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Poeme : Fleur De La Gorge



A Propos

C’est une sorte de conte que j’ai écris après une série de rêves tous plus fous les uns que les autres. Je l’ai écris comme si je parlais à un enfant.

Fleur De La Gorge

L’œil à demi-clos sur ses quartiers enflammés
Tirait son rideau rouge sur le concile
Des amoureux du rêve, diables affamés,
Qui jouaient leur symphonie au rebord des cils,

Endormis sur sa table d’ébène sombre,
Le chroniqueur des abîmes enchanteresses
Se fit un café à l’infusion de pénombre
Qui noue un lait de clarté au noir des détresses,
Où les échos n’ont pas de frères,
Où les idées n’ont pas de sœurs,
Seulement la nuit première
Mariée au cœur son empereur.

Dans les tréfonds caillassés de sang
Non loin des flammes du premier rêve
Devisait le prince Fleur De La Gorge
Qui réclamait un cauchemar :
Un nouvel étendard pour le pandémonium du rêve.
Il déclamât une préface de sommeil :

« Il faut perpétuer les amours
Éthérées et insaisissable,
Le faire voyager à rebours,
Et lui laisser un goût de sable,
Le faire rêver pour toujours,
Rendre sa parole ineffable,
Nous pourrons vivre tout les jours,
Dans le vaste ailleurs adorable. »

Mais la voix fleurie se refusait à faner
S’absenter longtemps aux réunions nocturnes
Sans ses courbes de lumière tissées sur l’éveil.
Alors elle prit la parole
Et coupa la ballade de Fleur de La Gorge,
Pour prononcer un discours d’aubépine :

« Les draps assouplis ne seront pas un linceul,
Une brise qui nage sur le cœur bien seul,
Le cor des papillons veut luire dans le ciel,
Recueillir aux pétales des verbes le miel,
La voix claire apposera sa lueur à la nuit
Et viendra refleurir le masque de l’ennui. »

Fleur de La Gorge, inquiété par cette rebelle
Fit venir ses complices gardiens de l’abîme ;
Il y avait Rosier des Gouffres, Bref Coup de Sang
Et Lyla des Paupières…
Ils se concertèrent ensemble dans le silence…

Le seigneur des gouffres proposa qu’on la troublât
Par une équivoque dangereuse afin de donner aux mots
Des ombres multiples, un carrousel étrange…
Coup de Sang, comme à son habitude, réclamât
Une vague d’anxiété pour que la gorge se serre, effondrement D’embouchure.
Lilas des Paupières, moins méchant malgré ses efforts démoniaques
Proposa d’alourdir les yeux, ce qui contrevenait à la règle élémentaire
De l’éveil.
Rosier des Gouffres prit la parole en premier :

« Je reviens du tombeau de la nuit sans lumière,
J’y ai vu toute une farandole de cendres,
Caresses de peau, velours en rose trémière,
Sa vie pleine d’échos au fond des grands méandres.
J’ai sabordé des écrins de vocabulaire,
Arraché aux lucioles assoupies le verbe
Cavalant sous l’étoile polaire,
Qui enveloppe l’adjectif de sa superbe…

S’il se réveille, qui pour garder le signe ?
Qui s’écrit sans cesse mais ne s’imagine
Qu’à peine…
Il y a plus de grandeur en notre poésie
Qu’à la lumière fade au rebord du lit,
Des milliers de diamants vieillis
Écrasés par le crayon de la parole prononcée.

Princes ! Nous devons rendre ce sommeil immortel !
Car nous régnons en divisant
C’est ainsi que la vie advient
Comme la pluie émeut le ciel avec son arc.

Ne le laissons pas oublier ses frères d’ombre,
Ses inspirateurs, conspirateurs,
Sans qui la vie se referme,
Comme un livre jamais écris. »

« Tu as bien parlé, seigneur des gouffres, interrompit Lilas des Paupières.
J’ai quand à moi une idée pour prolonger la nuit dans cet esprit qui n’aime Pas le matin glacé :
J’ai une idée piquante comme un sonnet…

J’ai reconnu dans une messe ensanglanté
Un velouté pensif dans les branches sauvages,
Infusion amoureuse dans un bol de thé,
Qui jette un parfum d’aube dans nos marécages,

Soleil Levant s’accorde un murmure bleu
Irriguant le revers des paupières d’étoffe
Amarantines qui s’élèvent pas le feu
Désirant l’ailleurs qui fait notre catastrophe.

