Poème:Mes Repères

« Maman », « Papa »,
Les premiers mots qu’un enfant prononce,
Un geste, une odeur,
Les premières sensations qu’un enfant ressent,
Les bras d’une mère, cœur contre cœur,
Les caresses d’un père, la douceur de ses mains.
Toujours cette sensation de partage, d’amour,
Pouponnée, adorée.

Finalement, on se dit qu’il aurait pu rester ensemble par nécessité,
Pour moi, pour éviter de me déstabiliser.
Après tout, n’étais-je pas la concrétisation de leur amour ?
Egoïstement, j’aurais aimé que mon père reste,
Ne pas voir ma mère le mettre à la porte,
Ne pas laisser mon parrain me retenir,
Courir dans les bras de l’homme que j’aime le plus,
Mon père… Le prendre par la main, les larmes aux yeux,
Lui demander de rester.
Egoïstement, j’aurais aussi voulu vivre avec l’amour d’un père,
Rire, parcourir le monde sur un cheval de bois, aidée par mon père.
Lui dire qu’il était le plus beau, le plus fort, un modèle pour moi.
Egoïstement, j’aurais voulu les voir main dans la main,
Me regarder vivre, ensemble.

Pourquoi tant de haine, tant d’indifférence ?
N’est-il pas vrai que vous vous etes aimés ?
C’est si triste de voir tant de silence, de moqueries,
Mais je ne peux me taire quand je t’entends dire qu’il n’est rien,
Que tu ris de lui, de sa vie, de ce qu’il est devenu.
Moi je suis fier.
Fier de lui, fier d’avoir un père près à mourir pour moi.

A présent, c’est un autre enfant qu’il regarde vivre,
C’est à un autre enfant
Qu’il apprend à parcourir le monde sur un cheval de bois,
Et moi, témoin de l’amour qu’un père peut apporter à son enfant,
Je les regarde vivre, le sourire aux lèvres, sans rancune,
Puisque pour moi l’amour de mes parents n’était qu’illusion.