Prose:A Elle

Pas besoin de m’en souvenir,
Elle est dans ma mémoire fraîche
Comme la rosée sur les roses matinales.

Ma chère Cybèle !
Au delà les confins du monde tu es si belle
Et comme une Sybelle, tu as au bout de tes oreilles les lèvres du ciel,
Et au bout de tes lèvres les oreilles de mon cœur,
Et le fourreau, et le glaive…
Tes bras chauds et humides comme le firmament
Où tu m’emmènes les soirs d’hivers.
Je te regarde, mon esprit s’emballe, je perd mes moyens,
Mon âme ne se las jamais de faire cet effet à chaque fois que
Tu hibernes ton regard dans le mien ;
Et dix ans s’en sont disparus, et, pas même une ride ne s’est vautrée sur mon amour pour toi.
Et des décennies de ténèbres s’en sont abattues sur nos quotidiens,
Ton sourire brille toujours aussi fort que les vagissements du soleil.
ô été hivernal !
Dusses-tu enivrer le vin de ta romance
Dans sa coupe folle qui raffole de tes lèvres.
Déambuler comme une bulle au gré du vent,
Mon cœur ne sait faire que ça depuis le temps d’antan
Où par ce regard onirique et ce sourire aussi doux
Que des rayons bioluminescents, tu m’a dit
« Parcourons ensemble les sentiers de l’amore et de la mort, de la vie et de l’envie »
Ne me lâche pas la main, et même le temps ne saura nous disséquer,
Car même quand les années m’auront brisés le dos
Et que je ne pourrais voir ton visage, je saurais au fond de mon âme que tu es là et que tu m’appartiens ;
Comme un battement de cils,
Vas-y, vacille fresque polychrome au gré de ton cœur
Entre lumière et ténèbres car c’est cette étincelle qui fait
Embraser mes tropiques ;
Du réel au rêve, tes yeux jaspe me montrent le chemin
Et ta voix aussi frivole que les mélodies d’une harpe m’emporte
Vers ce lointain Jourdain où poussent les étoiles boréales.