Poème:Décembre Au Mont-Royal

Il observe insouciants et hasardeux
Qui de neige amusent leurs enfants ;
Poudreuse levée d’un air pimpant
Dévalent les pentes follement ;
Collante d’un roulis agglutinant
Façonnent de bonhommes heureux ;
Lorsque sous zéro le mercure descend
À la sauvagerie nocturne bien niais
Celui qui sous une couette de duvet,
D’un bonnet de laine se pare frileusement ;
Il ne porte pas de ces souliers vagabonds
Redoutant celle qui, voilée d’un pur édredon,
Fredonne sa comptine caline ne rimant en rien
Avec la douce promesse d’un lendemain ;
Scélérate ; sur nous plane une de ces nuits
Qui sous un banc de parc vous anesthésie,
Couvrant de sa mousseline les corps raidis ;
De beaux rêves leur souhaitant,
Sans remord leur joue baisant ;
Déjà, de sa prochaine conquête se languit ;
Ce soir comme en plein jour le ciel sera clair,
Ses pas dans la neige craqueront d’être trop gelés ;
Ce soir comme hier le fer sera à en rougir la chair,
Ses respires brûleront d’être trop endiablés ;
Aux petites heures lorsque le métro fermerait,
Sous l’édicule avec sa flanelle il s’installerait
Blottit avec l’espoir
De s’y réveiller demain encore ;

… Impitoyable certes, le Mont-Royal de Décembre,
En son cimetière pourriez, sans le savoir, vous étendre.