Poème:Ton Enfance

Ton enfance est partie comme quelqu’un qui s’éveille
Le soleil était pâle comme un jour de remords
On t’a volé tes rêves comme on vole un trésor
Au loin, tu entendais parfois le refrain d’une viele

Moi aussi, dans ma chambre, là haut, l’ombre des peupliers
Mes seuls vrais compagnons, savaient, savaient quand
Quand survenait le moment du coucher
Me bercer dans leurs branches, tout doucement

Le soleil est bien pâle comme un jour de remords
On m’a volé moi aussi mes rêves comme on vole un trésor

Tu t’es endormi avec des cheveux blonds
Et t’es réveillé avec une barbe noire
Les rides que tu vois dans la glace de l’armoire
Sont-elles l’héritage de tes rires de petit garçon ?

C’était pourtant le temps où la rue était belle
Le dimanche matin, le Banania sentait bon
Un peu plus loin, en face, dans l’angle d’une rue
Un aveugle jouait de son accordéon

Le soleil était pâle comme un jour de remords
On nous a volé nos rêves comme on vole un trésor…