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Poeme : Marie Aux Cheveux Dort



Marie Aux Cheveux Dort

Bienvenue dans mon monde peint avec tristesse,
Dans lequel aucun rayon au matin ne me caresse…
J’y attends inlassablement mon père en me demandant,
Pourquoi a t’il été si cruel, d’abandonner son enfant ?

Il m’a pourtant voulu ! Oh oui, j’ai ressenti son amour,
Il m’a dessiné pour avoir une fille, un dernier recours. .
C’est pour cela que j’ai pris vie, Il s’est tellement investi.
Je me sens son oeuvre, la dernière empreinte de sa vie. .

Quand je pouvais seulement voir la douleur, il m’a peint le bonheur. .
Personne ne peut croire qu’une peinture peut aimer son créateur ?
Et bien j’espère tellement pouvoir leur prouver qu’ils ont tort !
Je suis fière de mon titre, je m’appelle « Marie aux cheveux dort » !

Je déchirai les pans de ce tableau trop parfait pour en sortir !
J’aimerai l’enlacer et répandre mon amour pour le lui faire sentir. .
Il m’a donné des couleurs, et je sais que je l’adore déjà,
Car à travers la toile, je vois, l’huile et moi : il est mon Papa. .

Les murs de cette prison n’ont aucun amour pour moi ;
Et je crie pour qu’il m’écoute : « Je t’en supplie, libères moi !
Dépêches toi. . Je ne tiendrais pas dans ce monde en carton,
Montres moi que tu me vois, dessines moi vraiment pour de bon ! »

Nous voulons tous être quelqu’un, et j’en fais partie !
Nous voulons tous être quelqu’un, et j’aimerai tant partir d’ici !
Je ne veux plus être une marionnette, une image figée,
Je veux prendre vie comme Pinocchio et pouvoir le rencontrer.

« Est-ce que un jour je verrais le monde comme il me voit ?
Est-ce que je pourrais sortir de ce stupide canevas ?
Apprends moi à faire le bien et à me défendre du mal…
Je te montrerai que je peux être une humaine normale ! »

Telle la bougie, il illuminait ma vie, fragile, mais au vent, farouche ;
Il m’avait donné vie, et avait mit un sourire sur ma bouche ;
Et je voulais le remercier ; lui dire tout simplement « je t’aime »,
Mais désabusé, il a décidé que ma vie n’en valait pas cette peine. .

« Mes pleurs ne peuvent plus s’arrêter, pourquoi est-ce si douloureux ?
Je n’ai rien fait de mal, alors pourquoi être devenu si belliqueux ? »
Ce canevas brûlant devient ton unique et cruelle réponse,
Et maintenant les flammes sans pitié embrasent la nuit qui s’annonce.

Bienvenue dans son monde qui tombe en cendres,
Il y a une mer de feu et aucun moyen de se défendre.
Elle voulait simplement être avec son papa artiste,
Mais Marie, fond, toute seule dans son muet abysse. .
Melly-Mellow

PostScriptum

Un portrait… Littéralement. Pour ceux qui n’auraient donc pas compris, j’ai fait s’exprimer une peinture, du moins la figure représentée dans ce tableau.

L’histoire : Il s’agit d’un peintre qui n’a pas eu d’enfant et a donc mit tout son cœur dans la réalisation du portrait d’une petite fille, tant et si bien (exactement comme dans Pinocchio ! ) que la petite fille a prit vie dans le tableau. Cependant, elle n’a jamais pu traverser la ligne du tableau, rejoindre son créateur, et a donc été mise à muet sur tous ses sentiments d’amour et de reconnaissance.
Le final laisse suggérer que le peintre, qui n’écoutait pas les cris d’amour de sa petite fille dessinée, à brûler le tableau qui ne faisait que lui rappeler qu’il n’aurait jamais de petite fille, et que cette peinture n’était qu’une peinture (en strophe 3 d’ailleurs je rappelle que « personne ne peut croire qu’une peinture peut aimer son créateur », ce qui sous-entend que même l’auteur ne peut pas y croire) .
Les répétitions nombreuses du terme « vie » sont normales. . Elles sont là pour appuyer le fait que le peintre voudrait que sa petite fille existe mais aussi montrer à quel point la petite fille aimerait vivre.

Le titre : J’ai intentionnellement écrit « dort » car à la fin, j’ai repris le sommeil dans l’idée où quand la fille de la peinture meurt, elle s’endort définitivement. . les flammes viennent l’embraser (jeu de mots avec l’embrasser avant qu’elle dorme) et qu’elle tombe dans la nuit, dans l’abysse. .

Je suis désolée pour la longueur, je sais que ça va en rebuter pas mal mais en tout cas, un grand merci à ceux qui auront tout lu ! Cela me touche énormément !

Je tiens à préciser que ce texte est inspiré de quelque chose (juste inspiré, absolument pas copié) mais. . Je n’ai pas envie de révéler ceci, et j’ai envie de voir si quelques personnes reconnaissent ce dont je parle : Petit indice, c’est un jeu vidéo « d’horreur » gratuit dont la fin change selon vos actions. Pour ceux qui reconnaîtront faites moi signe ; ) Pour les autres, ne vous en inquiétez pas, les bases du jeu ne sont absolument pas nécessaires pour apprécier cet écrit.


