Poème:Supplique À La Nuit

Supplique à la Nuit

Les sens en nombre, assennent et supplient,
Cernés au regard, defiant l’eternel insoumis,
Aux silhouettes hagards, aux courbes infinies,
Bravant le hasard, dans l’immortelle utopie,
Au firmament blafard, grogne l’occulte repentis

Au embruns funèbres, voilant un chemin sans vie,
Dans l’enveloppe sombre, drapée de rubis,
Joyau des spectres, ecrin du noir où luis,
Les presages lugubres, que peint la nuit,
Secret, doux murmure, oraison de l’interdit
Où derobe nos ombres, éclipse où la lune frémit.

Aux songes obscures, la source aux rêves se tarit
Quand l’ame se tort, d’un sort, disloqué d’ironies
Méprisé des aurores, exutoire d’une aube qui fuit,
Aux reflets d’avatars, mirage d’une accalmie,
Antre des chimères, que l’hiver a ensevelli.

Promesses à mer, sondées aux oublies,
A l’ancre d’un sourire, esquisse d’un rêve abollit
Epouser d’un soupir, l’ephèmere sans sursis,
Ecouter s’enfuir, ces astres de pluie,
Où coule l’encre ; vogue sa nostalgie.

Ces mots qu’implorent, au berceau de minuit
Accueil la douleur, dans ta soie de nuit,
Jusqu’à s’evanouir au cœur de l’ébène dans l’oublie…