Prose:Désert Sans Désastre

Je m’efface dans un souffle,
Un souffle qui s’éloigne,
Qui écrase ces dunes.
Cœur qui cogne,
Cœur qui écartèle le silence,
Pas qui marque l’oubli.
Je ne sais si cela a un sens,
J’existe sur le pourtour de la terre,
Je marche,
J’aligne mes endurances,
J’étreins mes doutes à longueur de semelles.
J’emmêle mon passé à ce qui m’attend.
A la porte, à la passe, j’ai le vertige.
Et ce silence qui passe à grands bruits,
Sur mes regrets, sur mes torpeurs.
Le vent dans ces dunes
Arrache ma vie,
Me laisse à espérer le recommencé.
Pas de mirages, pas de faux-semblants,
Il n’y a que douleur pétrie de chair.
Pas de double qui marcherait
A pas lents, sans bruit.
Pas de douceur qui prendrait la nuque,
Pas de caresse comme un sursaut.
Sous la semelle, pas de vérité comme une source.
Ce sable me ramène au rien,
A une étrangeté qui ne l’est pas,
Comme un voyage qui ne viendrait pas.
Ce visage d’enfant qui n’est qu’un reflet
Te ramène à tes quêtes.
Tu peux t’épuiser à contourner ta vie,
Tu peux t’enterrer dans ces dunes,
Tu peux ne plus bouger,
Juste laisser filer le silence.
Le scorpion se retourne sur lui-même,
Mortelle sidération.
Ce sang qui reflue te secoue,
Tu ne peux pas t’écarter de ta vie.