø.
ʒə nə vεʁsəʁε plys də laʁmə, ynə ʃɑ̃sə !
e ʒə vwa dublə puʁ twa ki ma avøɡle !
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ataʃəz- e ʁənɔ̃səmɑ̃
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ty vø tɑ̃n- ale ? filə ! ʁəvjɛ̃, nɔ̃, va tɑ̃ !
sə nε puʁtɑ̃ pa sə kə ʒə vø diʁə…
ʒə nə sε kwa fεʁə, dɑ̃ mɔ̃n- etεʁnεl deliʁə
də mɔ̃ sɛ̃sεʁə e ɛ̃plakablə amɑ̃ !
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sεtə fjεʁte, sε tu sə ki mə ʁεstə !
ʒə la laʁɡ e ʒɔbei, sɑ̃ plεziʁ a lɛ̃stɑ̃.
o apɔsta də lamuʁ, epʁizə dala
ʒə sɥi tɔ̃ papə bənwa,
e ʒə ʁəfyzə ta ʁənɔ̃sjasjɔ̃ !
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ʒə nε ni ʁəɡʁε ni dutə, lɔʁɡœj ε sof !
balivεʁnə ! sε mo sɔ̃ fo !
ʒɑ̃ sɥi pεʁkly, abazuʁdi e tʁistə,
mε ʒə tjɛ̃z- a ma viʁilə e malə fɔ̃ksjɔ̃
malɡʁe ta stypefjɑ̃tə ʁeziɲasjɔ̃.
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o kʁyεlz- ubli də mε sɔ̃ʒəz- eʁɔtik
u malɡʁe tus lε spεktʁə, ty etεz- ɑ̃ mwa
ʒə tə veʁε malɡʁe twa, ɔ̃bʁə fyʒitivə !
dɑ̃ sε ʁεvə tabus,
kə ty vø ʃase.
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ʒə sɥi lɛ̃tεʁdi, lə ʁəklys, lə bani a ʒamε.
tε syplisə, kalvεʁəz- ɛ̃pitwajablə
mɑ̃tʁave, dəvənɑ̃ ʃakə ʒuʁ,
dε tɔʁtyʁə feʁɔsəz- e inεksɔʁablə.
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ʒə ʁəpʁɑ̃ lεz- aʁmə, fasə o dulœʁ dɑ̃tɑ̃,
fasə o paʁalizi djεʁ, ki vɔ̃ ʁəduble.
fasə a la sɔlitydə məʁtʁjεʁə, ki vø mɑ̃teʁe
viktimə də tε flaməz- ɑ̃tik
e dε kʁedoz- aʁʃajk !
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ʒekʁiʁεz- avεk lε plymə dεz- ɑ̃ʒə
mɔ̃ mesaʒə syʁ tus lε nɥaʒə dε sjø
il pləvʁɔ̃ syʁ lε flœʁz- e lε nid dwazo.
il diʁɔ̃ sə kə ʒə pɑ̃sə dεz- ɔməz- a djø.
dε mɔ̃taɲə də nεʒə, syʁ tus lε twa,
fɔ̃dʁɔ̃ ɑ̃ laʁməz- ɑ̃ nə pɑ̃sɑ̃ ka twa.
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syplisə
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ʒə nə sɑ̃s plys mεz- ɔʁtεj,
mε dwa mə naʁɡe ɑ̃ tʁɑ̃blɑ̃
il mə fɔ̃ mal o mwɛ̃dʁə efləʁəmɑ̃ !
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ma mɛ̃ ε fεblə, nɔ̃, sε tu lə kɔʁ !
dε butɔ̃, dε bløs, ʒə pεlə də paʁtu.
ma til vy o ʒyʒə, su lə pwa dulœʁ ?
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ty ε dəvənɥ lwɛ̃tεnə, twa ki ε si pʁoʃə,
ətεz- œ̃n- otʁə mwa, o pwɛ̃ də paʁle
dε mεmə ʃozəz- avεk lε mεmə mo.
