Poème:La Fuite (20/09/06)

Je vois du noir intense s’ériger à l’horizon,
Des espoirs se vider sur le quotidien à profusion,
Un monde s’écrouler à tout va, déraison,
Je regarde le mur s’effondrer de sa hauteur,
Des gens s’accrochant à sa valeur,
Pauvres briques effondrées sans douleur, malheur,
Car le noir est en nous,
La vie est à nous,
Le monde est à nous,
Je vois les étoiles briller par intermittence,
Des trames se nouer par méfiance,
Les cerveaux se vider de leur consistance, carence,
Je vois la faille de plus en plus béante,
La rupture comme une action évidente,
Les brûlures qui ne se cautérisent plus, plaies gagnantes,
Car le noir est en nous,
La vie est à nous,
Le monde est à nous,
Les papillons de nuit dans la beauté du crépuscule,
Contemplent ces âmes qui se lamentent et s’embuent dans leur grande solitude,
Mais l’aurore bientôt là finira d’effacer les traces d’hébétude dans la grande foire aux turpitudes,
Je vois des couleurs se diluer dans nos machines fatiguées,
Des lavages à grandes eaux inondant toute velléité,
Un essorage constant de nos idées,
Je vois des héros magnanimes portés aux nues,
Des corps d’esthètes devant la pellicule nus,
Des expositions fréquentes incongrues,

Car le noir est en nous,
La vie est à nous,
Le monde est à nous,
Je vois l’impasse dans notre espace,
Des ombres ambulantes perdant la face,
Devant ces postures indignes et salaces,
Car le noir est en nous,
La vie est à nous,
Le monde est à nous,
Les oiseaux migrateurs explorent d’autres contrées amicales,
Prêts un jour à poser leurs ailes sur une nature en fleurs, fœtale,
Où la beauté est une recherche permanente et l’envie une nécessité vitale…