Mais s’il s’imagine que l’ombre est un trésor
Souterrain, la vérité contre l’apparence,
Il préférera à ce qui est la présence :

Reflet vrai qu’abrite le soi profond qui dort,
Argent vif de sa méditation souterraine,
Qui fait préférer l’abîme au baiser d’une reine. »

Ses confrères démons le toisèrent rigolards. C’est que ce sonnet est si naïf pour un démon habitué à la défaite par la lumière.

« Tu sais bien que Soleil Levant est un ennemi bien trop puissant pour nos
Évocations fragiles
Comme une porcelaine de lune fendue par l’ombre.
Rétorquèrent-ils à l’apprenti déjoueur de pensés,
Il ne se confondra jamais avec lui-même
La lumière ne confond pas la lumière
L’ombre ne confond pas l’ombre,
Seul un pluriel pourrait le transir et tordre ses rayons…
Je propose alors une mosaïque ! S’exclamât bruyamment Bref Coup de Sang. Nous serons les miroirs par lesquels les étoiles perdent leur
Image dans les intervalles de siècles
Et les donnent à boire au néant.
Je propose le sortilège ultime de la division. »

Dans le calme du pandémonium, on pouvait entendre les autres démons frémir
Dans l’espace glacé de la conspiration
« Cela veut dire tuer l’éveil pour de bon, dit gravement Lilas des Paupières. Là est notre projet. Mais la division que tu proposes est dangereuse, elle peut nous détruire aussi ; car si les pensées-papillons perdent leurs ailes et leurs couleurs, si elles ne peuvent résolument plus se reconnaître… alors elles ne reconnaîtrons plus leurs ombres et nous serons l’étranger de l’étranger, et ainsi viendra l’empire de Mort dans L’âme.
» Cesse ! Éructa Bref Coup de Sang, la mort n’est pas la crainte des démons.
Écartez-vous… Je vais évoquer une préface-ballade de cauchemar.

Dormeur, nous aiguisons notre lame
Sur le calme de tes ailes,
Nous étreignons ton épaule
Et tu penses fantôme sans penser à toi…

Dormeur, nous te buvons la nuit
Comme les ogres de ton cœur
Nous sommes puissants
Comme des arches de sanglantes
Ô brève cathédrale de moelle…

Aube noire de ton cristalline
Nous savons la source de tes larmes
Fleur fanée au fond du dédale,
Encens fétide de nos charmes,
Crépuscule au rouge fatal,
La parole inquiète est sans armes,
Le pourpre sans fin se dévoile,
Les démons aiguisent leurs lames.

La tourmente tourne, joyeuse,
Les lois profondes sont vaincues,
Les voix de l’ombre sont songeuses,
Les muscles sans buts sont tendus,
Nous sommes la violente berceuse
Et tout ce que tu as vécu,
Tu t’effondres en nébuleuse,
Les démons réclament leur dû.

Voici la démanufacture
De ton costume de croyance,
Et les douloureuse fractures
De ton squelette de présence ;
Des joyaux portés en sutures
Parsèment ta peau de béances,
C’est la Vénus à la fourrure
Qui clouera ton cœur de plaisance.

Nous morcellerons ta pensée
En poussière que nous aimons,
Poudrière aux sels de pêchés
Pour une flamme de démon ! «

Un silence insoutenable se fit cependant que les visions cauchemardesques naissaient, formes à l’allure familière, morcelées et sanglantes comme des pensée dépecées.
Le corps frémissait à l’idée poussiéreuse, poudreuse, sur le chemin des déserts.
Il tremblait pour sa nef d’unité.

Nous avons vu le mannequin d’une femme,
La mécanique du jeu y taillait ses plaies abyssales.

Nous nous sommes supportés dans les gravures de la nuit,
Nous sommes descendus dans mes tréfonds
Et vous ne m’y avez pas reconnu,
Mon âme sœur est devenue folle…
Ma voix d’ombre pleure
Tout ses rideaux d’amour.

