Poème:Amour Vain

J’aurais bien voulu avec toi conjuguer en acte le verbe aimer,
Mais tu t’es à moi refusée, et toujours dérobée,
J’aurais bien voulu être galant pour t’émouvoir souvent,
Mais tu manquais d’attrait, et le sentiment d’amour en toi était absent.
Je rêvais et me nourrissais d’espoir,
D’être dans tes bras matins et soirs,
De vivre avec toi une vie heureuse,
Mais par tes jeux à peine voilés, tu m’as entraîné vers d’autres nébuleuses.
Je rêvais à l’idée de conquérir ton cœur,
De t’enlacer avec douceur,
De te serrer avec vigueur,
De t’embrasser avec ardeur,
Mais le refus t’envahissait chaque jour,
Au point que tu me laissais toujours l’illusion d’un baiser d’amour,
Je bannissais de mes actions l’impossible,
En espérant trouver le possible,
Mais je buttais à chaque entreprise à cette défense infranchissable,
De femme invincible et inabordable,
Etoile du matin, soleil de minuit, inaccessible reine,
A tes pieds, voici étalé l’océan de mon immense peine.
J’en ai assez de me sentir coupable,
Pour avoir essayé de t’aimer et d’en être incapable.
Au seuil de cette douleur qui fait de moi un homme amer,
J’ai aussi l’esprit triste comme un suaire.
Au fond de moi, mon cœur en peine refuse d’accepter,
Ton indifférence qui de toi m’a privée.
Le cœur gros de peine, j’endure cette terrible souffrance,
Qui me fait perdre toute ma croyance et mon espérance.
Comment pourrais-je faire l’économie de mon cœur souffrant ?
Comment pourrais-je garder au sein du chagrin, un visage rayonnant ?
Comment pourrais-je être serein avec un cœur plein de tourments ?
Que de questions, décidément !
Finis les airs de joie, vive en moi le poids glacé de la douleur.
Entre larmes et sanglots, mon cœur palpite et pleure,
Et j’essaie d’apaiser cette amère souffrance,
En consolant ma douleur d’un silence.
Oui, un silence qui prépare le mot qui ne sera jamais dit,
Je garde mon amour, garde ta vie.
J’aurais bien voulu, mais je n’ai pas pu,
Amour perdu, je ne t’ai non plus connu.
C’est peut être ce que tu veux
Mon cœur en feu brisé et malheureux,
Accepte ton vœu,
Amour vain, adieu. /

Extrait de mon Recueil