Texte:Sans Vie

Si je me tue je pourrais voyager éternellement en Corée
Oh… je voudrais admirer ces paysages et oublier qui je suis,
J’aimerais voir ces beaux arbres et ce lac comme dans les films,
Oublier qui je suis, d’où je viens et m’abandonner dans cet horizon,
Voir ce joli sourire et ces yeux qui me regarde,
Tes cheveux s’envolent comme si le vent les redressait à ma place.
C’est le paradis là-bas, j’ai l’impression de ne plus avoir envie d’appartenir à personne,
J’ai envie d’oublier qui je suis, j’ai envie de mettre fin à ce personnage raté,
Comme une victime qui ne trouve pas justice,
Comme un enfant raté qui ne trouve pas réconfort,
Comme un petit qui sourit pour cacher ses larmes,
Mais un enfant qui n’oublie jamais ses rêves qui disparaissent.
Aidez-moi, aidez-moi à m’enfuir, je veux partir en Corée,
Je veux mourir sur une terre qui m’appartient pas,
Je veux qu’on pleure un homme qui n’a jamais existé,
Qu’on se chagrine de moi alors qu’on ne me connaît pas,
J’ai pas envie qu’on me connaisse,
Tous ces ingrats qui m’ont mal regardé,
J’ai appris grâce à eux à m’en vouloir,
À m’en vouloir d’être né et m’en vouloir de ne plus vouloir te voir

Bonjour ça va ? Tu vas bien ?
Oh…
Tous les de matins de cette satanée vie je pleurais mais en fait je riais pour toi.

Sérieusement, je fais du mal à qui en me tuant ?
Les gens pleureront parce que je ne serais pas là pour faire rire la galerie,
Comme une saloperie de clown qu’on met sous les projecteurs,
Tous ces rires sans fins qui résonnent dans le noir,
Tous ces visages qui te regardent mais que tu ne vois pas.
J’en ai ma claque de m’expliquer.
Regarde ma tombe, regarde comment tu te sens, je me sentais toute ma vie pareil en me regardant dans la glace
« Mais pourquoi mes copains de classe ils rient tous de moi ? Pourquoi ma famille ne le voit pas ? Pourquoi tout le monde se fâche quand je suis moi-même, quand je ne ris pas ? »
Cet enfant qu’on a brisé, qu’on a brusqué.
On m’a forcé à être quelqu’un qui ne me plait pas.
Je me vois moche. Tu me vois beau, non, tu dis que je le suis.
Quand je suis né je pleurais, je criais, toute ma vie je n’ai pas avancé d’un pas. J’ai juste appris à cacher ce que la vie m’avait enlevé : mon droit d’être comme les autres.
Maintenant c’est moi qui espère rire devant ma mort, parce qu’au moins le spectacle est fini.