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Poeme : Notre Toute Première Fête Des Pères Sans Toi, Pa



Notre Toute Première Fête Des Pères Sans Toi, Pa

L’année dernière encore, à pareille époque,
Tu étais là, avec nous, physiquement sur terre.
Moi, j’étais un peu loin, mais en vie et en Haïti,
Dans la seconde ville du pays, au Cap-Haitien,
En train de lutter pour vous assurer dignement,
À vous que j’aime tant, le quotidien,
Au delà de toute intention mesquine de redevance,
Ce que d’ailleurs, de droit vous revient,
Et pour lequel vous avez maman et toi
Consenti inlassablement, Dieu seul, papi, sait
Quelle quantité d’humiliations et de sacrifices,
En vue, de nous tous, vos enfants, meubler l’esprit.
C’est comme si c’était hier,
Je m’en souviens bien.
Alors, qu’au boulot j’étais moi,
Fabie elle, ta fille unique,
Ce dimanche-la, à Port-au-Prince,
Se démerdait à te trouver un p’tit cadeau de circonstance,
Comme si quelque chose déjà lui disait
Qu’en cette même date aujourd’hui,
Avec nous sur terre, tu n’y serais plus,
En ce jour, ô ! Combien mémorable et symbolique,
Consacré aux pères du monde entier,
Et en particulier, ce dimanche 29 juin 2008,
A ceux d’Haïti qui, dans la majeure partie des cas,
Tout au moins ceux qui se respectent,
S’oublient en vue de l’éducation
Et le bien-être de leurs fils.
Toi, papi tu as été et demeures de cette geste,
La toute illustration et incarnation.
L’une des plus tangibles preuves,
De dévouement dans la quête en toute fierté
D’un lendemain meilleur pour tes enfants,
Bien entendu, à ta manière,
Même quand au départ, trop jeunes,
Nous n’avions pas su pas ainsi le comprendre.
Aujourd’hui publiquement je l’affirme,
Tu es pour nous à la fois,
Ce héro de la bataille sans merci de la vie,
Cette espèce rare en voie d’extinction,
Ce joyau de père rigoureux dans sa jeunesse
Mais, toute tendresse et sagesse dans sa vieillesse,
Celui qui, le plus aura ses enfants m’arquée
Et sa veuve inexplicablement manquée,
En dépit de l’image de couple,
Pas tout à fait satisfaisante,
Bien entendu, sur bien des points,
Que vous nous aviez projetée.
Environ sept (7) mois après ton départ,
Nous nous sommes rendus à l’évidence,
Que ce n’est point l’amour vrai
Qui, l’un pour l’autre vous manquait,
J’assume moi la responsabilité,
Sans en être pourtant autorisé,
Ni par l’un, ni par l’autre,
De l’affirmer et le confirme :
Maman et toi, vous vous aimiez,
Plus que vous ne vous l’ayez imaginé.
La preuve en est bien grande,
Comme maman aime à le dire,
Quand, dans une situation déterminée,
Tu en étais souvent témoin,
Elle veut, tout le monde, porter
A l’évidence d’une chose.
Et voila, s’en est fait, tu n’es plus là.
Bien que personne ne ce l’imaginerait,
En tout cas moi, je m’y attendais,
Aucunement j’en n’avais douté,
Et cela ne m’est d’aucune surprise,
Je savais qu’un jour ou l’autre,
Celui qui le premier serait porté à partir
Laisserait l’autre dans le plus grand désarroi.
J’en suis plus que sûr,
Autant que moi, maman et toi vous le saviez.
Mais vous avez laissé le temps passer
Sans aucune correction à votre manière particulière,
De vous aimer porter ni non plus rien changer
Sinon qu’après tu t’en sois allé.
Mais pourquoi t’en es-tu ainsi retiré,
Sans nous avoir au préalable avisés ;
Sans un dernier mot parvenir à prononcer,
Sinon qu’une tentative de regard vers ceux qui,
Ce matin-la à tes chevets sans être médecin y étaient,
Particulièrement ta fille chérie Fabie,
Dont le visage demeure la dernière image
Qui aura de ton sur terre passage,
Fertilement orné le vaste champ de souvenirs.
Serait-ce que de la vie tu en avais marre
Ou que tu te sentais abandonné, rejeté,
Méprisé, à ton destin plus que jamais livré
Ou par l’idée de pour toujours aller t’en dormir
Dans les bras de Morphée
Complètement gagnée, maitrisé et commandé ?
