Univers de poésie d'un auteur

Prose:Early Grave

A Propos de cette Prose

Premier travail sur un ensemble de contes.

La Prose

« Comme un plongeur sortant du profond de son plonge,
Tous sortent de la mort comme l’on sort d’un songe »
Théodore Aggripa d’Aubigné

La lune était lasse dans un ciel bleu-océan. Tout un vaste jardin se recueillait devant cette lumière douce, comparable à un vêtement tissé pour les anges. La végétation dansait au rythme d’un vent impalpable qui répandait des odeurs plus subtiles que des souvenirs. Je me souviens. A cette heure, il était sûr que le fait d’être en ce monde résultait davantage d’un sentiment que d’une preuve, tangible comme du marbre. C’était le règne des murmures éthérés, des échos qui se répondent ; enfin, il s’agissait d’un rêve qui affirmait son panache pour rivaliser avec les éveils décevants.
Il faut donc bien que j’en parle au passé. On aurait du mal, par ailleurs, à décrire ce qui arrive au temps du présent, car nous n’avons pas la science du judas, qui sait à l’avance ce qui se présente à sa porte, sans jeter un bref coup d’œil à l’embrasure.
Tout ici, était jardins, cultures oubliés, commerces d’arbres qui entrelaçaient leurs branches, sœurs des racines s’embrassant sous la terre noire. Les sons et les couleurs se diluaient dans l’eau des perceptions lentes, qui ne faisaient que reconnaître leur œuvre inconsciente, faite le jour où, le roman s’écrit pour être lu à la nuit tombée.
L’herbe renvoyait des reflets métalliques, et ressemblait à des poignards, effilés par la rosée qui rendait leurs pointes luisantes. Oh. Tout ici avait le goût du sang, ce fleuve parfumé aux pétales des généalogies.
Pourtant, malgré l’ouverture, malgré la sensuelle sauvagerie de ce paysage, tout semblait clos et renfermé, comme un monde jaloux de son charme et qui ne veut guère partager ses mystères.
Il y avait là, un jeune homme sûr de lui-même, armé de sa science et de sa philosophie. Ce monde ne lui était pas accessible par ses sens, mais par sa réflexion, savamment entretenue par sa lecture symbolique des choses. Il marchait lentement, peu soucieux des roses, qui avait pour lui l’odeur désagréable du trivial. Il était en quête d’un plaisir immense, d’une luxure divine, d’un manifeste à son intelligence érotique, amputée à son corps.
Il ne prêtait pas attention aux végétations luxuriantes, au rire des étoiles, aux perles de pluie qu’enfantaient les nuages… Rien n’avait plus d’intérêt qu’un but, toujours plus intense et savoureux que le chemin qui y mène. Et puis qui sait ? Et si toute cette beauté le détournait du droit chemin qu’il s’est prescrit ? Et si, et si, et si… Le si est l’ennemi de la contemplation, la fausse note de tous les voyageurs qui s’attardent plus sur la musique que la composition.
Ce qui se compose se décompose, et celui qui s’attarde sur la mécanique de ses sentiments vit comme un cadavre dans un cimetière aride. C’est sans doute pour cela qu’il avait un visage de pierre tombale et qu’il s’exprimait par épitaphes. Et aussi pour cela qu’il avait un manteau noir, des yeux noirs, des idées noires… il faut croire que l’homme hors des sensations n’aime pas la lumière.
Il passa sous des sycomores, enjamba une farandole de dahlias, se garda d’abîmer un coquelicot, puis il arriva devant une étendue d’eau pure qui n’avait jamais connu de frisson. Voilà qui était pour lui. Lui qui souhaitait être la cause plutôt que l’effet, il se réjouissait à l’idée de pouvoir troubler cette eau dormante, de pouvoir sortir de son sommeil de mort en ramenant à la vie une onde stagnante.
Il voulait faire éprouver son danger à la féminité inerte. Il voulait nier son absence en venant fracasser la paix des choses immobiles. Toute sa motivation était là, devant cette eau. Cette eau qui n’a jamais eu le loisir de s’évaporer au feu du soleil. Cette eau qu’on ne peut boire. Cette eau qui n’a pas de reflet. Elle est, et demeure, la part manquante du symbole ; le corps dormant qui attend de s’accoupler à la lueur du vivant, pour pouvoir jouir d’être un signe et exister. Enfin.
Il ne se méfiait pas de l’eau dormante. S’en défier était pour lui l’apanage des faibles qui se régalent de plaisirs sans ampleur et de passions bon marché. Éveiller l’eau dormante, celle qui dispense et reprend les vies qu’elle fait naître ; pouvoir condenser dans un baiser toutes les puissances de la vie et de la mort, voilà qui était sa véritable définition de l’extase.
Il n’y a pas d’intensité si on ne mesure pas, au moins la silhouette de la mort, les seins gonflés par le lait d’éternité.
Il voulait être cet homme d’écume, celui qui connaît l’apothéose sur la cime des vagues de la chair, pour se diluer avec délectation dans les remous incessants.

Murée dans son silence,
Ses cheveux ondulaient sur sa poitrine,
Et le corail de ses lèvres,
Rendait la parole aux poissons muets dans la mer.

