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Prose : Soixante-Huitard !



Soixante-Huitard !

C’était au mois de juin, aux feux de la saint jean ;
Un doux soleil caressait les primevères des balcons.
C’est sur un divan à côté d’un vieux poêle à charbon,
Qu’ils ont vécu leurs plus merveilleux moments.

Les barricades donnaient à Paris un air de faubourg,
Ils vivaient leur jeunesse et cachait leur amour :
Haut perché dans une petite chambre de bonne
Loin des lacrymogènes, des pavées de la Sorbonne.

Ils ont tiré les volets de leurs fenêtres sans rideaux
Pour s’abriter des regards de monsieur- du-corbeau,
Celui qui ne voulait rien rater de leurs embrassades
Et se rincer l’œil sur leurs fougueuses escapades.

Des murs en papier peint était leur carapace.
Elle avait tout juste dix-huit ans et il était bidasse,
Ils consommaient leur jeunesse au goût de miel
En se contentant du pain des restes de la veille.

Si pour certains les lendemains étaient incertains
Ils ne se souciaient guère des aléas des chemins.
Lui était bien ; à l’abri, dans le cœur d’une femme…
Elle était bien ; au chaud, à la chaleur de sa flamme

Puis les années ont filé ils n’ont pas vu passé les ans.
Mais la vie est là pour leur remémorer le temps d’avant
Les blessures d’une vie gardent leurs pansements,
Car le fil de leur histoire est un banal recommencement.

Assoupis, dans leur salon, ils regardent les informations
Ou des éclats de métal accompagnent l’eau des canons,
Le cœur serré, car au sein de la marée jaune
IL ont aperçu sur le petit écran leurs petits fils gilles et John.
El Papangue

PostScriptum

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Poème en Phonétique

setε o mwa də ʒɥɛ̃, o fø də la sɛ̃ ʒɑ̃,
œ̃ du sɔlεj kaʁesε lε pʁiməvεʁə dε balkɔ̃.
sε syʁ œ̃ divɑ̃ a kote dœ̃ vjø pwεlə a ʃaʁbɔ̃,
kilz- ɔ̃ veky lœʁ plys mεʁvεjø mɔmɑ̃.

lε baʁikadə dɔnε a paʁiz- œ̃n- εʁ də fobuʁɡ,
il vivε lœʁ ʒənεsə e kaʃε lœʁ amuʁ :
o pεʁʃe dɑ̃z- ynə pətitə ʃɑ̃bʁə də bɔnə
lwɛ̃ dε lakʁimɔʒεnə, dε pave də la sɔʁbɔnə.

ilz- ɔ̃ tiʁe lε vɔlε də lœʁ fənεtʁə- sɑ̃ ʁido
puʁ sabʁite dε ʁəɡaʁd də məsjø dy kɔʁbo,
səlɥi ki nə vulε ʁjɛ̃ ʁate də lœʁz- ɑ̃bʁasadə
e sə ʁɛ̃se lœj syʁ lœʁ fuɡøzəz- εskapadə.

dε myʁz- ɑ̃ papje pɛ̃ etε lœʁ kaʁapasə.
εllə avε tu ʒystə diz- ɥit ɑ̃ e il etε bidasə,
il kɔ̃sɔmε lœʁ ʒənεsə o ɡu də mjεl
ɑ̃ sə kɔ̃tɑ̃tɑ̃ dy pɛ̃ dε ʁεstə də la vεjə.

si puʁ sεʁtɛ̃ lε lɑ̃dəmɛ̃z- etε ɛ̃sεʁtɛ̃
il nə sə susjε ɡεʁə dεz- alea dε ʃəmɛ̃.
lɥi etε bjɛ̃, a labʁi, dɑ̃ lə kœʁ dynə famə…
εllə etε bjɛ̃, o ʃo, a la ʃalœʁ də sa flamə

pɥi lεz- anez- ɔ̃ file il nɔ̃ pa vy pase lεz- ɑ̃.
mε la vi ε la puʁ lœʁ ʁəmemɔʁe lə tɑ̃ davɑ̃
lε blesyʁə dynə vi ɡaʁde lœʁ pɑ̃səmɑ̃,
kaʁ lə fil də lœʁ istwaʁə εt- œ̃ banal ʁəkɔmɑ̃səmɑ̃.

asupi, dɑ̃ lœʁ salɔ̃, il ʁəɡaʁde lεz- ɛ̃fɔʁmasjɔ̃
u dεz- ekla də metal akɔ̃paɲe lo dε kanɔ̃,
lə kœʁ seʁe, kaʁ o sɛ̃ də la maʁe ʒonə
il ɔ̃ apεʁsy syʁ lə pəti ekʁɑ̃ lœʁ pəti fis ʒijəz- e ʒɔn.