Poème:L’eau

Ô la mer qui tel un élastique
Se retire de la plage puis déferle
Avant ce qu’elle crachait c’était une perle
Maintenant c’est juste des sacs en plastique

Ô L’ albatros qui porté par les vents, vole
Majestueux en quête d’un poisson bleu
Prends garde car sur l’océan, morbleu
Flotte une armée de méduses de pétrole

Ô la belle île qui brille pareille à Vénus
Promesse de cocotiers et de vanille
Où une fraîche vahiné se déshabille
Tu n’es plus qu’une montagne de détritus

Oh ! Y a-t-il un point ?
Un seul sans immondices ?
Peut-être dans les abysses ?
Peut-être n’y en a-t-il point ?

Où nous tournons nos yeux
Et même si c’est au large
Nous laissons une décharge
Le pied léger et joyeux

Ô l’ours blanc qui perdu sur son glaçon
Dérive loin de son habitat, du pôle
Scrutant la banquise par-dessus son épaule
Migrant qu’on ne veut pas dans sa maison

Ô une île encore, un vrai paradis
Une cascade au milieu d’une forêt verte
Mais l’océan un jour l’a recouverte
Et ses habitants dans des camps sont partis

Ô pôle Nord constellé d’oléoducs
Ta blancheur immaculée de vierge
Se consume jour après jour comme un cierge
Sous les yeux des nouveaux rois et leurs ducs

Tous nos rêves ont leur lot
De déchets qui encombrent
Ils nous suivent comme nos ombres
Et se diluent dans l’eau

Si bien qu’on ne les voit plus
Ils flottent sur l’océan
Telle la bouche du néant
Qui nous entraîne dans son flux