Tout était limpide, transparent, comme taillé dans un cristal. Il n’y avait pas de brume, ni même la plus légère humidité. Pour un peu, on se serait confondu devant cette mare, et nos mains jointes pour altérer notre soif, n’y auraient trouvé que de la neige.
Le jeune homme ne pu s’empêcher de rougir devant tant de virginité, devant tant de présence indistincte, à venir, qui est encore à la terre avant d’être au monde. On ne dit jamais que l’on vient à la terre, c’est toujours au monde que l’on vient, un univers déjà civilisé et travaillé par les artisans de l’humanité. Ici, tout était si primitif, qu’il avait la sensation profonde, forclose à toute interprétation, d’un retour aux origines. Il devint pâle. Ses mains tremblèrent. Il n’y avait aucun moyen de bâtir un langage devant tant de sentiment, devant tant d’inculture. Le brasier érotique faiblissait à mesure que le voile de pensée s’anéantissait doucement. Il s’assit sur une pierre lisse au bord de l’eau et il prit un galet dans sa main qu’il serra très fort. Il sentait la rondeur du caillou s’enfoncer dans sa chair, une sensation ronde, globale, sans l’évidence d’une pointe. Les roches volcaniques lui manquaient. L’obsidienne tranchante qui laissait couler de fins filets de sang provoquait une douleur plus précise, et l’on pouvait murmurer sans peine que l’on avait mal.
Il serra le galet plus fort. Mais la pierre se refusa à être franche et diffusait sa rondeur dans la main, à présent parcourue d’un fourmillement ; elle restait mystérieuse.
Le jeune homme tendit alors la mains vers l’eau dormante, se mit à relâcher son emprise, lentement.
Mais à l’instant fatidique, il se refusa finalement, à perturber l’étang tranquille et il jeta le galet derrière lui, contre le tronc d’un vieux chêne.
Le brasier érotique faiblissait de plus en plus, et une langueur infini se mit à naître au bord de ses sens pour partir à la conquête de son corps. Les flammes de son désir voulurent prendre la fuite pour rejoindre la course pourpre du ciel qui s’éveillait.
Tout commençait à se raidir en lui et son désir ne pouvant pas s’accomplir commençait à refluer à rebours de ses veines, se refroidissant peu à peu. Il prit fébrilement sa poitrine pour sentir son cœur, mais seulement un silence répondit à sa caresse. L’eau demeurait sans trouble, aucun, et il pouvait seulement voir en elle, le reflet de son corps qui semblait à présent presque plus vrai que lui-même. A vouloir se rendre la vie en provoquant la source originelle du désir, il se mit à douter de sa propre existence, de sa propre réalité, et il se demanda si finalement la rose à l’usage galvaudé n’était pas préférable à l’anéantissement, aussi sublime soit-il. Il avait cherché l’origine de sa passion et en se promenant à rebours de lui-même, il avait en face de lui la fin de tout. Le plus grand des orgasme, la plus parfaite des extase ne connaissant pas de retour.
Mais comment tout cela avait-il commencé ?

C’était l’heure des abandons, on quitte le navire. Il se rappellait la vitre d’un café, érodée par une pluie monocorde. Les fauteuils étaient rouges et satinés. La tasse fumait encore et répandait ses évocations autours des visages. Elle riait, la femme en bleu qui le regardait. Elle riait sans qu’aucun son ne franchisse ses lèvres roses. Toutes ces couleurs, les gens, l’ambre des bières et le jaune damas des lampes créaient une atmosphère irréelle. Il se demanda très sincèrement si cette femme riait de lui ou de leur présence l’un à l’autre : un léger frémissement ironique qui nous saisit quand la peur de la confusion est trop forte. Elle ne voulait pas être avec lui, il pouvait le sentir par ses yeux et par son corps onduleux qui se gardait des abandons. Il y avait trop de vie en elle, cela n’était pas sérieux du tout, elle s’écartait bien trop des frontières très rigides du phantasme. Sa prunelle était verte absinthe. Il aurait voulu y mettre un sucre pour diluer son regard enivrant à la carafe des sentiments vrais.
C’était sa fée verte, trop vivante, pleine de translations, de légèretés de caractère, une conjonction mystérieuse. Il se souvient d’avoir commandé un thé et qu’elle, avait commandé un verre de vin blanc. Il n’aimait pas le vin blanc, pour lui, l’ivresse devait avoir la couleur du sang. Le vin blanc, c’était pour lui, faire connaître l’hiver à ses veines.
Ils ne savaient pas quoi se dire, alors il se sont parlés. Les études, le travail, les attentes, le futur. Ils ont finis par trouver des sujets de douleurs ordinaires, celles qui nous rapprochent. C’est quand on commence à parler de ce que l’on a perdu que l’on introduit un vrai commerce avec l’autre. C’est aussi quand on révèle ce qui nous fait mal qu’une vraie passe de mots à lieu. Les mots ne sont plus des remparts, ils ne se réfugient plus derrière des contreforts, ils acceptent enfin leur faiblesse.
Ils se sont sentis en communauté en face de l’indicible, à savoir, ce qui compte vraiment pour nous. Nous sommes tous les frères de la fracture. Nous avons tous pleurés à l’entrée de la vie. Il a fallu oublier le spécieux pour invoquer enfin, le mystère véritable.
Mais elle était trop vivante. La pluie monocorde continuait de tomber languissamment contre la vitre grise. Lui essayait en vain de pulvériser toutes ses anciennes amours pour pouvoir lui laisser une place vacante qu’elle remplirait de sa présence, mais, comme tout les artistes, le piédestal qu’il lui proposait était bien trop défini pour l’expansion de l’être lui faisant face.
Il aurait donné beaucoup pour tuer son image vraie et jouir sans entrave de l’idée délicieuse qu’il s’en faisait. Les cadavres de la réalité exhalent toujours un fumet délectable pour les amoureux de songe et les jeunes idéalistes ont souvent un tempérament de fossoyeur.
Il chercha sur ses lèvres une maxime latine, un hiéroglyphe, une parole de chair, mais il y avait juste la pulpe du désir. Il chercha sur ses joues des parchemins, des justifications aux légendes anciennes, mais il y avait seulement un appel de caresse. Nom de Dieu. Elle était vivante. Ça le rendait complètement fou. Mais sentir tout cela, sans qu’il y ait au moins le présage d’une découverte à venir lui faisait ressentir un intense sentiment de vacuité.
Il pouvait entendre le cliquetis d’une chaîne accrochée à son nombril… pas étonnant qu’il ait cherché avec avidité une libératrice. Mais elle était vivante. Nom de Dieu.
La porte du troquet s’ouvrit soudain et un large frisson se fit sentir. Le jeune homme inclina légèrement la tête pour voir qui se présentait et il reconnu l’un des amis de la femme vivante devant lui. L’autre homme avait le nez rose, comme elle. La vie s’exprimait à travers le miroir de sa peau et il avait tout d’un homme ouvert à ses sensations, j’en veux pour preuve ses cheveux de broussailles.
Il s’approcha de la table, tira à lui une chaise fatiguée, puis, après avoir salué les deux convives d’un geste de la main, il alluma une vieille cigarette humide qui répandit des volutes âcres.
Le jeune homme fut à la fois soulagé et déçu, l’autre aussi était vivant. Il avait le magnétisme évident des Don Juan, dont le désir est tellement sensuel et palpable qu’on s’abandonne à eux pour se retrouver nous-même dans notre plaisir. Ces homme là sont des invitations sans équivoques, sans quêtes : c’est le mariage immédiat et sans rémission. On veut s’éprouver nous-même à travers eux, maintenant et toujours.
C’était l’heure de partir. Quand on a horreur des preuves, on cherche ce qui est inéprouvé, on cherche ce qui ne s’est pas encore ouvert à la sensualité. Le jeune homme laissa les deux vivants et s’en fut en écrasant un dernier mégot dans le cendrier poudreux. Il quitta l’estaminet avec une rage intense dans le ventre, une envie de tout dévorer, mais pas au sens ordinaire, il voulait être un mangeur de mort et éprouver ses pouvoirs de nécromant. Il n’ y a de plaisir que dans la danse des immortels.
Les vivants sont vains, trop évident, sans promesse véritable, ils sont trop occupés par leur propre expansion pour tenter de bâtir un univers. Le jeune homme comprenait mieux à ce moment, le phantasme sempiternel de la fontaine de jouvence : ce que l’on cherche c’est la jeunesse sans la jeunesse ; il semble préférable d’être un jeune mort plutôt qu’un vieux mort.

