Poème:Enfants Du Silence…

Maintenant que ta voix ne résonne plus à mon oreille
Lassée de ne plus entendre ce son tellement mélodieux.
Maintenant que ta trace s’est éparpillée pareil
Au sable qui roule sur la plage un jour d’adieu.

Maintenant que tout passe, maintenant que tout meurt ;
L’écho, le pas, le geste et parfois même le souvenir.
Je puis te dire à présent que tout de toi demeure
Caché en moi comme une saveur ne voulant plus partir.

Tu me disais naguère qu’il ne doit exister pire souffrance
Que celui du silence de l’être aimée puis chérie.
Tu me disais que parfois même dans les sourires s’épuise le silence
Et que rien ne puis demeurer entre deux âmes réunies.

Mais tu avais peut-être oublié le malheur de la distance
Qui fait que chaque jour je te regarde t’éloigner un peu
Et revenir dans un florilège de nuages blancs et immenses
Pouvant détruire le cœur et laisser un seul être de nous deux.

Tu avais oublié que sous le désir délicat de s’embrasser,
Se contempler jusqu’à s’admirer dans des instants mielleux
Réside encore une plainte profonde sachant embarrasser
L’esprit et resurgir même quand tout peut aller pour le mieux.

Peut-être qu’un jour on se retrouvera, peut-être pas
Mais saches que dans mes jours de peine ton sourire
S’en vient me calmer le cœur comme si il était le pas
Me guidant plus légèrement vers l’horizon du devenir.

Et même si la pluie s’en vient battre le carreau,
Même si la lumière se fait plus sombre quelques fois,
Même si rien ne s’arrête, même pas le fardeau
De t’avoir laissée t’envoler vers d’autres endroits,

Tu demeures près de moi, fantôme au visage
D’un ange ; tu es mon ombre me traversant
Parfois quand la souffrance n’est plus sage
Et qu’elle vient me refroidir l’âme et le sang.

Mais heureusement je t’appelle et dans un vacarme
D’éclairs tu m’apparais pour me redonner l’envie
Et tous les désirs pour que mon âme enfin s’alarme
Et reprenne d’un souffle le cours de ma vie…

Eideal…