Prose:Vue De L’esprit

Je suis sain de corps et d’esprit,
mes douleurs sont de celles qu’on ne voit
qu’au fond de mes pupilles,
car c’est mon âme qui pleure
les choses qui échappent à mon esprit,
si étriqué, si veule, si seul
et parfois si sûr de lui,
conscient de toute chose
mais feignant l’ignorance
ou peut-être l’inverse.

Je l’entends pourtant
souffler au creux de mon oreille
avant que le sommeil ne me gagne,
il me parle, mais je ne peux l’entendre,
il me montre ce que je ne peux voir
rien d’autre qu’une épaisse brume
couvrant tout ce qui se présente à moi.
Seules les ombres me sont perceptibles,
celles de cette caverne au toit de verre
qui reflète ce que ma conscience lui envoie

Un instant, une étincelle,
un arc-en-ciel de couleurs défile,
comme pour me dire qu’elles sont toutes en moi
et qu’il ne tient qu’à moi de les combiner
pour trouver la vraie lumière,
celle que tout compose
et qui a tout créé, celle qui m’appelle,
je le sens, je le sais, je le vis.
Alors, si je ne vois pas le chemin,
j’avancerai en fermant les yeux.