L’eau restait tranquille et sans trouble. Un lierre ondulait cependant, comme un serpent dans l’air, enroulé autour d’un boulot pétrifié. Il se leva de la pierre sur laquelle il s’était assis, étira ses bras derrière sa tête lourde, puis il fit un pas de côté et ôta son long manteau noir qu’il jeta dans un fourré de bruyère. Il fixa l’eau absolument limpide et il crut y distinguer un ancien amour nageant dans une robe d’un blanc laiteux. Il n’y fit pas attention et il enleva lentement sa chemise qu’il laissa choir à ses pieds. Les rayons de lune faisait luire son torse maigre qui lui donnait un air secret de parenté avec les vieux arbustes bruns qui bordaient les rives de l’étang. Il pensa brièvement à Endymion.
Il enleva le reste et se dressa, nu devant la mare, le regard décidé, tout les sens en éruption ; il lui semblait voir des reflets de flammes sur l’eau claire. Mais ce n’était pas lui, c’était le ciel qui s’éclaircissait enfin, comme un papier de vélin sombre parcouru de brefs traits de pastel. La lune faiblissait et luisait plus terrible à l’approche de la disparition, comme un crochet de boucher.
Il mit ses bras en croix, dans une posture d’adoration…

Quand il était sorti du café, la porte s’était refermée sans bruit et il avait murmuré un au revoir.

Il grimpa sur une corniche de roche calcaire et il se jeta dans l’étang avec la grâce de l’ange abandonné des dieux. L’eau se referma sur lui comme une cloche et il plongea tout au creux des immensités du plaisir. Il revit toutes les femmes qu’il avait aimé avec leurs cheveux ondulant au rythmes des vaguelettes qu’il avaient provoquées par sa présence. Tout était possible maintenant. Il se laissa envahir par la félicité, la volupté et tout les adjectifs que l’homme a prononcé pour approcher la source de son désir.
Tout au fond de l’eau, ni vivant, ni mort, il leva les yeux et il vit la forêt se ranimer, la beauté reprendre vie et le ciel se colorer à nouveau. Il ne voulu point fermer les yeux, et l’eau ne voulu point le noyer, elle voulait le garder dans cet état indéfinissable de la seconde naissance. Quelle étrange sensation de baptême… il ne comprenait pas.
Il releva les yeux et il se vit, debout devant l’étang, le visage radieux, près à s’en aller, laissant derrière lui les premières passions inassouvies.
Et c’est au creux de la source originelle qu’il connu la mort, pour se rendre compte qu’il n’y a pas de mystère à la désirer, mais un grand mystère à vivre.
Partage de cette Prose avec vos contacts
Poeme de Aldébaran

Poète Aldébaran

Aldébaran a publié sur le site 55 écrits. Aldébaran est membre du site depuis l'année 2015.

Syllabation De L'Écrit

Phonétique : Early Grave« kɔmə œ̃ plɔ̃ʒœʁ sɔʁtɑ̃ dy pʁɔfɔ̃ də sɔ̃ plɔ̃ʒə,
tus sɔʁte də la mɔʁ kɔmə lɔ̃ sɔʁ dœ̃ sɔ̃ʒə »
teɔdɔʁə aɡʁipa dobiɲe

