Prose:Ta Mère La Nébuleuse.

Garçon !
Un grand cosmos crème et un croissant.
Bien noir, bien mousseux, bien chaud.
Je vais y tremper des fragments de lunes.
Remuer l’antimatière.
Je vais y creuser des trous de verres ;
Et les recouvrir de miettes ;
Comme un piège à espace temps,
qui se coince les aiguilles.
Dans une chute à contre temps
Un voile lacté d’hydrogène, s’élève ;
S’infusant à l’hélium au coin de la céramique.
Mes doigts jaunis par le tabac.
Rayent d ’un geste addict,
le souffre des allumeuses.
La flamme se courbe jusqu’a mes lèvres.
Marathon d’une brindille condamnée ;
à allumer des clopes, des cierges ou des forêts.
Celle-ci est utopiste et rêve de réverbère.
Brulant mes doigts jaunâtres
Elle enflamme les gazes métissés,
Dans un râle de carbone.
Le souffle blanc enfante la noirceur.
Turbulentes lueurs bruyantes sur le silence.
Entraînants sans retenus des restes de croissants
Des atomes de carbone et des grains de sucre roux.
Dans la spirale noire d’un trou qui touche le fond.
Une miette beurrée, enivrée par la foule,
Se jette de tout son gras,
contre une coulure de calcium.
De cette union sans traits,
Naquis le silicium.
Coagulant les miettes en croute terrestre
Dans mon café en extension.
L’infinis se heurte et bois la tasse.
Les éléments s’accouplent en sphères rocheuses.
Toupies de matière sur des axes invisibles.
Tournant en rond autour d’un astre.
Revolution complète dans nos printemps affables.
Fantasme prémonitoire d’une rencontre fortuite,
Entre Androméde et voie lactée.
Un gars laxiste tout juste visible
quand nos yeux se dénudent.
Aveuglé par l’amour et sa rotation.
Il parade en spirale, migrateur sans saisons.
Distillant des métaux lourds,
dans la forge de son oeil noir.
Cyclone cyclope à propulsion,
aimant l’ardeur des collisions.
Pêcheur trompé par le chant des sirènes,
diluant sa raison dans un grand verre de lait.
Androméde sprinte à 430000 km/h.
Fendant en silence, les bosons noirs et le planton.
Laissant dans son sciage,
le spectre poussiéreux d’une ex diva à l’agonie.
Super nova face à son public,
dans un dernier rôle, convulse.
Le souffle de l’explosion
comme un dernier salut.
Une année lumière de silence
en guise d’adieux.
Les étoiles en berne, pleurent.
Des météores en gouttes salées,
qui s’écoulent et se dispersent.
Criblants les atmosphères
de balafres aériennes.
Perforant les surfaces
des vallées encore vierge.
De cratères de doléances.
Des stèles stellaires géantes,
Ou se recueillent les étoiles.
Les étoiles ont aussi peur de la mort
Angoissent quand leurs éclats vacillent.
Et leurs reliefs fissurent,
Quand, à cour d’hydrogène
leurs épidermes rougissent.
Et leurs noyaux s’affaissent.
Nous sommes tous des étoiles apeurées
Fascinées par notre naissance.
En quête d’une chaleur singulière,
croisée à l’aube dans notre mère nébuleuse.
Pouponnière en filaments d’embryons,
nuages de poussières en gestation.
Attendant l’effondrement, la fusion.
Redevenir poussière dans l’attente d’un nuage.
Tous fils de nébuleuse, aimés comme des étoiles.

Aurélien SCALA