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twa ki ε si pʁoʃə, ty tε detuʁne
puʁ dəvəniʁ inymεnə kɔmə œ̃n- astʁə
si lwɛ̃tεnə kɔmə si ty navε ʒamε bʁije
ɑ̃ sɔ̃bʁɑ̃ fʁwadə dɑ̃ lə ɡufʁə də la nɥi !
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kɔ̃tʁi, ʒə nə vø pwɛ̃ tə nɥiʁə,
ui, ʒə nə pɑ̃sə pwɛ̃ mə vɑ̃ʒe
malɡʁe kə ty mεz- elaɡe e tʁɔ̃ke,
twa lɛ̃ɡʁatə tʁεtʁεsə də basu,
lubljøzə mεtʁεsə dy lawi.
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ʒε œ̃ tsynami ɑ̃ mwa mεmə !
sjatikə u tεllyʁik tʁɑ̃bləmɑ̃ ?
ʒə sɥiz- elεktʁifje, ʁjɛ̃ ka tə ʁəɡaʁde !
pʁezɑ̃tə mεz- absɑ̃tə, fjεʁə də mə naʁɡe
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la ulə ε vənɥ, ʒə nə sε kɔmɑ̃,
e lε vaɡ sə vide dɑ̃ lɔseɑ̃.
u ε dɔ̃k sεtə ilə dy pasifikə
u lɔ̃ vulε εtʁə a dø ?
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dε kə ʒə ʁəmɥ, la kɥisə mə bʁylə,
e mə ʁapεllə lε kʁɑ̃pə, lεz- elɑ̃səmɑ̃,
kə ʒavεz- o mεjœʁ dε mɔmɑ̃,
kɑ̃t- ɔ̃n- avε kεlk vɛ̃t- ɑ̃.
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nu ɡʁɛ̃pjɔ̃ kɔmə dε ʃɑ̃pjɔ̃
lœ̃n- e lotʁə, syʁ lε vεʁsɑ̃z- e lε plεnə,
lə kɔl də latla, lε vale də ləvəʁεst,
lεz- alpə, lε piʁenez- e limalεja,
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oʒuʁdɥi ty a sɔne lə ɡla
lalpinistə εt- a kuʁ də kɔʁdəz- e də pjɔlε :
la mɔ̃taɲə nɛ̃spiʁə plys lε mɔ̃.
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mε mɑ̃bʁə- sɔ̃ suʁdz- e afεbli,
lə pø daktə kə ʒɔpεʁə, sɔ̃t- aluʁdi.
lə ʁεstə, paʁ lεz- ɑ̃, eɡaləmɑ̃ ʁamɔli.
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kɔmə lε sɑ̃s, lεz- ɛ̃stʁymɑ̃z- e lεspʁi,
la memwaʁə, la ʁεzɔ̃ e lə ʒyʒəmɑ̃, ɔ̃ fɥi
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mɔ̃ kœʁ e mε mɛ̃ ʁəfyze də buʒe
plys ʁjɛ̃ nə ʁɑ̃kɔ̃tʁə mɔ̃n- ɑ̃ʃɑ̃təmɑ̃.
mε bʁa sɔ̃ luʁd, mɔ̃ suvəniʁ sə pεʁ
lwɛ̃ də tɔ̃ deziʁ e də tεz- ɑ̃pʁəsəmɑ̃.
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lasitydə
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lə kɔʁz- ε fʁaʒilə, lamə sə ʁevɔltə
dεtʁə masakʁe si maladʁwatəmɑ̃
əɡɔistə kʁeatyʁə, ɑ̃ sə tʁistə mɔmɑ̃
avε ʒə bəzwɛ̃ dœ̃n- ɛ̃timə e lwajal asasɛ̃ ?
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ətε sə lə tɑ̃, divinə nɔnə ?
avεk tutə lεz- afεʁə ki dekline ?
lε ʃɔkz- e lεz- eʃεkz- e la fijə də satɑ̃,
ki mə dɔnə dy stʁεsz- e dε tuʁmɑ̃
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labʒεktə bəʁkuʁə, lε ljɔ̃z- e laam
e sø ki sə tɥe ʃakə ʒuʁ, sεz- ɛ̃famə
də paʁtu, ki o nɔ̃ də la tʁinite
dy sεksə, də laʁʒe e dy petʁɔlə,
sɛ̃poze o sεɲœʁ ɑ̃ mesi !
