Poème:Les Mots Sont De La Chair

Les mots sont de la chair

La grande force de celui qui a chu tant de nouvelles fois
C’est de marcher encore, sur ses moignons d’argile,
Vers ce drap polychrome qui perce l’ombre au bleu
Et crée le miracle d’être toujours allant

Tant de fois abattu ce monstre au sang de lait
Exsude l’opprobre à plaindre d’être pore
Calomnie la glaise, le potier, jusqu’au vieux sédiment
Que le tain s’en émeut à refuser son moi

Quel sarcome donc est-ce
Ce tesson saprophile dans les replis profonds
Qui de sa reptation perce les murs d’airain et atteint la margelle
De laquelle il s’élance tant de venin en bouche, libre,
Et gifle d’ecchymoses toutes faces de vivants

Si tu viens de plus loin que ce rien atomique
Eclate en multitudes pour te dissoudre bien
Dans l’incertain des nanosphères
Ta pulvérulence jamais ne doit connaître la concrétion
Que
L’ébauche d’un phonème t’aspire vers le vide

Attend

De ces mots qui ont masse d’enclume
Lourds
Pesants d’orgueil, non !
Simples portefaix d’une vérité crue
Vois la demande belle
D’une erre où chaque aube devient
L’avènement sans fin d’une paisible clarté
Qui illumine sagement
L’attendu de toujours