la lynə etε lasə dɑ̃z- œ̃ sjεl blø ɔseɑ̃. tut- œ̃ vastə ʒaʁdɛ̃ sə ʁəkœjε dəvɑ̃ sεtə lymjεʁə dusə, kɔ̃paʁablə a œ̃ vεtəmɑ̃ tise puʁ lεz- ɑ̃ʒə. la veʒetasjɔ̃ dɑ̃sε o ʁitmə dœ̃ vɑ̃ ɛ̃palpablə ki ʁepɑ̃dε dεz- ɔdœʁ plys sybtilə kə dε suvəniʁ. ʒə mə suvjɛ̃. a sεtə œʁ, il etε syʁ kə lə fε dεtʁə ɑ̃ sə mɔ̃də ʁezyltε davɑ̃taʒə dœ̃ sɑ̃timɑ̃ kə dynə pʁəvə, tɑ̃ʒiblə kɔmə dy maʁbʁə. setε lə ʁεɲə dε myʁmyʁəz- eteʁe, dεz- eʃo ki sə ʁepɔ̃de, ɑ̃fɛ̃, il saʒisε dœ̃ ʁεvə ki afiʁmε sɔ̃ panaʃə puʁ ʁivalize avεk lεz- evεj desəvɑ̃.
il fo dɔ̃k bjɛ̃ kə ʒɑ̃ paʁlə o pase. ɔ̃n- oʁε dy mal, paʁ ajœʁ, a dekʁiʁə sə ki aʁivə o tɑ̃ dy pʁezɑ̃, kaʁ nu navɔ̃ pa la sjɑ̃sə dy ʒyda, ki sε a lavɑ̃sə sə ki sə pʁezɑ̃tə a sa pɔʁtə, sɑ̃ ʒəte œ̃ bʁεf ku dœj a lɑ̃bʁazyʁə.
tut- isi, etε ʒaʁdɛ̃, kyltyʁəz- ublje, kɔmεʁsə- daʁbʁə- ki ɑ̃tʁəlasε lœʁ bʁɑ̃ʃə, sœʁ dε ʁasinə sɑ̃bʁasɑ̃ su la teʁə nwaʁə. lε sɔ̃z- e lε kulœʁ sə dilɥε dɑ̃ lo dε pεʁsεpsjɔ̃ lɑ̃tə, ki nə fəzε kə ʁəkɔnεtʁə lœʁ œvʁə ɛ̃kɔ̃sjɑ̃tə, fεtə lə ʒuʁ u, lə ʁɔmɑ̃ sekʁi puʁ εtʁə ly a la nɥi tɔ̃be.
lεʁbə ʁɑ̃vwajε dε ʁəflε metalik, e ʁəsɑ̃blε a dε pwaɲaʁd, efile paʁ la ʁoze ki ʁɑ̃dε lœʁ pwɛ̃tə lɥizɑ̃tə. ɔ. tut- isi avε lə ɡu dy sɑ̃, sə fləvə paʁfyme o petalə dε ʒenealɔʒi.
puʁtɑ̃, malɡʁe luvεʁtyʁə, malɡʁe la sɑ̃sɥεllə sovaʒəʁi də sə pεizaʒə, tu sɑ̃blε kloz- e ʁɑ̃fεʁme, kɔmə œ̃ mɔ̃də ʒalu də sɔ̃ ʃaʁmə e ki nə vø ɡεʁə paʁtaʒe sε mistεʁə.
il i avε la, œ̃ ʒənə ɔmə syʁ də lɥi mεmə, aʁme də sa sjɑ̃sə e də sa filozɔfi. sə mɔ̃də nə lɥi etε pa aksesiblə paʁ sε sɑ̃s, mε paʁ sa ʁeflεksjɔ̃, savamɑ̃ ɑ̃tʁətənɥ paʁ sa lεktyʁə sɛ̃bɔlikə dε ʃozə. il maʁʃε lɑ̃təmɑ̃, pø susjø dε ʁozə, ki avε puʁ lɥi lɔdœʁ dezaɡʁeablə dy tʁivjal. il etε ɑ̃ kεtə dœ̃ plεziʁ imɑ̃sə, dynə lyksyʁə divinə, dœ̃ manifεstə a sɔ̃n- ɛ̃tεlliʒɑ̃sə eʁɔtikə, ɑ̃pyte a sɔ̃ kɔʁ.
il nə pʁεtε pa atɑ̃sjɔ̃ o veʒetasjɔ̃ lyksyʁjɑ̃tə, o ʁiʁə dεz- etwalə, o pεʁlə- də plɥi kɑ̃fɑ̃tε lε nɥaʒə… ʁjɛ̃ navε plys dɛ̃teʁε kœ̃ byt, tuʒuʁ plysz- ɛ̃tɑ̃sə e savuʁø kə lə ʃəmɛ̃ ki i mεnə. e pɥi ki sε ? e si tutə sεtə bote lə detuʁnε dy dʁwa ʃəmɛ̃ kil sε pʁεskʁi ? e si, e si, e si… lə si ε lεnəmi də la kɔ̃tɑ̃plasjɔ̃, la fosə nɔtə də tus lε vwajaʒœʁ ki sataʁde plys syʁ la myzikə kə la kɔ̃pozisjɔ̃.
sə ki sə kɔ̃pozə sə dekɔ̃pozə, e səlɥi ki sataʁdə syʁ la mekanikə də sε sɑ̃timɑ̃ vit kɔmə œ̃ kadavʁə dɑ̃z- œ̃ simətjεʁə aʁidə. sε sɑ̃ dutə puʁ səla kil avε œ̃ vizaʒə də pjeʁə tɔ̃balə e kil sεkspʁimε paʁ epitafə. e osi puʁ səla kil avε œ̃ mɑ̃to nwaʁ, dεz- iø nwaʁ, dεz- ide nwaʁə… il fo kʁwaʁə kə lɔmə ɔʁ dε sɑ̃sasjɔ̃ nεmə pa la lymjεʁə.
il pasa su dε sikomoʁə, ɑ̃ʒɑ̃ba ynə faʁɑ̃dɔlə də dalja, sə ɡaʁda dabime œ̃ kɔkəliko, pɥiz- il aʁiva dəvɑ̃ ynə etɑ̃dɥ do pyʁə ki navε ʒamε kɔny də fʁisɔ̃. vwala ki etε puʁ lɥi. lɥi ki suεtε εtʁə la kozə plyto kə lefε, il sə ʁeʒuisε a lide də puvwaʁ tʁuble sεtə o dɔʁmɑ̃tə, də puvwaʁ sɔʁtiʁ də sɔ̃ sɔmεj də mɔʁ ɑ̃ ʁamənɑ̃ a la vi ynə ɔ̃də staɲɑ̃tə.
il vulε fεʁə epʁuve sɔ̃ dɑ̃ʒe a la feminite inεʁtə. il vulε nje sɔ̃n- absɑ̃sə ɑ̃ vənɑ̃ fʁakase la pε dε ʃozəz- imɔbilə. tutə sa mɔtivasjɔ̃ etε la, dəvɑ̃ sεtə o. sεtə o ki na ʒamεz- y lə lwaziʁ də sevapɔʁe o fø dy sɔlεj. sεtə o kɔ̃ nə pø bwaʁə. sεtə o ki na pa də ʁəflε. εllə ε, e dəməʁə, la paʁ mɑ̃kɑ̃tə dy sɛ̃bɔlə, lə kɔʁ dɔʁmɑ̃ ki atɑ̃ də sakuple a la lɥœʁ dy vivɑ̃, puʁ puvwaʁ ʒuiʁ dεtʁə œ̃ siɲə e εɡziste. ɑ̃fɛ̃.
il nə sə mefjε pa də lo dɔʁmɑ̃tə. sɑ̃ defje etε puʁ lɥi lapanaʒə dε fεblə ki sə ʁeɡalɑ̃ də plεziʁ sɑ̃z- ɑ̃plœʁ e də pasjɔ̃ bɔ̃ maʁʃe. evεje lo dɔʁmɑ̃tə, sεllə ki dispɑ̃sə e ʁəpʁɑ̃ lε vi kεllə fε nεtʁə, puvwaʁ kɔ̃dɑ̃se dɑ̃z- œ̃ bεze tutə lε pɥisɑ̃sə də la vi e də la mɔʁ, vwala ki etε sa veʁitablə definisjɔ̃ də lεkstazə.
il ni a pa dɛ̃tɑ̃site si ɔ̃ nə məzyʁə pa, o mwɛ̃ la siluεtə də la mɔʁ, lε sɛ̃ ɡɔ̃fle paʁ lə lε detεʁnite.
il vulε εtʁə sεt ɔmə dekymə, səlɥi ki kɔnε lapɔteozə syʁ la simə dε vaɡ də la ʃεʁ, puʁ sə dilɥe avεk delεktasjɔ̃ dɑ̃ lε ʁəmuz- ɛ̃sesɑ̃.