Pourquoi le ciel a-t-il voulu Ce matin-là,
Que sur les lieux je n’y aie été,
À tes côtés ; à tes pieds ?
Peut-être, pour mieux à nous te ravir
Sachant que d’y avoir été,
Je t’empêcherais de partir ?
Je sais que tu m’écouterais
En vue de la coulée de ces vagues de larmes
Tant dans mes yeux que dans mon âme détourner,
Tel quand tu étais, il y a huit (8) ans à l’hôpital,
Et que miraculeusement tu y étais sorti, en vie.
Pourquoi n’avais-je pas à Fabie,
Ma très chère sœur autorisé à te réveiller,
En vue du bonjour te souhaiter dès 4 : 30 du matin,
Comme à l’accoutumée, alors qu’il était encore temps,
Et que je pourrais être le tout dernier
Que tu écouterais et qui bien sûr
En ce qui concerne ta voix à mon endroit,
De même, tel un précieux héritage, en serait
Ou très probablement toute cette disgrâce
Qui dans son acharnement t’a emporté conjurer ?
Autant d’interrogations de multiple nature,
En effet, me chiffonne aujourd’hui encore l’esprit,
Sans une réponse palpable ou acceptable
De nulle part et surtout de personne avoir.
Je voudrais bien de doutes,
Une fois pour toute, si tu le peux, ô père que tu me ôtes !
Et des raisons de ta soudaine disparition que tu m’assures ;
Je n’accepte pas le désarroi et l’abandon
Dans lesquels tu nous as laissés.
Mais hélas ! Que faire ? Sinon que continuer à vivre
Cette putain de réalité qu’on ne saurait changer.
Oui ! Continuer à vivre la réalité qu’ici-bas tu n’y es plus
Avec en tête l’idée qu’on se rencontrera un jour
Et que pour l’instant, malencontreusement,
On ne peut plus comme avant te voir.
Ta place est éternellement dans les cieux.
Que toujours tu veilles sur nous,
Alors qu’ici-bas maman elle
Ne cesse de vieillir davantage
Et pleure à chaudes larmes ton absence.
Elle souffre si atrocement,
Qu’on ne peut même de ton nom,
N’importe où ou n’importe comment en faire mention.
Elle laisse même percevoir que la vie sur terre
Plus rien ne lui dit.
Certes, elle continue à notre bonheur vouloir
Mais elle veut aussi partir te rejoindre,
O toi son eternel et immortel amour,
L’homme qui lui a été par toutes les divinités destiné,
Celui avec qui, peut importe l’ambiance qui entre vous régnait
Elle s’était drôlement bien sentie,
Le seul homme qu’elle ait connu,
Durant toute sa vie !
Elle se sent quelque part,
Coupable dans ton départ.
C’est un fait, aujourd’hui avec nous tu n’es plus.
J’ignore comment toi, là-haut tu te sens,
A quoi tu t’adonnes, mais pour elle, ici-bas,
Etre sans toi en vie n’a presque plus de sens,
Tout comme pour nous tes enfants,
La tendance en a été peu après ton départ éclair.
Mais on s’en est débattu comme des titans
En vue d’en face regarder le soleil
Et les yeux tourner vers de meilleurs horizons,
Beaucoup plus prometteurs quant à de notre avenir la garantie.
Nous voulons cesser de te pleurer,
Bien que sans jamais au grand jamais t’oublier.
Tes jours à toi, en effet,
Peut-être pas comme toi et nous l’aurions voulu,
Mais tu les as pleinement vécus,
Alors a nous de prendre maintenant en main,
Avec le plus d’enthousiasme que possible notre vie.
Nous te réitérons notre promesse
De ne jamais de notre vie t’oublier.
Nous continuerons de prendre soin de maman,
Autant que le ciel nous le permettra
Et ce, jusqu’au dernier de ses jours.
Nous nous sommes déjà la tâche faite
De compléter ce que tu avais commencé ;
Et réaliser ce auquel pour une raison ou pour une autre,
Tu n’avais apparemment même pas pensé.
Maman souhaite de tout cœur notre progéniture voir,
Ce qui pour toi n’était pas de trop grand intérêt,
Tant que les conditions réelles de son effectivité
N’aient été en bonne et due forme, remplies.
On est plus que fier, de ne t’avoir jamais déçu.
Maintenant l’heure semble vouloir sonner
Pour que notre destinée en main on la prenne.
Il nous faut donc un peu nous grouiller,
