Poème:Les Saisons !

Ce fut tout d’abord, le doux temps des primevères,
Nous avions le Printemps et le soleil au cœur,
Nos vingt ans fleurissaient, au sortir de l’hiver,
Nous vivions notre amour, en y semant les fleurs !

Nous étions jeunes et fous, nous étions à Cythère,
C’était le temps béni à dévorer les heures,
Éperdus de passion et de joies printanières,
Candides et naïfs, inondés de bonheur !

C’est alors que survint, le beau temps des moissons,
Quand les cœurs se consument à l’été de la vie,
Et que des fleurs semées, à la morte saison,
Survient l’instant divin, d’en recueillir les fruits !

Et quand les fleurs des champs, en tendre pâmoison,
Envahissent les prés et peignent les prairies,
C’est alors qu’aux enfants, on apprend la chanson,
Qui dit les heures volages et les jeux interdits !

Puis brusquement surgit, le temps des chrysanthèmes,
Quand le cœur vit à l’heure des saisons monotones,
Lorsque les souvenirs deviennent des poèmes,
C’est ainsi que l’amour, se retrouve à l’automne !

On y use sa voix, à ne plus dire je t’aime,
On vit dans le néant, et on n’est plus personne !
Puis les heures se noient dans un océan blême,
Défilant infinies, à l’horloge qui sonne !

Celui qui reste seul, se consume à l’hiver,
Avec le cœur en glace et l’âme évaporée,
Les jours gris s’additionnent et traînent leur misère,
Les nuits de solitude sont éternité !

Du Paradis d’avant, on glisse vers l’enfer,
On vit avec l’esprit et le corps crucifiés,
Puisque l’amour se meurt au néant du désert !
Attendant patiemment l’ultime charretée !