» Nous avons gagné ! Triompha Bref Coup de Sang «
Mais une lueur étrange vint embraser ses ailes
Et tout le pandémonium s’incendia du jour.
Les démons allumés glapirent » d’où vient cet éveil ? Pourquoi ne préfère-t-il pas les sources du songe ? «
La voix claire apparu dans sa vieille cape recousue
A chaque syllabe du sang
Et elle dit de sa voix douce empruntée aux coussins :
» Pauvres résidents, notre hôte se nourrit de ses rêves. "

Et toute la mascarade des eaux brumeuses
Cessa jusqu’à un nouveau crépuscule.
Aldébaran

PostScriptum

Je me réveille…


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Poème en Phonétique

lœj a dəmi klo syʁ sε kaʁtjez- ɑ̃flame
tiʁε sɔ̃ ʁido ʁuʒə syʁ lə kɔ̃silə
dεz- amuʁø dy ʁεvə, djabləz- afame,
ki ʒuε lœʁ sɛ̃fɔni o ʁəbɔʁ dε sil,

ɑ̃dɔʁmi syʁ sa tablə debεnə sɔ̃bʁə,
lə kʁɔnikœʁ dεz- abiməz- ɑ̃ʃɑ̃təʁesə
sə fi œ̃ kafe a lɛ̃fyzjɔ̃ də penɔ̃bʁə
ki nu œ̃ lε də klaʁte o nwaʁ dε detʁesə,
u lεz- eʃo nɔ̃ pa də fʁεʁə,
u lεz- ide nɔ̃ pa də sœʁ,
sələmɑ̃ la nɥi pʁəmjεʁə
maʁje o kœʁ sɔ̃n- ɑ̃pəʁœʁ.

dɑ̃ lε tʁefɔ̃ kajase də sɑ̃
nɔ̃ lwɛ̃ dε flamə dy pʁəmje ʁεvə
dəvizε lə pʁɛ̃sə flœʁ də la ɡɔʁʒə
ki ʁeklamε œ̃ koʃəmaʁ :
œ̃ nuvεl etɑ̃daʁ puʁ lə pɑ̃demɔnjɔm dy ʁεvə.
il deklama ynə pʁefasə də sɔmεj :

« il fo pεʁpetɥe lεz- amuʁ
eteʁez- e ɛ̃sεzisablə,
lə fεʁə vwajaʒe a ʁəbuʁ,
e lɥi lεse œ̃ ɡu də sablə,
lə fεʁə ʁεve puʁ tuʒuʁ,
ʁɑ̃dʁə sa paʁɔlə inefablə,
nu puʁʁɔ̃ vivʁə tu lε ʒuʁ,
dɑ̃ lə vastə ajœʁz- adɔʁablə. »

mε la vwa fləʁi sə ʁəfyzε a fane
sabsɑ̃te lɔ̃tɑ̃z- o ʁeynjɔ̃ nɔktyʁnə
sɑ̃ sε kuʁbə- də lymjεʁə tise syʁ levεj.
alɔʁz- εllə pʁi la paʁɔlə
e kupa la baladə də flœʁ də la ɡɔʁʒə,
puʁ pʁonɔ̃se œ̃ diskuʁ dobepinə :

« ləs dʁaz- asupli nə səʁɔ̃ pa œ̃ lɛ̃səl,
ynə bʁizə ki naʒə syʁ lə kœʁ bjɛ̃ səl,
lə kɔʁ dε papijɔ̃ vø lɥiʁə dɑ̃ lə sjεl,
ʁəkœjiʁ o petalə dε vεʁbə- lə mjεl,
la vwa klεʁə apozəʁa sa lɥœʁ a la nɥi
e vjɛ̃dʁa ʁəfləʁiʁ lə maskə də lɑ̃nɥi. »

flœʁ də la ɡɔʁʒə, ɛ̃kjete paʁ sεtə ʁəbεllə
fi vəniʁ sε kɔ̃plisə ɡaʁdjɛ̃ də labimə,
il i avε ʁozje dε ɡufʁə, bʁεf ku də sɑ̃
e lila dε popjεʁə…
il sə kɔ̃sεʁtεʁe ɑ̃sɑ̃blə dɑ̃ lə silɑ̃sə…

