Poème:Sombre, Ma Reine…

Il était une fois…
Une perle céleste
Qui atterrît dans mes bras
Et dans un mouvement leste
Repêcha mon âme tout en bas
Et m’ôta ce destin funeste…

A ce moment-là,
En ce monde aucune voix,
N’aurait pu me faire comprendre,
Qu’autour de mon cou,
Je nouais comme un fou,
La corde qui allait me pendre.

L’illusion ainsi m’étreint,
Et me berça dans ses mains,
Et dans un murmure de fragrance,
M’ôta toute sorte de méfiance.

Mon cœur je donnais,
Mon esprit je confiais,
Mon destin je dédiais,
Mon âme je convertissais.

Et c’est ainsi que le plus vil,
De tous les esprits d’ici-bas,
Jetât avec joie son huile,
Sur le feu de mon amour béat.

Lorsqu’elle me découvrit,
Je n’étais qu’un pauvre esprit,
Perdu parmi les cris,
De ses tortures infinies…

Durant une infinité,
Elle me donna sa beauté,
Fleur empoisonnée,
Dont je me nourris sans me douter.

Sans aucune once de remord,
Elle me donna la mort,
Et avec un sourire,
Me regarda souffrir.

A moi qui étais si seul dans le néant,

Moi qui pensais mourir avant vingt ans,

Moi qui n’avais jamais connu de mon vivant,

L’amour de mes parents,

Elle vint avec ses sentiments,

Et me détruisit sans ressentiments…

Désormais je suis le plus détruit des hommes,
Je vis seul dans le pire des baumes,
Tandis qu’elle jouit du plus tendre bonheur,
Dans les bras d’un homme sans saveur…

Au fond de mon puits ma reine,

Je te maudis de toute ma haine,

Au fond de mes abysses sans fond,

Mon seul réconfort moribond,

Sera ta chute brutale,

Dans le palais du mal,

Que j’ai fondé spécialement pour toi,

Sans gloire ni loi,

Pour te regarder moisir,

Et de ta souffrance jouir…