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Poeme : La Plaine.



La Plaine.

LA PLAINE.

Il n’était pas très chouette,
Et même pour tout dire
Franchement dégueulasse.

Il était triste à voir,
Et il fauchait nos espoirs,
Dans ses rues, ses impasses.

Il avait une porte.
Elle s’appelait Chapelle.
Faut bien dire quelque chose.

Il était un canal,
Serpenté de péniches,
Aux ventres qui imposent.

Il était Italien,
Tout comme mon grand-père,
Devant ses grands fourneaux.

Il était Dionysien,
Jusqu’au fond des baraques ;
Qui servaient de ghettos.

Il était Espagnol,
Jusqu’au fond des boutiques,
Aux accords de guitare.

Il jouait du couteau,
Sous le pont de Soissons,
Il aimait la bagarre.

Il piquait ses colères ;
Dans les bals populaires,
Sous l’accordéon triste.

Ses quatorze juillet,
Nous dansaient dans la tête,
Et tournaient sur la piste.

Il n’était pas plus fier,
Qu’un quartier ordinaire ;
On l’appelait LA PLAINE.

Il n’était pas bien grand,
Et c’est pourtant dedans,
Que j’ai grandi quand même.

Il était terrain vague ;
Et l’on voguait sur lui,
Sans jamais voir la mer.

Il était indécent,
Et s’offrait du bon temps,
Au nez de la misère.

Ses usines crachaient
Des fumées blanches ou noires,
Qu’on aimait regarder.

Il était avenue,
De platanes, bordée,
Et de bancs cimentés.

Il était commerçant,
Wilson président,
Et à vue des marchés.

Il était une impasse,
Diderot s’en souvient,
Des enfants du passé.

Il était une rue,
Comment se nommait-elle ?
PROUDHON t’en souviens-tu ?

Il n’était pas très chouette,
Et même pas honnête,
Quand on courait ses rues.

Mais bon dieu je regrette.
Le temps perdu s’arrête,
Et ma jeunesse aussi.

Où est passée ma vie ?
Mes huit ans sont partis.
Mes souvenirs aussi.

Je te salue LA PLAINE,
Sans rancune et sans haine,
Pour ta grande famille.

Je te savais par cœur,
Du fond des caniveaux,
Magiques pour les billes.

Un jour, demain peut-être ;
Je reviendrai chez toi,
Un peu comme Gavroche.

Je fermerai les yeux,
Pour mieux t’imaginer,
Mes rêves au fond des poches.

Maintenant le béton,
Remplace les platanes,
Et ses grandes avenues.

Où est-il le temps
Le temps de mes huit ans.
Que sont-ils devenus ?

Danny LeBlanc
Le Blanc

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Poème en Phonétique

la plεnə.

il netε pa tʁε ʃuεtə,
e mεmə puʁ tu diʁə
fʁɑ̃ʃəmɑ̃ deɡəlasə.

il etε tʁistə a vwaʁ,
e il foʃε noz- εspwaʁ,
dɑ̃ sε ʁy, sεz- ɛ̃pasə.

il avε ynə pɔʁtə.
εllə sapəlε ʃapεllə.
fo bjɛ̃ diʁə kεlkə ʃozə.

il etε œ̃ kanal,
sεʁpɑ̃te də peniʃə,
o vɑ̃tʁə- ki ɛ̃poze.

il etε italjɛ̃,
tu kɔmə mɔ̃ ɡʁɑ̃ pεʁə,
dəvɑ̃ sε ɡʁɑ̃ fuʁno.

il etε djɔnizjɛ̃,
ʒysko fɔ̃ dε baʁak,
ki sεʁvε də ɡεto.

il etε εspaɲɔl,
ʒysko fɔ̃ dε butik,
oz- akɔʁd də ɡitaʁə.

il ʒuε dy kuto,
su lə pɔ̃ də swasɔ̃,
il εmε la baɡaʁə.

il pikε sε kɔlεʁə,
dɑ̃ lε bal pɔpylεʁə,
su lakɔʁdeɔ̃ tʁistə.

sε katɔʁzə ʒɥjε,
nu dɑ̃sε dɑ̃ la tεtə,
e tuʁnε syʁ la pistə.

il netε pa plys fje,
kœ̃ kaʁtje ɔʁdinεʁə,
ɔ̃ lapəlε la plεnə.

il netε pa bjɛ̃ ɡʁɑ̃,
e sε puʁtɑ̃ dədɑ̃,
kə ʒε ɡʁɑ̃di kɑ̃ mεmə.

il etε teʁɛ̃ vaɡ,
e lɔ̃ vɔɡε syʁ lɥi,
sɑ̃ ʒamε vwaʁ la mεʁ.

il etε ɛ̃desɑ̃,
e sɔfʁε dy bɔ̃ tɑ̃,
o ne də la mizεʁə.

sεz- yzinə kʁaʃε
dε fyme blɑ̃ʃəz- u nwaʁə,
kɔ̃n- εmε ʁəɡaʁde.

il etε avənɥ,
də platanə, bɔʁde,
e də bɑ̃ simɑ̃te.

il etε kɔmεʁsɑ̃,
wilsɔ̃ pʁezide,
e a vɥ dε maʁʃe.

il etε ynə ɛ̃pasə,
didəʁo sɑ̃ suvjɛ̃,
dεz- ɑ̃fɑ̃ dy pase.

il etε ynə ʁy,
kɔmɑ̃ sə nɔmε tεllə ?
pʁudɔ̃ tɑ̃ suvjɛ̃ ty ?

il netε pa tʁε ʃuεtə,
e mεmə pa ɔnεtə,
kɑ̃t- ɔ̃ kuʁε sε ʁy.

mε bɔ̃ djø ʒə ʁəɡʁεtə.
lə tɑ̃ pεʁdy saʁεtə,
e ma ʒənεsə osi.

u ε pase ma vi ?
mεz- ɥit ɑ̃ sɔ̃ paʁti.
mε suvəniʁz- osi.

ʒə tə salɥ la plεnə,
sɑ̃ ʁɑ̃kynə e sɑ̃-εnə,
puʁ ta ɡʁɑ̃də famijə.

ʒə tə savε paʁ kœʁ,
dy fɔ̃ dε kanivo,
maʒik puʁ lε bijə.

œ̃ ʒuʁ, dəmɛ̃ pø tεtʁə,
ʒə ʁəvjɛ̃dʁε ʃe twa,
œ̃ pø kɔmə ɡavʁoʃə.

ʒə fεʁməʁε lεz- iø,
puʁ mjø timaʒine,
mε ʁεvəz- o fɔ̃ dε poʃə.

mɛ̃tənɑ̃ lə betɔ̃,
ʁɑ̃plasə lε platanə,
e sε ɡʁɑ̃dəz- avənɥ.

u εt- il lə tɑ̃
lə tɑ̃ də mεz- ɥit ɑ̃.
kə sɔ̃ til dəvənys ?

dani ləblɑ̃