lə sεɲœʁ dε ɡufʁə- pʁɔpoza kɔ̃ la tʁubla
paʁ ynə ekivɔkə dɑ̃ʒəʁøzə afɛ̃ də dɔne o mo
dεz- ɔ̃bʁə- myltiplə, œ̃ kaʁuzεl etʁɑ̃ʒə…
ku də sɑ̃, kɔmə a sɔ̃-abitydə, ʁeklama
ynə vaɡ dɑ̃ksjete puʁ kə la ɡɔʁʒə sə seʁə, efɔ̃dʁəmɑ̃ dɑ̃buʃyʁə.
lila dε popjεʁə, mwɛ̃ meʃɑ̃ malɡʁe sεz- efɔʁ demɔnjak
pʁɔpoza daluʁdiʁ lεz- iø, sə ki kɔ̃tʁəvənε a la ʁεɡlə elemɑ̃tεʁə
də levεj.
ʁozje dε ɡufʁə- pʁi la paʁɔlə ɑ̃ pʁəmje :

« ʒə ʁəvjɛ̃ dy tɔ̃bo də la nɥi sɑ̃ lymjεʁə,
ʒi ε vy tutə ynə faʁɑ̃dɔlə də sɑ̃dʁə,
kaʁesə də po, vəluʁz- ɑ̃ ʁozə tʁemjεʁə,
sa vi plεnə deʃoz- o fɔ̃ dε ɡʁɑ̃ meɑ̃dʁə.
ʒε sabɔʁde dεz- ekʁɛ̃ də vɔkabylεʁə,
aʁaʃe o lysjɔləz- asupi lə vεʁbə
kavalɑ̃ su letwalə pɔlεʁə,
ki ɑ̃vəlɔpə ladʒεktif də sa sypεʁbə…

sil sə ʁevεjə, ki puʁ ɡaʁde lə siɲə ?
ki sekʁi sɑ̃ sεsə mε nə simaʒinə
ka pεnə…
il i a plys də ɡʁɑ̃dœʁ ɑ̃ nɔtʁə pɔezi
ka la lymjεʁə fadə o ʁəbɔʁ dy li,
dε milje də djamɑ̃ vjεji
ekʁaze paʁ lə kʁεjɔ̃ də la paʁɔlə pʁonɔ̃se.

pʁɛ̃sə ! nu dəvɔ̃ ʁɑ̃dʁə sə sɔmεj imɔʁtεl !
kaʁ nu ʁeɲɔ̃z- ɑ̃ divizɑ̃
sεt- ɛ̃si kə la vi advjɛ̃
kɔmə la plɥi emø lə sjεl avεk sɔ̃n- aʁk.

nə lə lεsɔ̃ pa ublje sε fʁεʁə dɔ̃bʁə,
sεz- ɛ̃spiʁatœʁ, kɔ̃spiʁatœʁ,
sɑ̃ ki la vi sə ʁəfεʁmə,
kɔmə œ̃ livʁə ʒamεz- ekʁi. »

« ty a bjɛ̃ paʁle, sεɲœʁ dε ɡufʁə, ɛ̃teʁɔ̃pi lila dε popjεʁə.
ʒε kɑ̃t- a mwa ynə ide puʁ pʁɔlɔ̃ʒe la nɥi dɑ̃ sεt εspʁi ki nεmə pa lə matɛ̃ ɡlase :
ʒε ynə ide pikɑ̃tə kɔmə œ̃ sɔnε…

ʒε ʁəkɔny dɑ̃z- ynə mεsə ɑ̃sɑ̃ɡlɑ̃te
œ̃ vəlute pɑ̃sif dɑ̃ lε bʁɑ̃ʃə sovaʒə,
ɛ̃fyzjɔ̃ amuʁøzə dɑ̃z- œ̃ bɔl də te,
ki ʒεtə œ̃ paʁfœ̃ dobə dɑ̃ no maʁekaʒə,

sɔlεj ləvɑ̃ sakɔʁdə œ̃ myʁmyʁə blø
iʁiɡɑ̃ lə ʁəve dε popjεʁə detɔfə
amaʁɑ̃tinə ki selεve pa lə fø
deziʁɑ̃ lajœʁ ki fε nɔtʁə katastʁɔfə.

