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Prose : N’ouvrez Pas La Porte [Défi Lunedetristesse]



N’ouvrez Pas La Porte [Défi Lunedetristesse]

« - On sera de retour dans 2 heures environ. Bonne chance Mélia avec l’autre énergumène !
- Eh ! Ça fait plaisir ça ! »

Naomi & Nola ricanèrent avant d’aller faire les emplettes pour la soirée. A peine eussent-elles fermé la porte que Maya, l’énergumène en question, avait déjà entreprit de pianoter sur son ordinateur. . Une vraie « geek ». . Moi qui pensait qu’on allait prendre ce moment pour papoter calmement entre amies. . Oubliant vite mon dépit, je me pris d’intérêt pour la lueur bleuté qui se reflétait dans ses yeux. En me penchant sur l’écran, je vis qu’elle cherchait avec intérêt des vidéos. Le mot clé me sembla anglais : « Creepypasta ». Captant mon regard curieux, elle me lança un petit sourire mesquin dont elle seule avait le secret. Je sentis que l’attente des filles allait m’être longue. . Elle m’attira vers elle, cliqua sur un lien et la vidéo se lança. Dès les premières paroles je reconnus le ton de la vidéo : l’horreur. . Une histoire pleine de morbidité, d’étrange & de monstres pseudo-humains. . Elle, ça l’amusait. A jouer à des jeux du même style toute la nuit durant ça ne l’affectait plus ; mais moi je tremblais comme une feuille rien qu’à la voix macabre du narrateur disant « bonjour » aux auditeurs. .

Les vidéos l’amusèrent un long moment. Moi beaucoup moins. Elle semblait enfin se lasser de mes cris étouffés de terreur quand soudain, une vidéo sortit du lot. Le titre était « N’ouvrez pas la porte ». Elle n’avait pas de compteur de temps ni de narration. Juste l’image d’une porte, fermée, immobile. Absolument rien autour. Sans trop comprendre, elle et moi étions hypnotisées par cette représentation. Les premières secondes, je fus emplie de peur qu’une chose en sorte brutalement, et puis une autre sensation emprisonna petit à petit mon corps dans un cocon creux… Le vide. Je regardais le tout avec lividité. Il ne me fallait pas quitter la porte des yeux. Maya semblait dans le même état, même si je ne la voyais pas, car son silence tranchait avec sa nature bavarde. .

Je ne sais combien de temps nous sommes restées ainsi mais le tout prit fin quand une main vint agripper brutalement mon épaule. Je hurla avec effroi avant de voir le regard apeuré de Naomi.
« - Qu’est ce qui te prend ? ! Vous avez l’air de zombies toutes les deux ! Ne me dites pas que vous avez passé les deux heures devant l’ordi ! »

Mon corps se sentait encore engourdi… Je regarda Maya. Elle n’avait pas bougée. Elle semblait encore plus pétrifiée que moi. Je me retournais vers l’écran & vis avec stupeur que la porte de la vidéo s’était ouverte. Je m’accroupis et sans réfléchir je me mis à secouer Maya de toutes mes forces, comme s’il était question de vie ou de mort. Elle émergea et me regarda avec des yeux que je ne lui avais jamais connu auparavant : des yeux d’angoisse profonde. Sans un mot, elle ferma l’ordinateur et se précipita dehors sous l’incompréhension des filles. La soirée fut amère. Elles avaient beau me demander ce qui s’était passé, j’étais absolument incapable de décrocher un seul mot. De toute manière elles n’auraient pas compris. Je partis me coucher tôt, sous leurs yeux visiblement inquiets. Mais encore une fois, je ne pouvais rien leur dire. .

La nuit ne se passa pas non plus agréablement bien. Je mis des heures à me tourner et me retourner, regardant avec inquiétude le coin de la porte. Il me fallut attendre que Nola vienne se coucher dans l’autre lit pour me sentir rassurée. Je fis bien sûre semblant de dormir quand elle s’installa. . Je sentis son regard passait inlassablement sur moi pendant de longues minutes. J’étais tranquillisée car au moins à deux, on pourrait s’entre-aider non… ? La fatigue finit par m’abattre et je plongeais dans une nuit de cauchemars pleine de portes et de voix familières répétant « N’ouvrez pas la porte ».