myʁe dɑ̃ sɔ̃ silɑ̃sə,
sε ʃəvøz- ɔ̃dylε syʁ sa pwatʁinə,
e lə kɔʁaj də sε lεvʁə,
ʁɑ̃dε la paʁɔlə o pwasɔ̃ mɥε dɑ̃ la mεʁ.

tut- etε lɛ̃pidə, tʁɑ̃spaʁɑ̃, kɔmə taje dɑ̃z- œ̃ kʁistal. il ni avε pa də bʁymə, ni mεmə la plys leʒεʁə ymidite. puʁ œ̃ pø, ɔ̃ sə səʁε kɔ̃fɔ̃dy dəvɑ̃ sεtə maʁə, e no mɛ̃ ʒwɛ̃tə puʁ alteʁe nɔtʁə swaf, ni oʁε tʁuve kə də la nεʒə.
lə ʒənə ɔmə nə py sɑ̃pεʃe də ʁuʒiʁ dəvɑ̃ tɑ̃ də viʁʒinite, dəvɑ̃ tɑ̃ də pʁezɑ̃sə ɛ̃distɛ̃ktə, a vəniʁ, ki εt- ɑ̃kɔʁə a la teʁə avɑ̃ dεtʁə o mɔ̃də. ɔ̃ nə di ʒamε kə lɔ̃ vjɛ̃ a la teʁə, sε tuʒuʁz- o mɔ̃də kə lɔ̃ vjɛ̃, œ̃n- ynive deʒa sivilize e tʁavaje paʁ lεz- aʁtizɑ̃ də lymanite. isi, tut- etε si pʁimitif, kil avε la sɑ̃sasjɔ̃ pʁɔfɔ̃də, fɔʁklozə a tutə ɛ̃tεʁpʁetasjɔ̃, dœ̃ ʁətuʁ oz- ɔʁiʒinə. il dəvɛ̃ palə. sε mɛ̃ tʁɑ̃blεʁe. il ni avε okœ̃ mwajɛ̃ də batiʁ œ̃ lɑ̃ɡaʒə dəvɑ̃ tɑ̃ də sɑ̃timɑ̃, dəvɑ̃ tɑ̃ dɛ̃kyltyʁə. lə bʁazje eʁɔtikə fεblisε a məzyʁə kə lə vwalə də pɑ̃se saneɑ̃tisε dusəmɑ̃. il sasi syʁ ynə pjeʁə lisə o bɔʁ də lo e il pʁi œ̃ ɡalε dɑ̃ sa mɛ̃ kil seʁa tʁε fɔʁ. il sɑ̃tε la ʁɔ̃dœʁ dy kaju sɑ̃fɔ̃se dɑ̃ sa ʃεʁ, ynə sɑ̃sasjɔ̃ ʁɔ̃də, ɡlɔbalə, sɑ̃ levidɑ̃sə dynə pwɛ̃tə. lε ʁoʃə vɔlkanik lɥi mɑ̃kε. lɔpsidjεnə tʁɑ̃ʃɑ̃tə ki lεsε kule də fɛ̃ filε də sɑ̃ pʁɔvɔkε ynə dulœʁ plys pʁesizə, e lɔ̃ puvε myʁmyʁe sɑ̃ pεnə kə lɔ̃n- avε mal.
il seʁa lə ɡalε plys fɔʁ. mε la pjeʁə sə ʁəfyza a εtʁə fʁɑ̃ʃə e difyzε sa ʁɔ̃dœʁ dɑ̃ la mɛ̃, a pʁezɑ̃ paʁkuʁy dœ̃ fuʁmijmɑ̃, εllə ʁεstε misteʁjøzə.
lə ʒənə ɔmə tɑ̃di alɔʁ la mɛ̃ vεʁ lo dɔʁmɑ̃tə, sə mit a ʁəlaʃe sɔ̃n- ɑ̃pʁizə, lɑ̃təmɑ̃.
mεz- a lɛ̃stɑ̃ fatidikə, il sə ʁəfyza finaləmɑ̃, a pεʁtyʁbe letɑ̃ɡ tʁɑ̃kjə e il ʒəta lə ɡalε dəʁjεʁə lɥi, kɔ̃tʁə lə tʁɔ̃k dœ̃ vjø ʃεnə.
lə bʁazje eʁɔtikə fεblisε də plysz- ɑ̃ plys, e ynə lɑ̃ɡœʁ ɛ̃fini sə mit a nεtʁə o bɔʁ də sε sɑ̃s puʁ paʁtiʁ a la kɔ̃kεtə də sɔ̃ kɔʁ. lε flamə də sɔ̃ deziʁ vulyʁe pʁɑ̃dʁə la fɥitə puʁ ʁəʒwɛ̃dʁə la kuʁsə puʁpʁə dy sjεl ki sevεjε.
tu kɔmɑ̃sε a sə ʁεdiʁ ɑ̃ lɥi e sɔ̃ deziʁ nə puvɑ̃ pa sakɔ̃pliʁ kɔmɑ̃sε a ʁəflɥe a ʁəbuʁ də sε vεnə, sə ʁəfʁwadisɑ̃ pø a pø. il pʁi febʁiləmɑ̃ sa pwatʁinə puʁ sɑ̃tiʁ sɔ̃ kœʁ, mε sələmɑ̃ œ̃ silɑ̃sə ʁepɔ̃di a sa kaʁεsə. lo dəməʁε sɑ̃ tʁublə, okœ̃, e il puvε sələmɑ̃ vwaʁ ɑ̃n- εllə, lə ʁəflε də sɔ̃ kɔʁ ki sɑ̃blε a pʁezɑ̃ pʁεskə plys vʁε kə lɥi mεmə. a vulwaʁ sə ʁɑ̃dʁə la vi ɑ̃ pʁɔvɔkɑ̃ la suʁsə ɔʁiʒinεllə dy deziʁ, il sə mit a dute də sa pʁɔpʁə εɡzistɑ̃sə, də sa pʁɔpʁə ʁealite, e il sə dəmɑ̃da si finaləmɑ̃ la ʁozə a lyzaʒə ɡalvode netε pa pʁefeʁablə a laneɑ̃tisəmɑ̃, osi syblimə swa til. il avε ʃεʁʃe lɔʁiʒinə də sa pasjɔ̃ e ɑ̃ sə pʁɔmənɑ̃ a ʁəbuʁ də lɥi mεmə, il avε ɑ̃ fasə də lɥi la fɛ̃ də tu. lə plys ɡʁɑ̃ dεz- ɔʁɡasmə, la plys paʁfεtə dεz- εkstazə nə kɔnεsɑ̃ pa də ʁətuʁ.
mε kɔmɑ̃ tu səla avε til kɔmɑ̃se ?

