Poème:Marianne, Dis-Le Lui…

Un flux arc-en-ciel coule dans tes veines
Mêlé de larmes, de sueur et de sang…
Bergère, le pauvre mouton t’a filé sa laine
Au froid de l’hiver, tu l’as remercié en le tuant…

Mais il te faut encore résister et passer les neiges
Car un corpuscule fragile t’habite, céans…
Sa mise au monde se fera sans cortège
Parce que, lui, n’est point le divin’ enfant…

Dans le froid glacé, coiffée de ton ancien bonnet rouge,
Aux ronds-points tu reçois du café, de l’amitié,
Et comme tu leur ressembles, avec ton petit ventre qui bouge,
Ils t’ont recouverte d’un mince gilet jaune, gage de leur solidarité…

Heureusement, par-dessous, le pull du mouton te tient chaud
Il te gave de courage, alors, tu leur distribues la soupe que tu prépares
Sans plus te préoccuper de rien, ah si, de lui, qui pour toi équivaut
A un avenir aux retraites complètes, à cent euros de plus, à des RIC, car…

Dans son avenir à lui, où tu ne seras plus
Il n’y aura, c’est acquis, plus que de bons sentiments
Plus de guerre, ni plus aucune colère, pfuit, disparues… .
Une égalité parfaite régnera entre les braves gens ! ! ! ! ! ! !

« Marianne, c’est toi qui a été choisie, aujourd’hui »
Comme tu t’es si bien investie pour le bien de notre cause
Celle des mal payés, des refoulés de la société, des incompris
Le Président voudrait parler avec toi, oui, de « toutes ces choses »

Qu’il a du mal à cerner
Car il est trop en sommeil au sommet,
« Allez, Marianne, Allez »
On croit en toi, promis craché juré,
C’est le moment d’y aller…
Vas-y,
Marianne, n’hésite pas, ne lâche rien, dis-le lui…