Non seulement le corps tout entier,
Mais particulièrement les fesses,
Afin que les vœux de maman soient exaucés
Si ce n’est complètement, en majeure partie.
Elle nous veut chacun fonder notre propre foyer,
Que nous lui donnions de beaux petits enfants,
Qui de ton affection à travers tes photos jouiront.
Je m’engage à faire de mon mieux,
Pour que la famille là ne s’arrête,
Elle doit comme celle d’Abraham croître,
Sous l’égide des prodiges de la providence.
Je n’ignore aucunement la somme de bonnes choses
Que de tout cœur tu nous souhaitais.
T’en fais pas, Dieu, peut mieux les accomplir
Puisque maintenant tu es plus prés de lui.
Chuchote-les-lui à l’oreille frénétiquement,
Telle une douce et fervente prière
A toute heure et à chaque instant,
A l’instar d’un incessant hymne d’adoration
Que tu t’exerçais à lui chanter depuis sur terre.
Nullement à tes vœux il ne fera la sourde oreille.
Il te sera toujours compatissant et fidèle,
De la même manière que son secours pour toi,
Au jour du salut, au moment opportun il t’exhaussera.
Nous, tes enfants, encore en proie aux misères de la terre
Encore vêtus de notre fameux manteau de chair
Qu’a Dieu il ne plait encore de nous enlever
Nous voulons continuer à œuvrer
Dans la lumière de la voie que tu nous avais frayée,
En dépit des adversités de la vie
Qui nos pas font tendre au chancellement.
Nous comptons de tout cœur un jour te revoir papi,
Je me demande si au moins une idée tu te fais
De combien tu nous manques.
Nous sommes plus que fiers,
De t’avoir eu pour père.
Et sache que la mort nous seulement ravi ton corps,
Tu as habité et habites pour toujours
Les plus sacrés sanctuaires de nos cœurs.
Nous ne t’oublierons jamais,
Chaque jour de notre vie est à sur terre ton passage
L’un des plus poignants témoignages.
Plus que jamais nous t’aimons, papi,
Rien ne peut t’empêcher d’être notre papi chéri.
S’il t’est encore possible, continue à nos pas guider
Car ta volonté, en dépit de ton absence,
En nous nous voulons qu’elle pérennise.
Tu as été un colosse de père,
Le meilleur de tous ceux qui aient existés,
Et tu constitues pour toujours,
Cet homme si extraordinaire
Que maman si étrangement a aimé
Duquel elle ne peut maintenant s’en passer.
Toujours tu nous rappelles,
A toute heure et à chaque instant.
T’es plus que vivant en nous.
Tes principes, tes enseignements,
Tout ce que tu nous avais en ton vivant inculqué
Nous sera toujours salutaire et précieux.
Tu nous manques énormément papi.
Sache que, sans vraiment les raisons savoir,
Je constate que mon amour pour toi,
Chaque jour davantage augmente,
En dépit de ton absence,
C’est drôle n’est-ce pas, hein ?
Tu peux t’en assurer, ma vie sera en réussite,
Un peu plus de ce que tu as eu le temps de voir
Et avec moi vivre, pour la plus grande gloire
De tes visions ainsi que de tes projections
Quant à ce qui était réellement fondamental
Dans l’éducation et la formation de tes enfants
En vue d’un mieux être certain
Et un avenir prometteur
Quand celui des fils de la plupart de tes voisins
Se voit sombrer dans l’incertain et le baratin.
Honneur et mérite à toi papi,
Tu as choisi d’échoué là ou beaucoup ont réussi
Pour ainsi réussir la où ils ont en majeure partie échoué.
Tu es mon héro, celui dans la bataille de la vie
A glorieusement triomphe.
Dis si seulement ton adresse là-haut je le savais,
Ce texte pour toi à l’ occasion des fêtes des pères,
A sûr coup je te l’enverrais.
Notre adresse, déjà tu te la sais,
Seulement il te faudrait du papier et un stylo
Pour convenablement me répondre.
J’aurais bien voulu que tu me dises
Comment tu te sens la ou tu es et ce que tu fais
Afin qu’ici je ne m’inquiète plus pour toi
Et qu’à tout jamais se sèchent ces vagues de larmes
De tristesse et de chagrin que ton départ
Comme un volcan en éruption ont en moi déchainé.

