Poème:Titre

Pour la première fois de ma vie,
J’ai vraiment eu peur, c’est ainsi,
Un début de dimanche hivernal normal,
Journée en snowboard quoi de plus génial ?

Les pistes n’étaient pas terribles, trop de glace,
Mais qu’importe, on s’éclate, c’est la classe,
On est comme les rois du monde,
Comme si d’un coup on est seul au monde,

Mais il fallait bien que ça arrive,
J’ai mal calculé mon coup, je suis tombée,
Et alors, j’ai cru voir ma vie partir à la dérive,
Cette chute a failli me laisser handicapée,

Je ne sentais même plus mon corps,
L’angoisse, la panique, ces sentiments si forts,
M’ont envahie entière, j’étais leur jouet,
Un moniteur est arrivé, il a voulu me lever,

Je ne savais plus où j’etais, je voulais vomir,
Mal à la tête, au nez, au dos, laissez-moi dormir,
Personne ne m’écoutait, je me suis recouchée,
Et là, dans la neige, je me suis mise à trembler,

Je ne pouvais plus bouger, je ne tenais pas debout,
Mes jambes semblaient ne plus m’obéir tout d’un coup,
J’avais peur de rester paralysée, j’ai alors fait promettre,
Que si je restais handicapée, qu’on ne me laisse plus être,

Après un bon quart d’heure, je me suis lentement relevée,
Je me sentais un peu mieux, alors j’ai à nouveau snowboarder,
Pendant l’après-midi, j’ai vraiment dû m’arrêter,
Car toutes les cinq minutes, je voyais tout tourner,

Lundi, comme tous les lundis, je suis allée travailler,
Et tout a basculé à un moment dans la matinée,
Mon chef m’a emmené aux urgences pour contrôler,
Et voilà, je l’ai mon diagnostic, j’aurais pû y passer,

Le nez cassé, trois cervicales entassées, j’ai de la chance,
Ca aurait pû être bien plus grave, j’ai eu de la chance,
Aujourd’hui je me dis encore que j’aurais pû rester à vie,
Clouée sur un fauteuil roulant, je serais morte d’ennui…