Poème:Aux Pas Feutrés De L’aube…

Aux pas feutrés de l’aube, aux heures de l’enfance,
De légères odeurs aux magiques fragrances
Et le simple délice d’un réveil engourdi
Sont les rêves d’un jour, qu’en cet instant, je vis…

Aux envols empêchés de mon adolescence,
Le désir s’acharnant à perdre l’innocence
Et la passion fébrile qui enflamme mes nuits
Font cet unique amour, qu’en mes larmes, je vis…

Au tempo espéré d’un mot ou d’un regard,
Les cœurs au diapason se dévoilant sans fards
Et mon ventre appelant à la saveur du fruit
Sont un achèvement, qu’en mon âme, je vis…

Au terne des années qui, tristement, défilent,
Ces viles soumissions qui me rendent docile,
Et la peur de sombrer peu à peu dans l’ennui
Font la noirceur des doutes, qu’en mon être, je vis…

Aux luttes exhumés des souffrances et drames,
Le courage de ceux qui reprennent les armes
Et le noble refus que, sans fin, l’on me nie
Sont les forces de l’être, qu’en puissance, je vis…

Aux paysages blêmes jalonnant une errance,
La brume des pensées s’effritant en silence
Et le froid insidieux que mon vieux corps subit
Font, las, ma déchéance, qu’en désespoir, je vis…

Aux pas feutré de l’aube, aux heures de l’absence,
D’irréelles odeurs, souvenirs de fragrances
Et le simple délice de leurs parfums enfuis
Sont l’éternel des rêves, qu’en cet instant, je vis…