Le lendemain matin je décida de ne pas rester déjeuner. J’étais inquiète pour Maya. Alors dès l’aube, je quittais l’appartement en laissant un petit mot aux filles « Désolé pour hier soir. Bisous. Mélia- ». . Maya n’habitait pas loin. Encore une rue et j’y serais. Alors que je tournais, je remarquais une ambulance pleine alarme et un attroupement. Mon rythme cardiaque s’accéléra. . J’essayais de me convaincre que cette petite maison beige, avec la véranda où j’avais tant de fois attendu Maya, j’essayais désespérément de me dire que ce n’était pas chez elle. J’essayais même de me persuader que je rêvais encore en voyant la petite sœur de Maya effondrée dans les bras d’un pompier. . Mais je me persuadais enfin que je vivais un cauchemar en passant la porte défoncée et en constatant que tous les murs avaient été griffés d’une seule phrase. . « N’ouvrez pas la porte ».

J’écris ces mots terrée chez moi. . Toutes les portes et fenêtres sont fermées. J’ai peur qu’elle soit après moi. . La chose que je n’ai pas vue derrière la porte. . Elle est peut-être derrière la mienne maintenant. Mes parents sont venus et je leur ai hurlé « N’ouvrez pas la porte ». . Les filles sont venues et j’ai chuchoté « N’ouvrez pas la porte ». . Je m’amoindris, j’ai peur, et je ne sais même pas si j’ai raison d’être superstitieuse. . Il fait froid, comme s’il y avait un courant d’air dans mon cou…

… « -Un… Courant d’air ? … »…
Melly-Mellow

PostScriptum

En réponse au défi : http : //forum. poeme-france. com/sujet-t=597
Je tiens d’abord à remercier encore Lauriane pour avoir proposer ce sujet pour activer le site malgré qu’elle soit très occupée en ce moment ! Je t’applaudis : ) Je me suis donc essayé au défi (plus ou moins bien) . . C’est loin d’être mon style donc je suis ouverte à toute critique pour m’améliorer ! Par rapport aux contraires du défi, je sais que je n’ai pas respecté le nombre de lignes maximum mais cela me paraissait impossible de faire une histoire « » logique « » ou en tout cas intéressante en si peu de lignes. . Mais Lauriane m’a donné son feu vert donc je la poste tout de même ! J’ai quand même essayé de me limiter au maximum donc je m’excuser d’avance s’il manque des détails cruciaux pour vous.
Deuxièmement, je tiens à vous rassurer… Mon amie va bien (car oui c’est vraiment mon amie) & moi aussi. . Elle adore l’horreur et m’a fait découvrir récemment ces creepypastas (petites histoires d’horreur du net vouées à être lues & écoutées) . . Du coup, pour me venger de tous les cris d’horreur qu’elle m’a provoqués. . J’ai décidé de me venger en ce soir d’Halloween ! Au passage, je remercie donc mes 3 amies qui ont acceptées que je les cite (pour le côté fun de leur faire lire après. . ) !
Bref, j’espère que cela vous a plu ! Merci d’avance pour tous vos commentaires/critiques/appréciations !


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Poème en Phonétique

« ɔ̃ səʁa də ʁətuʁ dɑ̃ dø œʁz- ɑ̃viʁɔ̃. bɔnə ʃɑ̃sə melja avεk lotʁə enεʁɡymεnə !
ε ! sa fε plεziʁ sa ! »

naɔmi e nɔla ʁikanεʁe avɑ̃ dale fεʁə lεz- ɑ̃plεtə puʁ la swaʁe. a pεnə øse tεllə fεʁme la pɔʁtə kə mεja, lenεʁɡymεnə ɑ̃ kεstjɔ̃, avε deʒa ɑ̃tʁəpʁi də pjanɔte syʁ sɔ̃n- ɔʁdinatœʁ. ynə vʁεə « ʒik ». mwa ki pɑ̃sε kɔ̃n- alε pʁɑ̃dʁə sə mɔmɑ̃ puʁ papɔte kalməmɑ̃ ɑ̃tʁə ami. ubljɑ̃ vitə mɔ̃ depi, ʒə mə pʁi dɛ̃teʁε puʁ la lɥœʁ bløte ki sə ʁəfletε dɑ̃ sεz- iø. ɑ̃ mə pɑ̃ʃɑ̃ syʁ lekʁɑ̃, ʒə vis kεllə ʃεʁʃε avεk ɛ̃teʁε dε video. lə mo kle mə sɑ̃bla ɑ̃ɡlε : « kʁipipasta ». kaptɑ̃ mɔ̃ ʁəɡaʁ kyʁjø, εllə mə lɑ̃sa œ̃ pəti suʁiʁə mεskɛ̃ dɔ̃ εllə sələ avε lə sεkʁε. ʒə sɑ̃ti kə latɑ̃tə dε fijəz- alε mεtʁə lɔ̃ɡ. εllə matiʁa vεʁz- εllə, klika syʁ œ̃ ljɛ̃ e la video sə lɑ̃sa. dε lε pʁəmjεʁə paʁɔlə ʒə ʁəkɔnys lə tɔ̃ də la video : lɔʁœʁ. ynə istwaʁə plεnə də mɔʁbidite, detʁɑ̃ʒə e də mɔ̃stʁə- psødo ymɛ̃. εllə, sa lamyzε. a ʒue a dε ʒø dy mεmə stilə tutə la nɥi dyʁɑ̃ sa nə lafεktε plys, mε mwa ʒə tʁɑ̃blε kɔmə ynə fœjə ʁjɛ̃ ka la vwa makabʁə dy naʁatœʁ dizɑ̃t « bɔ̃ʒuʁ » oz- oditœʁ.

