Poème:Revivre Ou Se Laisser Mourir

Se laisser mourir à l’ombre d’un pardon, parsemé de mots perturbés et ressentir pour quelques secondes l’envol du repos éternel. Sécher les larmes d’une famille déchirée, d’un enfant perdu, d’une femme éperdue de douleurs.
Et puis revivre, serrer dans ses bras tremblants ces êtres chéris, embrasser cette tendresse au cœur chavirant. Sentir le parfum du bonheur des âmes profondes, sentir la chaleur des corps du monde des vivants.

Se laisser mourir au parfum des regrets, sous l’éclipse de l’incompréhension et toucher l’ultime étoile scintillante. Voir a qui je manquerais, à qui l’absence profiterait. Soudoyer le paradis pour quelques minutes de liberté sous l’emprise des anges déchus.
Et puis revivre à l’ombre d’un été plus fleuri et regarder ces photos jaunies d’un passé plus clair. Refaire les mêmes erreurs sans aucuns regrets et assumer sa destiné sans battements de cils.

Se laisser mourir dans un effet papillon, nettoyer le ciel d’un revers de la main bien contrôlé. Je suis là apaisé, au contact des maux et des mots imperturbables. Que la vie parait si triste quand l’humain se renferme dans ses certitudes.
Et puis revivre dans un éclair lumineux rempli de peut-être, de pourquoi, de comment, de serais-je meilleur si mes pensées demeureraient plus saines. Sur un bateau ivre je renais, joignant mes mains vers les blessures que j’ai pu ouvrir.

Se laisser mourir pour de bon, une fois les réponses trouvées.
Se laisser mourir sous la honte, sans un bruit, sans saveur.
Revivre éternellement sous la cloche des nuages, maquillant l’Eden d’un sourire dormant.
Je ferme les yeux, je m’endors paisiblement et demain quand le jour se lèvera, ce cauchemar s’évaporera enfin.