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ʒə nə sɑ̃s plys : ʒə nεɡzistə plys dɔ̃k !
ε ʒə dʁwa a œ̃ kɔʁ, sɑ̃z- ɔʁɡanə ni sɑ̃s ?
si sɑ̃ twa, ʒə nε plys də sɑ̃timɑ̃
sεz- emɔsjɔ̃ ki fɔ̃ də mwa tɔ̃n- amɑ̃.
sεz- emɔsjɔ̃ ki fiʁe də twa mɔ̃n- amɑ̃ !
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ʒə kʁwa kə ʒə sɥi dɑ̃ la tɔ̃bə deʒa.
sof kə ʒə sɑ̃s lε ʃozə ki mə deplεze.
la ɑ̃kɔʁə, ε sə lɑ̃fe puʁ mwa ?
lə səl peʃœʁ si epʁi də twa !
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lə bəzwɛ̃, səl, diktə a lamuʁ sɔ̃ nɔ̃.
fo til sufʁiʁ puʁ ʁəsəvwaʁ lamuʁ ?
il ε mɔ̃n- ɑ̃blεmə, ma fεʁvœʁ e ma ʁəliʒjɔ̃.
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ʒə tεmə, ʒə tadɔʁə si ty ʁepɔ̃, pʁezɑ̃ !
il fo εtʁə djø, ynə deεsə ma ʃεʁə,
puʁ mə kaʃe tεz- ɔpskyʁ sɑ̃timɑ̃,
a mə puse a tə-ajʁ, pʁezɑ̃tə,
a tεme sɑ̃ tavwaʁ, aʁdamɑ̃ !
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monolɔɡ səpylkʁal
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ʒə nε kə lεz- ubli kɔmə ʁəfyʒə e kʁwa !
kə lε lakynə kɔmə ʁəpεʁəz- e ʒalɔ̃
ʒε tʁo peʃe, tʁo tʁai puʁ ɡaʁde tɔ̃n- amuʁ.
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sε sə dɔ̃ ʒə mə ʁapεllə ? ela !
sε la mɔ̃ suvəniʁ, si sε mwa ki paʁlə,
o sɔ̃bʁə e fyɡasə,
o sinistʁə kɔ̃paɲə,
twa lami, lɛ̃timə amɑ̃tə,
lalte əɡo, la vεʁsatilə ɡalɑ̃tə !
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mε, ʒə dutə kə sə swa ʁeεl u vʁε !
kaʁ ty nε kœ̃n- œ̃n- avataʁ, pø tεtʁə
œ̃ spεktʁə ɛ̃kɔ̃stɑ̃ !
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ʒə nε ʁjɛ̃ di də tu sa, ty sε !
kaʁ si ʒə sɥi modi,
œ̃ ʒuʁ ty ʁəvjɛ̃dʁa.
e ty soʁa kə ʒə nε pa medi
mεmə si ty nεɡzistə pa.
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mɔ̃n- amə, epεʁdɥ paʁ tɔ̃n- avεʁsjɔ̃ sybitə,
tε ʁəsɑ̃timɑ̃z- e mɔ̃n- amεʁtymə,
ε si tʁistə kεllə nə sε dɑ̃ kεl abimə,
də dɑ̃tə u də maɔmε εllə sə kɔ̃symə,
viktimə imɔle, avɑ̃ lə dεʁnje ʒyʒəmɑ̃.
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ʒə detεstə la sɔlitydə, ʒεmə lε ʒɑ̃.
ʒεmə dɔne, mε kɔ̃ mə ʁɑ̃də
sεtə paʁti tamə də mwa mεmə !
ʒə ʁəfyzə də sede sεtə amə.
ʒə ʁəfyzə də pεʁdʁə sə kɔʁ ki mapaʁtjɛ̃,
lə tjɛ̃, e kə ʒə nə pɥi kite, tamə !
