Texte:Comme Un Apatride. !
Le Texte
On a tant de fois dans sa modeste petite école
Glorifié ses ancêtres gaulois blonds aux yeux bleus,
lui dont les anciens étaient couleur café, lui le petit noir
Aux cheveux crépus qui ne parlait que le créole.
Alors il se mit à rêver de l’eldorado métropole,
Appris par cœur la Marseillaise, et, sans au revoir,
à l’aube de ses dix-huit printemps prit son envol
sur un minable cargo au doux nom de bel-espoir.
Pour bagage il n’avait qu’un modeste cabas,
Avec tout au fond un peu de sa terre d’origine,
Et dans la poche de son vieux gabardine :
La biographie jaunie de Nelson Mandela.
Pour une Croix du sud contre une étoile polaire,
Ce fut bien des nuits adossé au gaillard d’avant,
A contemplé en solitaire l’océan et la voie stellaire
Avec Pour compagnon quelques poissons volants.
Le choc fut émotionnel et brutal sur le sol de France,
Et L’accueil escompté bien loin de ses folles espérances.
Quand l’indifférence persistante le surnomma bamboula,
Le petit français d’outre-mer ne put que baisser les bras.
Des années durant, il ne fit que ruminer sa rage,
En essuyant ses larmes aux barreaux de sa cage.
Désespoir au ventre il décida de « retourner au pays »,
Avec la naïve intention d’essayer de refaire sa vie.
Mais devant l’attitude narquoise de ses vieux amis
Qui lui reprochèrent d’avoir perdu l’accent du pays,
Largué par ses anciens dalons il erra l’âme en deuil.
Déraciné, l’arbre perdit ses fruits en perdant ses feuilles.
Glorifié ses ancêtres gaulois blonds aux yeux bleus,
lui dont les anciens étaient couleur café, lui le petit noir
Aux cheveux crépus qui ne parlait que le créole.
Alors il se mit à rêver de l’eldorado métropole,
Appris par cœur la Marseillaise, et, sans au revoir,
à l’aube de ses dix-huit printemps prit son envol
sur un minable cargo au doux nom de bel-espoir.
Pour bagage il n’avait qu’un modeste cabas,
Avec tout au fond un peu de sa terre d’origine,
Et dans la poche de son vieux gabardine :
La biographie jaunie de Nelson Mandela.
Pour une Croix du sud contre une étoile polaire,
Ce fut bien des nuits adossé au gaillard d’avant,
A contemplé en solitaire l’océan et la voie stellaire
Avec Pour compagnon quelques poissons volants.
Le choc fut émotionnel et brutal sur le sol de France,
Et L’accueil escompté bien loin de ses folles espérances.
Quand l’indifférence persistante le surnomma bamboula,
Le petit français d’outre-mer ne put que baisser les bras.
Des années durant, il ne fit que ruminer sa rage,
En essuyant ses larmes aux barreaux de sa cage.
Désespoir au ventre il décida de « retourner au pays »,
Avec la naïve intention d’essayer de refaire sa vie.
Mais devant l’attitude narquoise de ses vieux amis
Qui lui reprochèrent d’avoir perdu l’accent du pays,
Largué par ses anciens dalons il erra l’âme en deuil.
Déraciné, l’arbre perdit ses fruits en perdant ses feuilles.
PostScriptum
Dalon : de la langue créole : copain, camarade, ami, complice.
Écrivain El Papangue
El Papangue a publié sur le site 42 écrits. El Papangue est membre du site depuis l'année 2010.Lire le profil de l'auteur poète El PapangueSyllabation De L'Écrit
Phonétique : Comme Un Apatride. !
ɔ̃n- a tɑ̃ də fwa dɑ̃ sa mɔdεstə pətitə ekɔləɡlɔʁifje sεz- ɑ̃sεtʁə- ɡolwa blɔ̃z- oz- iø bløs,
lɥi dɔ̃ lεz- ɑ̃sjɛ̃z- etε kulœʁ kafe, lɥi lə pəti nwaʁ
o ʃəvø kʁepys ki nə paʁlε kə lə kʁeɔlə.
alɔʁz- il sə mit a ʁεve də lεldɔʁado metʁɔpɔlə,
apʁi paʁ kœʁ la maʁsεjεzə, e, sɑ̃z- o ʁəvwaʁ,
a lobə də sε diz- ɥi pʁɛ̃tɑ̃ pʁi sɔ̃n- ɑ̃vɔl
syʁ œ̃ minablə kaʁɡo o du nɔ̃ də bεl εspwaʁ.
puʁ baɡaʒə il navε kœ̃ mɔdεstə kaba,
avεk tut- o fɔ̃t- œ̃ pø də sa teʁə dɔʁiʒinə,
e dɑ̃ la poʃə də sɔ̃ vjø ɡabaʁdinə :
la bjɔɡʁafi ʒoni də nεlsɔ̃ mɑ̃dəla.
puʁ ynə kʁwa dy syd kɔ̃tʁə ynə etwalə pɔlεʁə,
sə fy bjɛ̃ dε nɥiz- adɔse o ɡajaʁ davɑ̃,
a kɔ̃tɑ̃ple ɑ̃ sɔlitεʁə lɔseɑ̃ e la vwa stεllεʁə
avεk puʁ kɔ̃paɲɔ̃ kεlk pwasɔ̃ vɔlɑ̃.
lə ʃɔk fy emɔsjɔnεl e bʁytal syʁ lə sɔl də fʁɑ̃sə,
e lakœj εskɔ̃te bjɛ̃ lwɛ̃ də sε fɔləz- εspeʁɑ̃sə.
kɑ̃ lɛ̃difeʁɑ̃sə pεʁsistɑ̃tə lə syʁnɔma bɑ̃bula asteʁiskə,
lə pəti fʁɑ̃sε dutʁə mεʁ nə pyt kə bεse lε bʁa.
dεz- ane dyʁɑ̃, il nə fi kə ʁymine sa ʁaʒə,
ɑ̃n- esyiɑ̃ sε laʁməz- o baʁo də sa kaʒə.
dezεspwaʁ o vɑ̃tʁə il desida də « ʁətuʁne o pεis »,
avεk la najvə ɛ̃tɑ̃sjɔ̃ desεje də ʁəfεʁə sa vi.
mε dəvɑ̃ latitydə naʁkwazə də sε vjøz- ami
ki lɥi ʁəpʁoʃεʁe davwaʁ pεʁdy laksɑ̃ dy pεi,
laʁɡe paʁ sεz- ɑ̃sjɛ̃ dalɔ̃z- asteʁiskə il eʁa lamə ɑ̃ dəj.
deʁasine, laʁbʁə pεʁdi sε fʁɥiz- ɑ̃ pεʁdɑ̃ sε fœjə.
Historique des Modifications
15/03/2020 07:48
13/03/2020 15:34
06/10/2018 07:29
06/10/2018 07:24
Récompense
Commentaires Sur La Poesie

23/08/2018 15:55Tulipe Noire
Le racisme est devenu partout mon ami, que de haine et de mépris pas en France mais partout dans le monde, un joli écrit engagé mon ami, merci du partage.
04/11/2018 14:17Nadette
Excellent! Cet écrit va droit au cœur et donne des frissons. Merci.
Texte Racisme
Du 19/08/2018 07:58
L'écrit contient 265 mots qui sont répartis dans 7 strophes. Toutes les strophes sont composés de 4 vers. Il est possible que le texte suive une forme de poésie classique.