lε video lamyzεʁe œ̃ lɔ̃ mɔmɑ̃. mwa boku mwɛ̃. εllə sɑ̃blε ɑ̃fɛ̃ sə lase də mε kʁiz- etufe də teʁœʁ kɑ̃ sudɛ̃, ynə video sɔʁti dy lo. lə titʁə etεt « nuvʁe pa la pɔʁtə ». εllə navε pa də kɔ̃tœʁ də tɑ̃ ni də naʁasjɔ̃. ʒystə limaʒə dynə pɔʁtə, fεʁme, imɔbilə. absɔlymɑ̃ ʁjɛ̃ otuʁ. sɑ̃ tʁo kɔ̃pʁɑ̃dʁə, εllə e mwa esjɔ̃z- ipnɔtize paʁ sεtə ʁəpʁezɑ̃tasjɔ̃. lε pʁəmjεʁə səɡɔ̃də, ʒə fy ɑ̃pli də pœʁ kynə ʃozə ɑ̃ sɔʁtə bʁytaləmɑ̃, e pɥiz- ynə otʁə sɑ̃sasjɔ̃ ɑ̃pʁizɔna pəti a pəti mɔ̃ kɔʁ dɑ̃z- œ̃ kɔkɔ̃ kʁø… lə vidə. ʒə ʁəɡaʁdε lə tut- avεk lividite. il nə mə falε pa kite la pɔʁtə dεz- iø. mεja sɑ̃blε dɑ̃ lə mεmə eta, mεmə si ʒə nə la vwajε pa, kaʁ sɔ̃ silɑ̃sə tʁɑ̃ʃε avεk sa natyʁə bavaʁdə.

ʒə nə sε kɔ̃bjɛ̃ də tɑ̃ nu sɔmə ʁεstez- ɛ̃si mε lə tu pʁi fɛ̃ kɑ̃t- ynə mɛ̃ vɛ̃ aɡʁipe bʁytaləmɑ̃ mɔ̃n- epolə. ʒə yʁla avεk efʁwa avɑ̃ də vwaʁ lə ʁəɡaʁ apəʁe də naɔmi.
« kε sə ki tə pʁɑ̃ ? ! vuz- ave lεʁ də zɔ̃bi tutə lε dø ! nə mə ditə pa kə vuz- ave pase lε dø œʁ dəvɑ̃ lɔʁdi ! »

mɔ̃ kɔʁ sə sɑ̃tε ɑ̃kɔʁə ɑ̃ɡuʁdi… ʒə ʁəɡaʁda mεja. εllə navε pa buʒe. εllə sɑ̃blε ɑ̃kɔʁə plys petʁifje kə mwa. ʒə mə ʁətuʁnε vεʁ lekʁɑ̃ e vis avεk stypœʁ kə la pɔʁtə də la video setε uvεʁtə. ʒə makʁupiz- e sɑ̃ ʁefleʃiʁ ʒə mə miz- a səkue mεja də tutə mε fɔʁsə, kɔmə sil etε kεstjɔ̃ də vi u də mɔʁ. εllə emεʁʒa e mə ʁəɡaʁda avεk dεz- iø kə ʒə nə lɥi avε ʒamε kɔny opaʁavɑ̃ : dεz- iø dɑ̃ɡwasə pʁɔfɔ̃də. sɑ̃z- œ̃ mo, εllə fεʁma lɔʁdinatœʁ e sə pʁesipita dəɔʁ su lɛ̃kɔ̃pʁeɑ̃sjɔ̃ dε fijə. la swaʁe fy amεʁə. εlləz- avε bo mə dəmɑ̃de sə ki setε pase, ʒetεz- absɔlymɑ̃ ɛ̃kapablə də dekʁoʃe œ̃ səl mo. də tutə manjεʁə εllə noʁε pa kɔ̃pʁi. ʒə paʁti mə kuʃe to, su lœʁz- iø vizibləmɑ̃ ɛ̃kjε. mεz- ɑ̃kɔʁə ynə fwa, ʒə nə puvε ʁjɛ̃ lœʁ diʁə.

