Poème:Arbre

L’Homme est comparable au Seigneur de la Nature,
A l’Arbre qui naît et qui meurt sans un murmure.
Il commence sa vie dans le secret, sous terre,
Graine minuscule, poussière sans lumière.

Par hasard un jour il remonte à la surface,
Beauté fragile, impressionnante, insaisissable,
Qui soudain à la pluie et au vent doit faire face,
Eux s’abattant sur lui sans se sentir coupables.

L’Arbre est majestueux, il se tient droit et fier,
Inlassablement il traverse les saisons
Que la vie lui impose et ainsi en hiver,
Il reste debout, nu, privé de sa toison.

Mais au printemps, l’Arbre célèbre ses amours,
Lentement se déploient des milliers de fleurs,
Un parfum enivrant se répand et l’entoure,
Et enfin l’Arbre peut connaître le bonheur.

Il arrive que l’Arbre brave une tempête,
Un vent violent frappe et quelque branche se brise,
Et reste à terre alors que lui tient toujours tête,
Il ne peut tomber s’il ne veut qu’on le méprise.

L’Arbre d’apparence forte a aussi un cœur,
Nombre de secrets se cachent sous son écorce,
En aucun cas il ne veut montrer ses douleurs,
Sentiments et malheurs qui dévorent ses forces.

Mais cette bataille interne le ronge… Un jour,
L’Arbre reste nu, délaissé et rabougri,
Sans nulle conviction se finit son séjour,
Et il laisse lentement s’envoler sa vie.

Ainsi l’Homme aussi passe un séjour sur la Terre,
Bravant tempêtes, interminables hivers,
Malgré la joie, son bonheur n’est qu’éphémère,
Car l’Homme s’adosse à un arbre solitaire.