Poème:Lests

J’avance alourdi par les ennuis, les malheurs,
Les peines transportées forment ce dur labeur,
Quotidien devenir sans aucun avenir,
Lourde carapace monstrueuse à bannir.
La quête du bonheur reste bien douloureuse
Souvent incertaine pour une âme noueuse,
Mais lui m’a-t-il cherché et simplement frôlé
Pour vite s’enfuir au loin, d’une belle envolée ?
Fuir cet esprit pesant encombré de chimères
Et de sombres dragons que les années n’altèrent,
Qui dans chaque recoin persiflent un feu glacé
Où les noirceurs ne cessent de s’entrelacer.
Reprendre mes rêves et larguer tous ces lests
Lourds comme la fonte, boulets que je déteste
Qui m’entravent aussi bien les pieds que l’esprit,
Nouent si fort le corps que mon cœur perd l’appétit.
Retrouver mon pas de liberté sans raison,
Mon vol désordonné de simple papillon
Tourbillonner en folle espérance d’oiseau
Pour voir l’univers et m’abreuver aux ruisseaux.
S’en aller nulle part, mais revenir d’ailleurs,
Être étranger partout, inconnu du malheur,
Au milieu d’espaces à parcourir longtemps
Dans ces éternités qui résistent aux temps.
Larguer ces puissantes amarres de lourds bateaux,
M’enfoncer dans ces mondes sous-marins si beaux
Noirs de lumières qui brillent de mille feux
Et louvoyer dans ces arcs-en-ciel ténébreux…