mε sil simaʒinə kə lɔ̃bʁə εt- œ̃ tʁezɔʁ
suteʁɛ̃, la veʁite kɔ̃tʁə lapaʁɑ̃sə,
il pʁefeʁəʁa a sə ki ε la pʁezɑ̃sə :

ʁəflε vʁε kabʁitə lə swa pʁɔfɔ̃ ki dɔʁ,
aʁʒe vif də sa meditasjɔ̃ suteʁεnə,
ki fε pʁefeʁe labimə o bεze dynə ʁεnə. »

sε kɔ̃fʁεʁə demɔ̃ lə twazεʁe ʁiɡɔlaʁd. sε kə sə sɔnε ε si najf puʁ œ̃ demɔ̃-abitye a la defεtə paʁ la lymjεʁə.

« ty sε bjɛ̃ kə sɔlεj ləvɑ̃ εt- œ̃n- εnəmi bjɛ̃ tʁo pɥisɑ̃ puʁ no
evɔkasjɔ̃ fʁaʒilə
kɔmə ynə pɔʁsəlεnə də lynə fɑ̃dɥ paʁ lɔ̃bʁə.
ʁetɔʁkεʁe tilz- a lapʁɑ̃ti deʒuœʁ də pɑ̃se,
il nə sə kɔ̃fɔ̃dʁa ʒamεz- avεk lɥi mεmə
la lymjεʁə nə kɔ̃fɔ̃ pa la lymjεʁə
lɔ̃bʁə nə kɔ̃fɔ̃ pa lɔ̃bʁə,
səl œ̃ plyʁjεl puʁʁε lə tʁɑ̃ziʁ e tɔʁdʁə sε ʁεjɔ̃…
ʒə pʁɔpozə alɔʁz- ynə mozajkə ! sεksklama bʁyiamɑ̃ bʁεf ku də sɑ̃. nu səʁɔ̃ lε miʁwaʁ paʁ lekεl lεz- etwalə pεʁde lœʁ
imaʒə dɑ̃ lεz- ɛ̃tεʁvalə də sjεklə
e lε dɔne a bwaʁə o neɑ̃.
ʒə pʁɔpozə lə sɔʁtilεʒə yltimə də la divizjɔ̃. »

dɑ̃ lə kalmə dy pɑ̃demɔnjɔm, ɔ̃ puvε ɑ̃tɑ̃dʁə lεz- otʁə- demɔ̃ fʁemiʁ
dɑ̃ lεspasə ɡlase də la kɔ̃spiʁasjɔ̃
« səla vø diʁə tɥe levεj puʁ də bɔ̃, di ɡʁavəmɑ̃ lila dε popjεʁə. la ε nɔtʁə pʁɔʒε. mε la divizjɔ̃ kə ty pʁɔpozəz- ε dɑ̃ʒəʁøzə, εllə pø nu detʁɥiʁə osi, kaʁ si lε pɑ̃se papijɔ̃ pεʁde lœʁz- εləz- e lœʁ kulœʁ, si εllə nə pəve ʁezɔlymɑ̃ plys sə ʁəkɔnεtʁə… alɔʁz- εllə nə ʁəkɔnεtʁɔ̃ plys lœʁz- ɔ̃bʁəz- e nu səʁɔ̃ letʁɑ̃ʒe də letʁɑ̃ʒe, e ɛ̃si vjɛ̃dʁa lɑ̃piʁə də mɔʁ dɑ̃ lamə.
» sεsə ! eʁykta bʁεf ku də sɑ̃, la mɔʁ nε pa la kʁɛ̃tə dε demɔ̃.
ekaʁte vu… ʒə vεz- evɔke ynə pʁefasə baladə də koʃəmaʁ.

