Poème:La Grande Illusion

Le temps de la grande illusion,
S’abat sur nos vies,
Les apparences ont fait place à la confusion,
Quand le masque tombe,
La vérité nous plombe,

L’innocence ne nous transmet plus,
Par voie enfantine,
Sa blanche candeur divine,
L’amour des êtres est un concept éculé,
Trop exploité,
Il s’est banalisé,

C’est peut-être l’air saturé,
Les émanations toxiques de nos pots d’échappement,
C’est peut-être le béton armé,
L’assemblage inhumain de pyramides édifiantes,
C’est peut-être tout qui fait un rien,
On ne respire pas bien,

Nous amenons de nos pas hésitants,
Le désarroi quotidien,
D’un maillon dans la chaîne du désespoir,
Qu’on trimballe à force de travail exutoire,

Nos maux sont des bouteilles à la mer,
Lancées dans le tumulte des vagues inoffensives,
Elles se noient dans les flots indolents,
Nos messages se mélangent à l’eau,
Diluant l’encre douleur,

Notre destin est une pente abrupte,
Où fourmillent nos misères endémiques,
Contraints de labeurs usants et pesants,
Notre pouvoir créateur est aux abonnés absents,

C’est peut-être l’air saturé,
Les émanations toxiques de nos pots d’échappement,
C’est peut-être le béton armé,
L’assemblage inhumain de pyramides édifiantes,
C’est peut-être tout qui fait un rien,
On ne respire pas bien,

Alors,
Pour garder un brin d’espoir,
On fait l’amour,
On se marre,
On s’essaye au regard miroir limpide,
Pas encore embué de fardeaux,
De l’enfance,
Notre espérance…