la nɥi nə sə pasa pa nɔ̃ plysz- aɡʁeabləmɑ̃ bjɛ̃. ʒə mi dεz- œʁz- a mə tuʁne e mə ʁətuʁne, ʁəɡaʁdɑ̃ avεk ɛ̃kjetydə lə kwɛ̃ də la pɔʁtə. il mə faly atɑ̃dʁə kə nɔla vjεnə sə kuʃe dɑ̃ lotʁə li puʁ mə sɑ̃tiʁ ʁasyʁe. ʒə fi bjɛ̃ syʁə sɑ̃blɑ̃ də dɔʁmiʁ kɑ̃t- εllə sɛ̃stala. ʒə sɑ̃ti sɔ̃ ʁəɡaʁ pasε ɛ̃lasabləmɑ̃ syʁ mwa pɑ̃dɑ̃ də lɔ̃ɡ minytə. ʒetε tʁɑ̃kijize kaʁ o mwɛ̃z- a dø, ɔ̃ puʁʁε sɑ̃tʁə εde nɔ̃… ? la fatiɡ fini paʁ mabatʁə e ʒə plɔ̃ʒε dɑ̃z- ynə nɥi də koʃəmaʁ plεnə də pɔʁtəz- e də vwa familjεʁə ʁepetɑ̃t « nuvʁe pa la pɔʁtə ».

lə lɑ̃dəmɛ̃ matɛ̃ ʒə desida də nə pa ʁεste deʒəne. ʒetεz- ɛ̃kjεtə puʁ mεja. alɔʁ dε lobə, ʒə kitε lapaʁtəmɑ̃ ɑ̃ lεsɑ̃ œ̃ pəti mo o fijs « dezɔle puʁ jεʁ swaʁ. bizus. melja ». mεja nabitε pa lwɛ̃. ɑ̃kɔʁə ynə ʁy e ʒi səʁε. alɔʁ kə ʒə tuʁnε, ʒə ʁəmaʁkεz- ynə ɑ̃bylɑ̃sə plεnə alaʁmə e œ̃n- atʁupəmɑ̃. mɔ̃ ʁitmə kaʁdjakə sakseleʁa. ʒesεjε də mə kɔ̃vɛ̃kʁə kə sεtə pətitə mεzɔ̃ bεʒə, avεk la veʁɑ̃da u ʒavε tɑ̃ də fwaz- atɑ̃dy mεja, ʒesεjε dezεspeʁemɑ̃ də mə diʁə kə sə netε pa ʃez- εllə. ʒesεjε mεmə də mə pεʁsɥade kə ʒə ʁεvεz- ɑ̃kɔʁə ɑ̃ vwajɑ̃ la pətitə sœʁ də mεja efɔ̃dʁe dɑ̃ lε bʁa dœ̃ pɔ̃pje. mε ʒə mə pεʁsɥadεz- ɑ̃fɛ̃ kə ʒə vivεz- œ̃ koʃəmaʁ ɑ̃ pasɑ̃ la pɔʁtə defɔ̃se e ɑ̃ kɔ̃statɑ̃ kə tus lε myʁz- avε ete ɡʁife dynə sələ fʁazə. « nuvʁe pa la pɔʁtə ».

ʒekʁi sε mo teʁe ʃe mwa. tutə lε pɔʁtəz- e fənεtʁə- sɔ̃ fεʁme. ʒε pœʁ kεllə swa apʁε mwa. la ʃozə kə ʒə nε pa vɥ dəʁjεʁə la pɔʁtə. εllə ε pø tεtʁə dəʁjεʁə la mjεnə mɛ̃tənɑ̃. mε paʁɑ̃ sɔ̃ vənysz- e ʒə lœʁ ε yʁle « nuvʁe pa la pɔʁtə ». lε fijə sɔ̃ vənɥz- e ʒε ʃyʃɔte « nuvʁe pa la pɔʁtə ». ʒə mamwɛ̃dʁi, ʒε pœʁ, e ʒə nə sε mεmə pa si ʒε ʁεzɔ̃ dεtʁə sypεʁstitjøzə. il fε fʁwa, kɔmə sil i avε œ̃ kuʁɑ̃ dεʁ dɑ̃ mɔ̃ ku…

… « œ̃… kuʁɑ̃ dεʁ ? … »…