Poème:Détention

Les prisons sont légions dans les dictatures,
Elles se remplissent de nombreux opposants,
Dans les démocraties après leur capture,
Escrocs et criminels méditent repentants.

Cette vision simple, peut-être simpliste,
Est bien sûr entachée par la réalité,
Certaines sociétés pourtant modernistes,
Bafouent les tribunaux et les droits d’équité.

Ces pays affichent de grandes libertés,
Lèvent leur justice comme un étendard,
Sermonnent et prônent pour tous l’égalité,
Mais cachent loin d’elles les pires cauchemars.

Sans juste plaidoirie, sans aucun jugement,
Beaucoup trop deviennent des prisonniers sans nom,
Séquestrés, enfermés, mis à l’isolement,
Peu à peu effacés sans espoir de pardon.

Ces camps de détention toute loi abjurée,
Se rendent inhumains pratiquant la torture
Et l’avilissement sur des désespérés,
Coupables, innocents jetés en pâture.

Ces lieux tenus secrets par les gouvernements,
Éloignés des peuples de ces républiques,
Sans légitimité quel que soit l’argument,
Se rappellent à nous par cris et suppliques.

Sans foi pour lui-même et ses institutions,
L’Homme se déjuge étant son seul bourreau,
Devenu hors la loi de sa juridiction,
Il perd l’intégrité et l’honneur des héros.