Poème:Elle Était Belle La Dame De Fer

Elle était belle la dame de fer
Heureuse et fière
Sur ses quatre pieds de métal
Elle s’élevait, monumentale

Elle était belle la dame de fer
Drapée de ses lumières
Et de son air impérial
Elle rayonnait, sculpturale

Elle était belle la dame de fer
Un vendredi avant l’hiver
Elancée et théâtrale
Elle saluait les étoiles.

Elle fut surprise la dame de fer
Du bruit venu de ses artères
Un crépitement anormal
Montait de son piédestal

Elle fut surprise la dame de fer
Des cris, des prières
Et encore ces rafales
Un métronome infernal

Elle fut surprise la dame de fer
Les lampes des réverbères
Se recouvraient d’un voile
Blanc, rouge, automnal

Elle a compris la dame de fer
Comme si s’était hier
Du réveil brutal
Du ; monstre bestial

Elle a compris la dame de fer
Un retour en arrière
Heures sombres, sépulcrales
De cet enfer mondial

Elle a compris la dame de fer
La haine, cette chimère
Adoratrice du mal
Se déversait dans son canal

Elle a pleuréla dame de fer
Et mis un genou à terre
On tuait sous les balles
Sa jeunesse si joviale
Elle a pleuré la dame de fer
Elle ne pouvait rien faire
Dans son immensité verticale
Si petite, si banale

Elle a pleuré la dame de fer
Sur son Paris, sur cet enfer
Ou dans ses rues en dédales
Coulait une folie létale

Elle s’est relevée la dame de fer
La géante planétaire
De son ombre magistrale
Embrassant le soleil matinal

Elle s’est relevée la dame de fer
Faire face à ses tortionnaires
Ne pas plier, rester triomphal
Montrer ses lumières comme un fanal

Elle s’est relevée la dame de fer
Face aux idées mortifères
De ces pantins acéphales
Etre debout, sans peur, magistrale

Elle a chanté la dame de fer
On ne la ferait pas taire
Sa liberté qu’elle exhale
Sa voix comme un signal

Elle a chanté la dame de fer
L’égalité comme bannière
Une Marseillaise matutinale
S’élevait dans la capitale

Elle a chanté la dame de fer
Et ses enfants se relevèrent
Firent une ronde de carnaval
La fraternité comme chorale
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