Poème:La Camarde

Nous foulons la terre aussi longtemps qu’un soupir
Égarés dans le cosmos, frêle comme une plume d’oie
Que la faucheuse prend, puis arrache avec sourire
Et sans remord, de sa faulx, telle est sa dure loi

Quand sonne le glas, voici qu’elle passe en courant d’air
Comme un éclair grondant qui, au hasard, tombe
Et vous surprend, sans sursis, elle fend les airs
Et frappe, parmi les vivants semant l’hécatombe

Sa majesté vous ouvrira la porte des cieux
Et personne n’échappera à son sinistre office
Car ni riche ni indigent n’ont grâce à ses yeux
Chacun goûtera à sa divine justice

Ses lèvres froides vous figent quand elle vous baise le front
Vous endormant, lourd entre ses mains livides
Elle vous berce, doucement, comme seules les mères le font
Elle vient, et vous réveille du
Cauchemar de la vie