setε lœʁ dεz- abɑ̃dɔ̃, ɔ̃ kitə lə naviʁə. il sə ʁapεllε la vitʁə dœ̃ kafe, eʁɔde paʁ ynə plɥi monokɔʁdə. lε fotəjz- etε ʁuʒəz- e satine. la tasə fymε ɑ̃kɔʁə e ʁepɑ̃dε sεz- evɔkasjɔ̃z- otuʁ dε vizaʒə. εllə ʁjε, la famə ɑ̃ blø ki lə ʁəɡaʁdε. εllə ʁjε sɑ̃ kokœ̃ sɔ̃ nə fʁɑ̃ʃisə sε lεvʁə- ʁozə. tutə sε kulœʁ, lε ʒɑ̃, lɑ̃bʁə dε bjεʁəz- e lə ʒonə dama dε lɑ̃pə kʁeε ynə atmɔsfεʁə iʁeεllə. il sə dəmɑ̃da tʁε sɛ̃sεʁəmɑ̃ si sεtə famə ʁjε də lɥi u də lœʁ pʁezɑ̃sə lœ̃n- a lotʁə : œ̃ leʒe fʁemisəmɑ̃ iʁɔnikə ki nu sεzi kɑ̃ la pœʁ də la kɔ̃fyzjɔ̃ ε tʁo fɔʁtə. εllə nə vulε pa εtʁə avεk lɥi, il puvε lə sɑ̃tiʁ paʁ sεz- iøz- e paʁ sɔ̃ kɔʁz- ɔ̃dylø ki sə ɡaʁdε dεz- abɑ̃dɔ̃. il i avε tʁo də vi ɑ̃n- εllə, səla netε pa seʁjø dy tu, εllə sekaʁtε bjɛ̃ tʁo dε fʁɔ̃tjεʁə tʁε ʁiʒidə dy fɑ̃tasmə. sa pʁynεllə etε vεʁtə absɛ̃tə. il oʁε vuly i mεtʁə œ̃ sykʁə puʁ dilɥe sɔ̃ ʁəɡaʁ ɑ̃nivʁɑ̃ a la kaʁafə dε sɑ̃timɑ̃ vʁε.
setε sa fe vεʁtə, tʁo vivɑ̃tə, plεnə də tʁɑ̃slasjɔ̃, də leʒεʁəte də kaʁaktεʁə, ynə kɔ̃ʒɔ̃ksjɔ̃ misteʁjøzə. il sə suvjɛ̃ davwaʁ kɔmɑ̃de œ̃ te e kεllə, avε kɔmɑ̃de œ̃ veʁə də vɛ̃ blɑ̃. il nεmε pa lə vɛ̃ blɑ̃, puʁ lɥi, livʁεsə dəvε avwaʁ la kulœʁ dy sɑ̃. lə vɛ̃ blɑ̃, setε puʁ lɥi, fεʁə kɔnεtʁə livεʁ a sε vεnə.
il nə savε pa kwa sə diʁə, alɔʁz- il sə sɔ̃ paʁle. lεz- etydə, lə tʁavaj, lεz- atɑ̃tə, lə fytyʁ. ilz- ɔ̃ fini paʁ tʁuve dε syʒε də dulœʁz- ɔʁdinεʁə, sεllə ki nu ʁapʁoʃe. sε kɑ̃t- ɔ̃ kɔmɑ̃sə a paʁle də sə kə lɔ̃n- a pεʁdy kə lɔ̃n- ɛ̃tʁɔdɥi œ̃ vʁε kɔmεʁsə avεk lotʁə. sεt- osi kɑ̃t- ɔ̃ ʁevεlə sə ki nu fε mal kynə vʁε pasə də moz- a ljø. lε mo nə sɔ̃ plys dε ʁɑ̃paʁ, il nə sə ʁefyʒje plys dəʁjεʁə dε kɔ̃tʁəfɔʁ, ilz- aksεpte ɑ̃fɛ̃ lœʁ fεblεsə.
il sə sɔ̃ sɑ̃tiz- ɑ̃ kɔmynote ɑ̃ fasə də lɛ̃disiblə, a savwaʁ, sə ki kɔ̃tə vʁεmɑ̃ puʁ nu. nu sɔmə tus lε fʁεʁə də la fʁaktyʁə. nuz- avɔ̃ tus pləʁez- a lɑ̃tʁe də la vi. il a faly ublje lə spesjø puʁ ɛ̃vɔke ɑ̃fɛ̃, lə mistεʁə veʁitablə.
mεz- εllə etε tʁo vivɑ̃tə. la plɥi monokɔʁdə kɔ̃tinɥε də tɔ̃be lɑ̃ɡisamɑ̃ kɔ̃tʁə la vitʁə ɡʁizə. lɥi esεjε ɑ̃ vɛ̃ də pylveʁize tutə sεz- ɑ̃sjεnəz- amuʁ puʁ puvwaʁ lɥi lεse ynə plasə vakɑ̃tə kεllə ʁɑ̃pliʁε də sa pʁezɑ̃sə, mε, kɔmə tu lεz- aʁtistə, lə pjedεstal kil lɥi pʁɔpozε etε bjɛ̃ tʁo defini puʁ lεkspɑ̃zjɔ̃ də lεtʁə lɥi fəzɑ̃ fasə.
il oʁε dɔne boku puʁ tɥe sɔ̃n- imaʒə vʁε e ʒuiʁ sɑ̃z- ɑ̃tʁavə də lide delisjøzə kil sɑ̃ fəzε. lε kadavʁə- də la ʁealite εɡzalɑ̃ tuʒuʁz- œ̃ fymε delεktablə puʁ lεz- amuʁø də sɔ̃ʒə e lε ʒənəz- idealistəz- ɔ̃ suvɑ̃ œ̃ tɑ̃peʁame də fɔswajœʁ.
il ʃεʁʃa syʁ sε lεvʁəz- ynə maksimə latinə, œ̃n- jeʁɔɡlifə, ynə paʁɔlə də ʃεʁ, mεz- il i avε ʒystə la pylpə dy deziʁ. il ʃεʁʃa syʁ sε ʒu dε paʁʃəmɛ̃, dε ʒystifikasjɔ̃z- o leʒɑ̃dəz- ɑ̃sjεnə, mεz- il i avε sələmɑ̃ œ̃n- apεl də kaʁεsə. nɔ̃ də djø. εllə etε vivɑ̃tə. sa lə ʁɑ̃dε kɔ̃plεtəmɑ̃ fu. mε sɑ̃tiʁ tu səla, sɑ̃ kil i ε o mwɛ̃ lə pʁezaʒə dynə dekuvεʁtə a vəniʁ lɥi fəzε ʁəsɑ̃tiʁ œ̃n- ɛ̃tɑ̃sə sɑ̃timɑ̃ də vakɥite.
il puvε ɑ̃tɑ̃dʁə lə klikəti dynə ʃεnə akʁoʃe a sɔ̃ nɔ̃bʁil… pa etɔnɑ̃ kil ε ʃεʁʃe avεk avidite ynə libeʁatʁisə. mεz- εllə etε vivɑ̃tə. nɔ̃ də djø.
la pɔʁtə dy tʁɔkε suvʁi sudɛ̃ e œ̃ laʁʒə fʁisɔ̃ sə fi sɑ̃tiʁ. lə ʒənə ɔmə ɛ̃klina leʒεʁəmɑ̃ la tεtə puʁ vwaʁ ki sə pʁezɑ̃tε e il ʁəkɔny lœ̃ dεz- ami də la famə vivɑ̃tə dəvɑ̃ lɥi. lotʁə ɔmə avε lə ne ʁozə, kɔmə εllə. la vi sεkspʁimε a tʁavεʁ lə miʁwaʁ də sa po e il avε tu dœ̃n- ɔmə uvεʁ a sε sɑ̃sasjɔ̃, ʒɑ̃ vø puʁ pʁəvə sε ʃəvø də bʁusajə.
il sapʁoʃa də la tablə, tiʁa a lɥi ynə ʃεzə fatiɡe, pɥi, apʁεz- avwaʁ salye lε dø kɔ̃vivə dœ̃ ʒεstə də la mɛ̃, il alyma ynə vjεjə siɡaʁεtə ymidə ki ʁepɑ̃di dε vɔlytəz- akʁə.
lə ʒənə ɔmə fy a la fwa sulaʒe e desy, lotʁə osi etε vivɑ̃. il avε lə maɲetismə evide dε dɔ̃ ʒɥɑ̃, dɔ̃ lə deziʁ ε tεllmɑ̃ sɑ̃sɥεl e palpablə kɔ̃ sabɑ̃dɔnə a ø puʁ sə ʁətʁuve nu mεmə dɑ̃ nɔtʁə plεziʁ. sεz- ɔmə la sɔ̃ dεz- ɛ̃vitasjɔ̃ sɑ̃z- ekivɔk, sɑ̃ kεtə : sε lə maʁjaʒə imedja e sɑ̃ ʁemisjɔ̃. ɔ̃ vø sepʁuve nu mεmə a tʁavεʁz- ø, mɛ̃tənɑ̃ e tuʒuʁ.
setε lœʁ də paʁtiʁ. kɑ̃t- ɔ̃n- a ɔʁœʁ dε pʁəvə, ɔ̃ ʃεʁʃə sə ki εt- inepʁuve, ɔ̃ ʃεʁʃə sə ki nə sε pa ɑ̃kɔʁə uvεʁ a la sɑ̃sɥalite. lə ʒənə ɔmə lεsa lε dø vivɑ̃z- e sɑ̃ fy ɑ̃n- ekʁazɑ̃ œ̃ dεʁnje meɡo dɑ̃ lə sɑ̃dʁje pudʁø. il kita lεstaminε avεk ynə ʁaʒə ɛ̃tɑ̃sə dɑ̃ lə vɑ̃tʁə, ynə ɑ̃vi də tu devɔʁe, mε pa o sɑ̃sz- ɔʁdinεʁə, il vulε εtʁə œ̃ mɑ̃ʒœʁ də mɔʁ e epʁuve sε puvwaʁ də nekʁɔmɑ̃. il ni a də plεziʁ kə dɑ̃ la dɑ̃sə dεz- imɔʁtεl.
lε vivɑ̃ sɔ̃ vɛ̃, tʁo evide, sɑ̃ pʁɔmεsə veʁitablə, il sɔ̃ tʁo ɔkype paʁ lœʁ pʁɔpʁə εkspɑ̃zjɔ̃ puʁ tɑ̃te də batiʁ œ̃n- ynive. lə ʒənə ɔmə kɔ̃pʁənε mjøz- a sə mɔmɑ̃, lə fɑ̃tasmə sɑ̃pitεʁnεl də la fɔ̃tεnə də ʒuvɑ̃sə : sə kə lɔ̃ ʃεʁʃə sε la ʒənεsə sɑ̃ la ʒənεsə, il sɑ̃blə pʁefeʁablə dεtʁə œ̃ ʒənə mɔʁ plyto kœ̃ vjø mɔʁ.

