Poème:Poème D’un Fou Dans Le Ciel

L’écueil il est bien là, l’écueil dans cet envol,
Oui, c’est notre sublime décapitation
Que l’on contemple dans des glaces de formol,
Et les yeux blêmes sans leurs ramifications,

Voler sans racines, ce n’est pas un remède,
Et j’exhume du végétal dans mon désir
Et je lèche la terre du roi des bipèdes,
En cherchant dans ma bave un ancien élixir,

Rend-moi à l’évidence et tue la rose,
Pour que le ciel ait du sang sur sa trajectoire,
Pour que je puisse baiser tes lèvres écloses,
Dans cette citadelle sans espoirs directoires,

J’ai plein d’orage dans le nectar de ma tête,
Et je le dis de mes yeux, je le cri de ma bouche,
Les sectes solaires et plantureuses font fête,
Verdissant leurs verges dans un stupre farouche,

Fin du monde… Orgasme au neuvième ciel,
Les larmes sont délirantes au lit d’altitude,
Et l’on mourra comme des moucherons dans le miel
De nos foutres épris de latitudes !

Je pleure des tiges de lierre qui m’enlacent,
Ma bien aimée… Regarde les hommes tomber
Comme des papillons stupides, brûlés d’espace,
Ma bien aimée… Regarde les hommes tomber.

Et tu me prendras encore vierge des envols,
Auprès de toi je veux guérir sans turbulences,
Nous ferons l’amour à la vérité du sol
Arachnoïde cousu à notre silence…