dɔʁmœʁ, nuz- εɡizɔ̃ nɔtʁə lamə
syʁ lə kalmə də tεz- εlə,
nuz- etʁεɲɔ̃ tɔ̃n- epolə
e ty pɑ̃sə fɑ̃tomə sɑ̃ pɑ̃se a twa…

dɔʁmœʁ, nu tə byvɔ̃ la nɥi
kɔmə lεz- ɔɡʁə- də tɔ̃ kœʁ
nu sɔmə pɥisɑ̃
kɔmə dεz- aʁʃə də sɑ̃ɡlɑ̃tə
o bʁεvə katedʁalə də mwalə…

obə nwaʁə də tɔ̃ kʁistalinə
nu savɔ̃ la suʁsə də tε laʁmə
flœʁ fane o fɔ̃ dy dedalə,
ɑ̃sɛ̃ fetidə də no ʃaʁmə,
kʁepyskylə o ʁuʒə fatal,
la paʁɔlə ɛ̃kjεtə ε sɑ̃z- aʁmə,
lə puʁpʁə sɑ̃ fɛ̃ sə devwalə,
lε demɔ̃z- εɡize lœʁ lamə.

la tuʁmɑ̃tə tuʁnə, ʒwajøzə,
lε lwa pʁɔfɔ̃də sɔ̃ vɛ̃kɥ,
lε vwa də lɔ̃bʁə sɔ̃ sɔ̃ʒøzə,
lε mysklə sɑ̃ byt sɔ̃ tɑ̃dys,
nu sɔmə la vjɔlɑ̃tə bεʁsøzə
e tu sə kə ty a veky,
ty tefɔ̃dʁəz- ɑ̃ nebyløzə,
lε demɔ̃ ʁeklame lœʁ dy.

vwasi la demanyfaktyʁə
də tɔ̃ kɔstymə də kʁwajɑ̃sə,
e lε duluʁøzə fʁaktyʁə
də tɔ̃ skəlεtə də pʁezɑ̃sə,
dε ʒwajo pɔʁtez- ɑ̃ sytyʁə
paʁsεme ta po də beɑ̃sə,
sε la venysz- a la fuʁʁyʁə
ki kluəʁa tɔ̃ kœʁ də plεzɑ̃sə.

nu mɔʁsεllʁɔ̃ ta pɑ̃se
ɑ̃ pusjεʁə kə nuz- εmɔ̃,
pudʁjεʁə o sεl də pεʃe
puʁ ynə flamə də demɔ̃ ! «

œ̃ silɑ̃sə ɛ̃sutənablə sə fi səpɑ̃dɑ̃ kə lε vizjɔ̃ koʃəmaʁdεsk nεsε, fɔʁməz- a lalyʁə familjεʁə, mɔʁsəlez- e sɑ̃ɡlɑ̃tə kɔmə dε pɑ̃se depəse.
lə kɔʁ fʁemisε a lide pusjeʁøzə, pudʁøzə, syʁ lə ʃəmɛ̃ dε dezεʁ.
il tʁɑ̃blε puʁ sa nεf dynite.

nuz- avɔ̃ vy lə manəkɛ̃ dynə famə,
la mekanikə dy ʒø i tajε sε plεz- abisalə.

nu nu sɔmə sypɔʁte dɑ̃ lε ɡʁavyʁə də la nɥi,
nu sɔmə desɑ̃dys dɑ̃ mε tʁefɔ̃
e vu nə mi ave pa ʁəkɔny,
mɔ̃n- amə sœʁ ε dəvənɥ fɔlə…
ma vwa dɔ̃bʁə plœʁə
tu sε ʁido damuʁ.

» nusz- avɔ̃ ɡaɲe ! tʁjɔ̃fa bʁεf ku də sɑ̃ʒ «
mεz- ynə lɥœʁ etʁɑ̃ʒə vɛ̃ ɑ̃bʁaze sεz- εlə
e tu lə pɑ̃demɔnjɔm sɛ̃sɑ̃dja dy ʒuʁ.
lε demɔ̃z- alyme ɡlapiʁεnt » du vjɛ̃ sεt evεj ? puʁkwa nə pʁefεʁə til pa lε suʁsə- dy sɔ̃ʒə ? «
la vwa klεʁə apaʁy dɑ̃ sa vjεjə kapə ʁəkuzɥ
a ʃakə silabə dy sɑ̃
e εllə di də sa vwa dusə ɑ̃pʁœ̃te o kusɛ̃ :
» povʁə- ʁezidɑ̃, nɔtʁə otə sə nuʁʁi də sε ʁεvə. ɡjmε

e tutə la maskaʁadə dεz- o bʁymøzə
sesa ʒyska œ̃ nuvo kʁepyskylə.