lo ʁεstε tʁɑ̃kjə e sɑ̃ tʁublə. œ̃ ljeʁə ɔ̃dylε səpɑ̃dɑ̃, kɔmə œ̃ sεʁpe dɑ̃ lεʁ, ɑ̃ʁule otuʁ dœ̃ bulo petʁifje. il sə ləva də la pjeʁə syʁ lakεllə il setε asi, etiʁa sε bʁa dəʁjεʁə sa tεtə luʁdə, pɥiz- il fi œ̃ pa də kote e ota sɔ̃ lɔ̃ mɑ̃to nwaʁ kil ʒəta dɑ̃z- œ̃ fuʁʁe də bʁyiεʁə. il fiksa lo absɔlymɑ̃ lɛ̃pidə e il kʁy i distɛ̃ɡe œ̃n- ɑ̃sjɛ̃ amuʁ naʒɑ̃ dɑ̃z- ynə ʁɔbə dœ̃ blɑ̃ lεtø. il ni fi pa atɑ̃sjɔ̃ e il ɑ̃ləva lɑ̃təmɑ̃ sa ʃəmizə kil lεsa ʃwaʁ a sε pje. lε ʁεjɔ̃ də lynə fəzε lɥiʁə sɔ̃ tɔʁsə mεɡʁə ki lɥi dɔnε œ̃n- εʁ sεkʁε də paʁɑ̃te avεk lε vjøz- aʁbystə bʁœ̃ ki bɔʁdε lε ʁivə də letɑ̃ɡ. il pɑ̃sa bʁjεvəmɑ̃ a ɑ̃dimjɔ̃.
il ɑ̃ləva lə ʁεstə e sə dʁesa, ny dəvɑ̃ la maʁə, lə ʁəɡaʁ deside, tu lε sɑ̃sz- ɑ̃n- eʁypsjɔ̃, il lɥi sɑ̃blε vwaʁ dε ʁəflε də flamə syʁ lo klεʁə. mε sə netε pa lɥi, setε lə sjεl ki seklεʁsisε ɑ̃fɛ̃, kɔmə œ̃ papje də velɛ̃ sɔ̃bʁə paʁkuʁy də bʁεf tʁε də pastεl. la lynə fεblisε e lɥizε plys teʁiblə a lapʁoʃə də la dispaʁisjɔ̃, kɔmə œ̃ kʁoʃε də buʃe.
il mit sε bʁaz- ɑ̃ kʁwa, dɑ̃z- ynə pɔstyʁə dadɔʁasjɔ̃…