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ε sə œ̃ kʁimə də sεtʁə ekutez- e admiʁe,
sɑ̃ti fʁεʁə e sœʁ e tuʒuʁ pʁɔteʒe ?
pɥi kɔ̃kiz- e paʁtaʒe, afɛ̃ də sypɔʁte
lɔʁdʁə, la ʁiɡœʁ e liʁə, la bεtizə dεz- əɡo ?
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ε sə œ̃ kʁimə də sεtʁə ekutez- e admiʁe,
su lε myʁ dε pʁizɔ̃ də sεt aʁsənal delabʁe ?
lεz- ys syʁane, lε kʁedoz- ɑ̃tik,
lε bɔnimɑ̃ ki puse o banisəmɑ̃,
a la felɔni, a la tʁaizɔ̃ e a lεɡzil.
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ty ε mɔ̃ talismɑ̃, vjɛ̃z- a mɔ̃ ku
vjɛ̃ syʁ mɔ̃ tɔʁsə, kə ʒə tə pʁɔtεʒə !
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dε ʁəpʁoʃə mɔʁtifεʁəz- eklate ɑ̃n- eʃo
dɑ̃ tɔ̃ kʁanə sujɑ̃ ta kɔ̃sjɑ̃sə
tɔ̃n- ɛ̃tεlliʒɑ̃sə, ta saʒεsə e ta ʁεzɔ̃.
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il vjɔle tɔ̃n- εtʁə puʁ vɔle tɔ̃n- amə
no ʁεvə vekysz- e sεtə pasjɔ̃ ɛ̃pɔsiblə
ki nuz- ɑ̃myʁe, nu sible e nu ʁalje,
fasə a lɔpʁɔbʁə, a la ʒaluzi e o mepʁi !
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e kə mɔpozə ty, puʁ delje mε ʃεnə ?
dε pɑ̃ʃɑ̃ ʁənje, dε ʁəmɔʁd steʁilə
su la pʁesjɔ̃, dynə pjete e dynə fwa blɑ̃ʃi.
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la fʁaktyʁə εt- enɔʁmə də sε milə ʁəɡʁε.
fasə a lɛ̃pɥisɑ̃sə il ʁəfyze də tə laʃe…
kitə lε daʁliŋ e ʁəvjɛ̃, o tamə !
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ty ε mɔ̃ talismɑ̃, vjɛ̃z- a mɔ̃ ku
vjɛ̃ syʁ mɔ̃ tɔʁsə, kə ʒə tə pʁɔtεʒə !
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senesɑ̃sə
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a ɔ̃klə zinə
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piʁə kə lə dezεʁ, piʁə kə la mizεʁə,
piʁə kə lɑ̃fe, lə kɑ̃se e lalzεme !
la vjεjεsə avɑ̃ tεʁmə də sεt imɑ̃sə kɔ̃fʁεʁə
u də sεt otʁə medəsɛ̃ paʁ sε pεʁ tʁai !
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ɑ̃ plεnə matyʁite, ɑ̃ plεnə ɡlwaʁə
vivɑ̃ ublje dɑ̃ sε pʁɔpʁəz- ubli
la pεʁsɔnalite, ləɡo sɑ̃ memwaʁə ε vidə.
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lamuʁ, lə bɔnœʁ, lεz- ami, nə valɑ̃ plys.
sε la mizεʁə e la povʁəte dy ɡø
ki dɔnε plys kil nə ʁəsəvε e kɔ̃tε.
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ʒε vy sεt atlεtə djεʁ, avεk ynə baʁbə iʁsytə
sil sɑ̃blε ʁəkɔnεtʁə sa fijə u sa njεsə
il naʁivε plysz- a lε nɔme !
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kil avε pεnə a sə ʁaze puʁ nə plys sə ʁəɡaʁde.
də pœʁ də sə ʁəkɔnεtʁə e də sə modiʁə
də sə suz- εstime, sə tʁɔ̃pe u də fεbliʁ,
kaʁ il nə savε plys ki, il fy,
e il kʁεɲε, sɑ̃ lə savwaʁ,
kɔ̃ lə saʃə e kɔ̃ lə plœʁə !
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