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Poeme : Les Socques De Verre



Les Socques De Verre

Xiang Li songe au bonheur
Elle pleure des larmes d’argent
Des larmes de diamant…
Le long du Grand canal
Le bois des cerisiers
Prépare ses fleurs en secret
Dans le vent si doux là-bas
Les colombes déplient leurs ailes
Les nénuphars s’étirent
Ils savent déjà…
Oui, hier
Ils se sont fâchés
Ce ne sont encore que des enfants…
Un gong de bronze dans le regard
Xiang Li rêve, rêve d’aller danser
À la lueur des lampions
Aux sons des pétards
Sous les ailes du Dragon…
Dragon terrible qui la para
D’une chemise d’organdi
D’une jupette de soie
De longues chaussettes dorées
De socques de bois précieux
D’un éventail aux mille vœux…

Serait-ce en mes livres ?
Serait-ce un rêve ?
Suis-je Ye Xian,
Petite fille de cendre
Ou bien Xiang Li ?
Contes de fée
Qui suis-je ?
Il me reste un socque de vair
De verre, envers et contre tout
À n’y rien comprendre…
Pourtant
Le banc où nous étions assis
Tout à l’heure, est encore tiède
Sur la jonque magique
Sur le Grand Canal
Sur la place de la Muraille
Que de couleurs
Que d’agitation
Que de musiques
Et Chang si beau…
Mortimer

PostScriptum

Deng Xianxian
Cf Les histoires de Cendrillon à travers le monde :
En Chine on trouve une histoire similaire, au IX° siècle. Celle de Ye Xian, la fille d’un disciple qui a deux épouses. Lorsque la mère de la jeune fille meurt de la peste, l’autre femme de son père la force à devenir domestique. Malgré la charge des corvées, elle réussit à trouver la paix en s’occupant du poisson de l’étang. Mais la maratre tue les poissons. Ye Xian, dévastée, décide tout de même d’enterrer les os du poisson et aidée par l’Esprit de les répartir dans des pots à chaque coin de son lit. L’esprit lui promet alors que ses voeux seront exaucés lorsqu’elle parlera aux os. Lors du bal annuel pour marier les filles, la maratre enferme Ye Xian chez elle pour laisser plus de chance à ses filles. Mais Ye Xian est visité par l’Esprit qui lui promet des vêtements fins et des bijoux pour le bal. Ye Xian met les vêtements et va au bal à pied, elle s’amuse toute la nuit mais égare sa chaussure en or. Un roi retrouve la chaussure et fasciné par la petite taille du pied, décide de retrouver la demoiselle. La maratre tente bien sur de la mettre au pied de sa fille mais ce n’est qu’à Ye Xian qu’elle va. Le roi, intimidé par beauté de Ye Xian, promet de l’épouser.


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Poème en Phonétique

ksjɑ̃ɡ li sɔ̃ʒə o bɔnœʁ
εllə plœʁə dε laʁmə- daʁʒe
dε laʁmə- də djamɑ̃…
lə lɔ̃ dy ɡʁɑ̃ kanal
lə bwa dε səʁizje
pʁepaʁə sε flœʁz- ɑ̃ sεkʁε
dɑ̃ lə vɑ̃ si du la ba
lε kɔlɔ̃bə deplje lœʁz- εlə
lε nenyfaʁ setiʁe
il save deʒa…
ui, jεʁ
il sə sɔ̃ faʃe
sə nə sɔ̃t- ɑ̃kɔʁə kə dεz- ɑ̃fɑ̃…
œ̃ ɡɔ̃ɡ də bʁɔ̃zə dɑ̃ lə ʁəɡaʁ
ksjɑ̃ɡ li ʁεvə, ʁεvə dale dɑ̃se
a la lɥœʁ dε lɑ̃pjɔ̃
o sɔ̃ dε petaʁd
su lεz- εlə dy dʁaɡɔ̃…
dʁaɡɔ̃ teʁiblə ki la paʁa
dynə ʃəmizə dɔʁɡɑ̃di
dynə ʒypεtə də swa
də lɔ̃ɡ ʃosεtə dɔʁe
də sɔk də bwa pʁesjø
dœ̃n- evɑ̃taj o milə veyks…

səʁε sə ɑ̃ mε livʁə ?
səʁε sə œ̃ ʁεvə ?
sɥi ʒə i ksjɑ̃,
pətitə fijə də sɑ̃dʁə
u bjɛ̃ ksjɑ̃ɡ li ?
kɔ̃tə də fe
ki sɥi ʒə ?
il mə ʁεstə œ̃ sɔk də vεʁ
də veʁə, ɑ̃vεʁz- e kɔ̃tʁə tu
a ni ʁjɛ̃ kɔ̃pʁɑ̃dʁə…
puʁtɑ̃
lə bɑ̃ u nuz- esjɔ̃z- asi
tut- a lœʁ, εt- ɑ̃kɔʁə tjεdə
syʁ la ʒɔ̃kə maʒikə
syʁ lə ɡʁɑ̃ kanal
syʁ la plasə də la myʁajə
kə də kulœʁ
kə daʒitasjɔ̃
kə də myzik
e ʃɑ̃ɡ si bo…