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Poème en Phonétique

bjɛ̃vənɥ dɑ̃ mɔ̃ mɔ̃də pɛ̃ avεk tʁistεsə,
dɑ̃ ləkεl okœ̃ ʁεjɔ̃ o matɛ̃ nə mə kaʁεsə…
ʒi atɑ̃z- ɛ̃lasabləmɑ̃ mɔ̃ pεʁə ɑ̃ mə dəmɑ̃dɑ̃,
puʁkwa a til ete si kʁyεl, dabɑ̃dɔne sɔ̃n- ɑ̃fɑ̃ ?

il ma puʁtɑ̃ vuly ! ɔ ui, ʒε ʁəsɑ̃ti sɔ̃n- amuʁ,
il ma desine puʁ avwaʁ ynə fijə, œ̃ dεʁnje ʁəkuʁ.
sε puʁ səla kə ʒε pʁi vi, il sε tεllmɑ̃ ɛ̃vεsti.
ʒə mə sɑ̃s sɔ̃n- œvʁə, la dεʁnjεʁə ɑ̃pʁɛ̃tə də sa vi.

kɑ̃ ʒə puvε sələmɑ̃ vwaʁ la dulœʁ, il ma pɛ̃ lə bɔnœʁ.
pεʁsɔnə nə pø kʁwaʁə kynə pɛ̃tyʁə pø εme sɔ̃ kʁeatœʁ ?
e bjɛ̃ ʒεspεʁə tεllmɑ̃ puvwaʁ lœʁ pʁuve kilz- ɔ̃ tɔʁ !
ʒə sɥi fjεʁə də mɔ̃ titʁə, ʒə mapεllə « maʁi o ʃəvø dɔʁt » !

ʒə deʃiʁε lε pɑ̃ də sə tablo tʁo paʁfε puʁ ɑ̃ sɔʁtiʁ !
ʒεməʁε lɑ̃lase e ʁepɑ̃dʁə mɔ̃n- amuʁ puʁ lə lɥi fεʁə sɑ̃tiʁ.
il ma dɔne dε kulœʁ, e ʒə sε kə ʒə ladɔʁə deʒa,
kaʁ a tʁavεʁ la twalə, ʒə vwa, lɥilə e mwa : il ε mɔ̃ papa.

lε myʁ də sεtə pʁizɔ̃ nɔ̃ okœ̃ amuʁ puʁ mwa,
e ʒə kʁi puʁ kil mekutə : « ʒə tɑ̃ sypli, libεʁə mwa !
depεʃə twa. ʒə nə tjɛ̃dʁε pa dɑ̃ sə mɔ̃də ɑ̃ kaʁtɔ̃,
mɔ̃tʁə- mwa kə ty mə vwa, desinə mwa vʁεmɑ̃ puʁ də bɔ̃ ! »

nu vulɔ̃ tusz- εtʁə kεlkœ̃, e ʒɑ̃ fε paʁti !
nu vulɔ̃ tusz- εtʁə kεlkœ̃, e ʒεməʁε tɑ̃ paʁtiʁ disi !
ʒə nə vø plysz- εtʁə ynə maʁjɔnεtə, ynə imaʒə fiʒe,
ʒə vø pʁɑ̃dʁə vi kɔmə pinɔkjo e puvwaʁ lə ʁɑ̃kɔ̃tʁe.

« εst sə kə œ̃ ʒuʁ ʒə veʁε lə mɔ̃də kɔmə il mə vwa ?
ε sə kə ʒə puʁʁε sɔʁtiʁ də sə stypidə kanəva ?
apʁɑ̃ mwa a fεʁə lə bjɛ̃ e a mə defɑ̃dʁə dy mal…
ʒə tə mɔ̃tʁəʁε kə ʒə pøz- εtʁə ynə ymεnə nɔʁmalə ! »

tεllə la buʒi, il ilyminε ma vi, fʁaʒilə, mεz- o vɑ̃, faʁuʃə,
il mavε dɔne vi, e avε mit œ̃ suʁiʁə syʁ ma buʃə,
e ʒə vulε lə ʁəmεʁsje, lɥi diʁə tu sɛ̃pləmεnt « ʒə tεmə »,
mε dezabyze, il a deside kə ma vi nɑ̃ valε pa sεtə pεnə.

« məs plœʁ nə pəve plys saʁεte, puʁkwa ε sə si duluʁø ?
ʒə nε ʁjɛ̃ fε də mal, alɔʁ puʁkwa εtʁə dəvəny si bεllikø ? »
sə kanəva bʁylɑ̃ dəvjɛ̃ tɔ̃n- ynikə e kʁyεllə ʁepɔ̃sə,
e mɛ̃tənɑ̃ lε flamə sɑ̃ pitje ɑ̃bʁaze la nɥi ki sanɔ̃sə.

bjɛ̃vənɥ dɑ̃ sɔ̃ mɔ̃də ki tɔ̃bə ɑ̃ sɑ̃dʁə,
il i a ynə mεʁ də fø e okœ̃ mwajɛ̃ də sə defɑ̃dʁə.
εllə vulε sɛ̃pləmɑ̃ εtʁə avεk sɔ̃ papa aʁtistə,
mε maʁi, fɔ̃, tutə sələ dɑ̃ sɔ̃ mɥε abisə.