Prose:Du Lundi : C’était Albert Le Contractuel… (+18 Ans)

La Prose

Annabelle tu es la plus belle !
Albert lui balance son poing dans la gueule. Étale ses lèvres. Valouchka, amochée, barbote, la bouche beuglante de sang. Après toutes ces injures, elle aspire au silence de sa vie. S’enroule à l’infini. Le corps effaré, désert.
Je vais te tordre le cou, Valoche ! Souffle-t-il de rage. Toujours les mêmes vides à remplir, de noms de démons, banaux, ordinaires. Nuit sauvage. Pendant la baise, il picole. Son sexe lime la roche en faisant un bruit de râpe dans ses tempes. Un bruit vertical de râpe dans ses tempes. Dans ses tempes… Et toujours arrive la rage du chibre mou, la bête gisante du néant. Vie de merde, sphérique, ruisseau noir, lac gelé. À cause du harcèlement d’Annabelle, cette folle qui désintègre son mal vécu.
Dans le délire d’Annabelle depuis sept ans, Albert fonctionnaire de police, l’aime elle cette cinglée. La regarde tendrement. La recherche. La fait persécuter par des putes, par ses sbires. Pour la posséder.
Elle n’a le cœur qu’à ça. À ce qu’il dira oui, même si il est marié. Même si elle a un amant. Extravagances, hystérie, mauvaise foi, cris, injures, scandales publics, menaces de mort, lettres calomnieuses, depuis longtemps dévalent comme en cercle les escaliers de la tragédie du fonctionnaire.
Harcèlement : avec son amant, adhérant à son délire, Annabelle intente, ivre d’amour, de dépit et de rage, une action contre Albert, pour abus d’autorité et arrestations arbitraires. Elle demande cinquante mille euros de dommages et intérêts.
Diagnostic : chez Annabelle, pas d’hallucinations, de sentiments de persécution, d’idées de grandeur ou de cynisme. Juste du délire fixe - de la passion et du désir.
Elle souffre juste d’érotomanie pure pour le fonctionnaire…

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PostScriptum

Ps : L’érotomanie est un trouble délirant dans lequel l’individu affecté est persuadé qu’il est aimé par un autre individu, habituellement inconnu ou une personnalité. Ce trouble survient lors d’une psychose, particulièrement chez les patients souffrant de schizophrénie ou de syndrome maniaque. Lors d’un épisode d’érotomanie, le patient est persuadé qu’un « admirateur anonyme » lui déclare son affection, souvent par le biais de télépathie, de messages secrets, de regards, de messages dans les médias. Habituellement, le patient lui retourne cette « affection » en lui écrivant, en lui téléphonant et en lui faisant des cadeaux.
Même quand ses avances sont rejetées par la personne qu’il aime, le sujet souffrant de cette maladie ne comprend pas le refus. Il ne peut pas comprendre le refus et imagine que son objet d’amour délirant use d’un stratagème pour cacher cet amour interdit au reste du monde.
Il ne faut pas confondre le terme érotomanie avec l’ « amour obsessionnel », une obsession d’amour non partagé ou voire la nymphomanie.
L’érotomanie est aussi appelée syndrome de Clérambault, d’après le psychiatre français Gaëtan Gatian de Clérambault qui en présenta la première analyse complète (dans son ouvrage intitulé Les psychoses passionnelles) en 1921.

Poète Mortimer

Mortimer a publié sur le site 58 écrits. Mortimer est membre du site depuis l'année 2013.Lire le profil du poète Mortimer

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Du Lundi : C’était Albert Le Contractuel… (+18 Ans)

anabεllə ty ε la plys bεllə !
albεʁ lɥi balɑ̃sə sɔ̃ puiŋ dɑ̃ la ɡələ. etalə sε lεvʁə. valuʃka, amoʃe, baʁbɔtə, la buʃə bøɡlɑ̃tə də sɑ̃. apʁε tutə sεz- ɛ̃ʒyʁə, εllə aspiʁə o silɑ̃sə də sa vi. sɑ̃ʁulə a lɛ̃fini. lə kɔʁz- efaʁe, dezεʁ.
ʒə vε tə tɔʁdʁə lə ku, valoʃə ! suflə til də ʁaʒə. tuʒuʁ lε mεmə vidəz- a ʁɑ̃pliʁ, də nɔ̃ də demɔ̃, bano, ɔʁdinεʁə. nɥi sovaʒə. pɑ̃dɑ̃ la bεzə, il pikɔlə. sɔ̃ sεksə limə la ʁoʃə ɑ̃ fəzɑ̃ œ̃ bʁɥi də ʁapə dɑ̃ sε tɑ̃pə. œ̃ bʁɥi vεʁtikal də ʁapə dɑ̃ sε tɑ̃pə. dɑ̃ sε tɑ̃pə… e tuʒuʁz- aʁivə la ʁaʒə dy ʃibʁə mu, la bεtə ʒizɑ̃tə dy neɑ̃. vi də mεʁdə, sfeʁikə, ʁɥiso nwaʁ, lak ʒəle. a kozə dy-aʁsεləmɑ̃ danabεllə, sεtə fɔlə ki dezɛ̃tεɡʁə sɔ̃ mal veky.
dɑ̃ lə deliʁə danabεllə dəpɥi sεt ɑ̃, albεʁ fɔ̃ksjɔnεʁə də pɔlisə, lεmə εllə sεtə sɛ̃ɡle. la ʁəɡaʁdə tɑ̃dʁəmɑ̃. la ʁəʃεʁʃə. la fε pεʁsekyte paʁ dε pytə, paʁ sε zbiʁə. puʁ la pɔsede.
εllə na lə kœʁ ka sa. a sə kil diʁa ui, mεmə si il ε maʁje. mεmə si εllə a œ̃n- amɑ̃. εkstʁavaɡɑ̃sə, isteʁi, movεzə fwa, kʁi, ɛ̃ʒyʁə, skɑ̃dalə pyblik, mənasə də mɔʁ, lεtʁə- kalɔmnjøzə, dəpɥi lɔ̃tɑ̃ devalɑ̃ kɔmə ɑ̃ sεʁklə lεz- εskalje də la tʁaʒedi dy fɔ̃ksjɔnεʁə.
aʁsεləmɑ̃ : avεk sɔ̃n- amɑ̃, adeʁɑ̃ a sɔ̃ deliʁə, anabεllə ɛ̃tɑ̃tə, ivʁə damuʁ, də depi e də ʁaʒə, ynə aksjɔ̃ kɔ̃tʁə albεʁ, puʁ aby dotɔʁite e aʁεstasjɔ̃z- aʁbitʁεʁə. εllə dəmɑ̃də sɛ̃kɑ̃tə milə əʁo də dɔmaʒəz- e ɛ̃teʁε.
djaɲɔstik : ʃez- anabεllə, pa dalysinasjɔ̃, də sɑ̃timɑ̃ də pεʁsekysjɔ̃, dide də ɡʁɑ̃dœʁ u də sɛ̃ismə. ʒystə dy deliʁə fiksə də la pasjɔ̃ e dy deziʁ.
εllə sufʁə ʒystə deʁɔtɔmani pyʁə puʁ lə fɔ̃ksjɔnεʁə…