Poème:Approche D’une Balance

En un temps chevaleresque,
J’arborais fièrement, mais discrètement,
Ma monture barbaresque.

Au loin, un paysage se déformant
M’apparaît, quelque chose m’y attire,
Mais mon compagnon conseille de fuir.

Il a peut-être bien raison,
Mais je veux m’approcher encore,
Et goûter plus de ma vision.

Je continue, mais d’un coup me mord,
Tant pis pour lui, je l’abandonne,
Cours ! Avant qu’un orage ne résonne.

Cette voix… Ce chant… Une sirène ?
Je me sens si envoûté et si fragile,
Qu’y aura-t-il dans cet Eden ?

Qu’importe de savoir ! Je suis le fil,
Et me laisse guider par ce vent d’émotions,
Victime de Vénus ? Tant pis ! Cette sensation…

Le brouillard épais m’empêchait de voir bien,
Je vois de plus en plus, voici cette Sylphide,
Quelle merveille ! Née d’une formule de Merlin ?

Non ! Je la vois bien, et rien n’est vide !
Et pourtant… Comment peut-elle exister ?
Et respirer d’une perfection si innée ?

Oh, trop de questions, trop peu d’action !
Tiens ? j’aperçois ce qu’il semblerait
Être un château, ou un bastion…

La voix murmure de l’intérieur, puis se tait,
J’ai alors tenté de prévenir mon arrivée,
Mais pas d’un mètre le pont-levis n’a bougé.

Je hurlai plus fort encore,
Mais rien ne semble s’éveiller,
Tout semble y être mort.

Elle me souffle qu’il faut se mouiller,
Et nager dans cette répugnante eau,
Pourquoi pas ? Cela ne vaut pas tous les maux…

Voilà ton épreuve finie et accomplie,
Où te caches-tu, belle mystérieuse ?
J’ai besoin de toi pour sentir la vie.

Et moi, j’ai besoin de Mars, sans être moqueuse,
Je pense que mes murs sont trop épais pour toi,
Alors, s’il te plaît, retourne, mais garde la foi.

J’ai compris ! Tout cela était bien trop rêveur…
Car le château était le domaine de son cœur.