Poème:Juste Pour Dire…

Plus rien ne m’étonne,
Un ennui constant,
Un ennui atone,
Mais jamais absent,

Plus rien ne m’étonne,
Ne fais vibrer mon sang,
Ni la bouche d’un homme,
Ni le goût du zan…

Je fus un enfant,
Aux yeux beaux et fiers,
Nous fument amants,
Mes yeux sont d’éther…

L’eau qui en coulait,
Nettoyait mes cils,
Mon cœur essoré,
Rend mes pluies acides…

Plus rien ne me blesse,
Ni le fond, la forme,
Ni même l’adresse,
De mes maux difformes,

Plus rien ne me blesse,
Ni le mal de toi,
Ni les maux de foi,
Quand Dieu me délaisse,

Je fus un jeune homme,
Et mes yeux alertes,
Cherchait dans les hommes,
Des monceaux de l’être

Aimé d’un jeune homme,
Qui n’existe plus,
J’ai perdu la somme,
Du « je » et du « tue »…

Plus rien ne me gêne
Plus quand j’aime un homme,
Ni de dire je t’haine,
Ni d’en faire des tonnes,

Plus rien ne me gêne,
Tant que l’on me berce,
Des mots qui disent « aime »
Ces mots qui ne restent…

Je suis un garçon,
Un enfant qui joue,
A ses sentiments,
Canon sur la joue,

Je suis un enfant,
Sauf que j’ai un trou,
Un trou plein de sang,
Au niveau du cou…