Poème:Amat De Mots 4

Dans le miroir brisé de mon âme vacillante,
Se mire l’ombre pâle d’une existence absente.
L’éther impalpable de ma conscience égarée,
Se dissout dans l’embrun d’une réalité voilée.

Ô, spectre éthéré, reflet d’un moi déchu,
Je me vois naviguer sur un océan confus,
La barque de mes rêves, frêle esquif éperdu,
Se noie dans les abîmes d’un avenir ténu.

Le cœur bat sourdement, tel un glas mélancolique,
Dans l’antre de ma chair, réceptacle pathétique,
Un métronome lugubre au rythme apathique,
Répète inlassablement une symphonie tragique.

Mes pensées s’évaporent, nuage évanescent,
Errant dans les méandres d’un monde désolant,
Comme une brume spectrale au matin frémissant,
Qui voile l’horizon d’un avenir implorant.

Les jours se succèdent, procession morne et fade,
Où chaque heure écoulée est une perle d’opale,
Enfilée sur le fil d’une vie en ballade,
Errant sans but, sans fin, dans une spirale fatale.

Et je regarde, impuissant, l’argile de mon être,
Se modeler sans moi sous des mains de marionnettiste,
Sentiment d’extériorité, tourment sinistre,
Un pantin délaissé, oubliant son propre spectre.

Ô, qu’il est doux le songe d’une étreinte divine,
De renaître enfin sous une étoile sibylline,
Mais hélas, je demeure, écho dans les ruines,
D’une vie qui m’échappe, empreinte anodine.

Ainsi, dans ce théâtre où je joue sans passion,
Je récite, automate, des vers sans émotion,
Mais dans l’ombre des coulisses, sans rémission,
Je quête en vain l’embrasement, la rédemption.