kɑ̃t- il etε sɔʁti dy kafe, la pɔʁtə setε ʁəfεʁme sɑ̃ bʁɥi e il avε myʁmyʁe œ̃n- o ʁəvwaʁ.

il ɡʁɛ̃pa syʁ ynə kɔʁniʃə də ʁoʃə kalkεʁə e il sə ʒəta dɑ̃ letɑ̃ɡ avεk la ɡʁasə də lɑ̃ʒə abɑ̃dɔne dε djø. lo sə ʁəfεʁma syʁ lɥi kɔmə ynə kloʃə e il plɔ̃ʒa tut- o kʁø dεz- imɑ̃site dy plεziʁ. il ʁəvi tutə lε famə kil avε εme avεk lœʁ ʃəvøz- ɔ̃dylɑ̃ o ʁitmə dε vaɡəlεtə kil avε pʁɔvɔke paʁ sa pʁezɑ̃sə. tut- etε pɔsiblə mɛ̃tənɑ̃. il sə lεsa ɑ̃vaiʁ paʁ la felisite, la vɔlypte e tu lεz- adʒεktif kə lɔmə a pʁonɔ̃se puʁ apʁoʃe la suʁsə də sɔ̃ deziʁ.
tut- o fɔ̃ də lo, ni vivɑ̃, ni mɔʁ, il ləva lεz- iøz- e il vit la fɔʁε sə ʁanime, la bote ʁəpʁɑ̃dʁə vi e lə sjεl sə kɔlɔʁe a nuvo. il nə vuly pwɛ̃ fεʁme lεz- iø, e lo nə vuly pwɛ̃ lə nwaje, εllə vulε lə ɡaʁde dɑ̃ sεt eta ɛ̃definisablə də la səɡɔ̃də nεsɑ̃sə. kεllə etʁɑ̃ʒə sɑ̃sasjɔ̃ də batεmə… il nə kɔ̃pʁənε pa.
il ʁələva lεz- iøz- e il sə vit, dəbu dəvɑ̃ letɑ̃ɡ, lə vizaʒə ʁadjø, pʁεz- a sɑ̃n- ale, lεsɑ̃ dəʁjεʁə lɥi lε pʁəmjεʁə pasjɔ̃z- inasuvi.
e sεt- o kʁø də la suʁsə ɔʁiʒinεllə kil kɔny la mɔʁ, puʁ sə ʁɑ̃dʁə kɔ̃tə kil ni a pa də mistεʁə a la deziʁe, mεz- œ̃ ɡʁɑ̃ mistεʁə a vivʁə.

Récompense

Coup de coeur: 1
J’aime: 0
J’aime pas: 0

Poesie sans commentaire

Commentaire poème
24/04/2024Poeme-France
En mettant un commentaire, vous pourrez exprimer sur cet écrit : votre ressenti, un encouragement, un conseil ou simplement dire que vous l'avez lu.
De plus si vous écrivez aussi sur le site, vous gagnerez des liens vers vos écrits...
Pour mettre des commentaires vous devez être membre ou poète du site. Un simple inscription suffit pour le devenir.

Prose Absolu
Du 06/04/2017 17:30

L'écrit contient 2859 mots qui sont répartis dans 8 strophes.