Camilingue
Camilingue@Yahoo.ca

PostScriptum

Un père, tel une mère ou n’importe quel être autre aimé, est cette partie de nous-mêmes qui, ni la distance, ni l’absence, encore moins la mort, parviennent, réellement à nous amputer.


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Poème en Phonétique

lane dεʁnjεʁə ɑ̃kɔʁə, a paʁεjə epɔkə,
ty etε la, avεk nu, fizikəmɑ̃ syʁ teʁə.
mwa, ʒetεz- œ̃ pø lwɛ̃, mεz- ɑ̃ vi e ɑ̃-ajti,
dɑ̃ la səɡɔ̃də vilə dy pεi, o kap-εsjɛ̃,
ɑ̃ tʁɛ̃ də lyte puʁ vuz- asyʁe diɲəmɑ̃,
a vu kə ʒεmə tɑ̃, lə kɔtidjɛ̃,
o dəla də tutə ɛ̃tɑ̃sjɔ̃ mεskinə də ʁədəvɑ̃sə,
sə kə dajœʁ, də dʁwa vu ʁəvjɛ̃,
e puʁ ləkεl vuz- ave mamɑ̃ e twa
kɔ̃sɑ̃ti ɛ̃lasabləmɑ̃, djø səl, papi, sε
kεllə kɑ̃tite dymiljasjɔ̃z- e də sakʁifisə,
ɑ̃ vɥ, də nu tus, voz- ɑ̃fɑ̃, məble lεspʁi.
sε kɔmə si setε jεʁ,
ʒə mɑ̃ suvjɛ̃ bjɛ̃.
alɔʁ, ko bulo ʒetε mwa,
fabi εllə, ta fijə ynikə,
sə dimɑ̃ʃə la, a pɔʁ o pʁɛ̃sə,
sə demεʁdε a tə tʁuve œ̃ ptit kado də siʁkɔ̃stɑ̃sə,
kɔmə si kεlkə ʃozə deʒa lɥi dizε
kɑ̃ sεtə mεmə datə oʒuʁdɥi,
avεk nu syʁ teʁə, ty ni səʁε plys,
ɑ̃ sə ʒuʁ, o ! kɔ̃bjɛ̃ memɔʁablə e sɛ̃bɔlikə,
kɔ̃sakʁe o pεʁə dy mɔ̃də ɑ̃tje,
e ɑ̃ paʁtikylje, sə dimɑ̃ʃə vɛ̃t- nəf ʒɥɛ̃ dø milə ɥit,
a sø dajti ki, dɑ̃ la maʒəʁə paʁti dε ka,
tut- o mwɛ̃ sø ki sə ʁεspεkte,
sublje ɑ̃ vɥ də ledykasjɔ̃
e lə bjɛ̃ εtʁə də lœʁ fis.
twa, papi ty a ete e dəməʁə də sεtə ʒεstə,
la tutə ilystʁasjɔ̃ e ɛ̃kaʁnasjɔ̃.
lynə dε plys tɑ̃ʒiblə pʁəvə,
də devuəmɑ̃ dɑ̃ la kεtə ɑ̃ tutə fjεʁte
dœ̃ lɑ̃dəmɛ̃ mεjœʁ puʁ tεz- ɑ̃fɑ̃,
bjɛ̃ ɑ̃tɑ̃dy, a ta manjεʁə,
mεmə kɑ̃t- o depaʁ, tʁo ʒənə,
nu navjɔ̃ pa sy pa ɛ̃si lə kɔ̃pʁɑ̃dʁə.
oʒuʁdɥi pyblikəmɑ̃ ʒə lafiʁmə,
ty ε puʁ nuz- a la fwa,
sə eʁo də la batajə sɑ̃ mεʁsi də la vi,
sεtə εspεsə ʁaʁə ɑ̃ vwa dεkstɛ̃ksjɔ̃,
sə ʒwajo də pεʁə ʁiɡuʁø dɑ̃ sa ʒənεsə
mε, tutə tɑ̃dʁεsə e saʒεsə dɑ̃ sa vjεjεsə,
səlɥi ki, lə plysz- oʁa sεz- ɑ̃fɑ̃ maʁke
e sa vəvə inεksplikabləmɑ̃ mɑ̃ke,
ɑ̃ depi də limaʒə də kuplə,
pa tut- a fε satisfəzɑ̃tə,
bjɛ̃ ɑ̃tɑ̃dy, syʁ bjɛ̃ dε pwɛ̃,
kə vu nuz- avje pʁɔʒəte.
ɑ̃viʁɔ̃ sεpt (sεpt) mwaz- apʁε tɔ̃ depaʁ,
nu nu sɔmə ʁɑ̃dysz- a levidɑ̃sə,
kə sə nε pwɛ̃ lamuʁ vʁε
ki, lœ̃ puʁ lotʁə vu mɑ̃kε,
ʒasymə mwa la ʁεspɔ̃sabilite,
sɑ̃z- ɑ̃n- εtʁə puʁtɑ̃ otɔʁize,
ni paʁ lœ̃, ni paʁ lotʁə,
də lafiʁme e lə kɔ̃fiʁmə :
mamɑ̃ e twa, vu vuz- εmje,
plys kə vu nə vu lεjez- imaʒine.
la pʁəvə ɑ̃n- ε bjɛ̃ ɡʁɑ̃də,
kɔmə mamɑ̃ εmə a lə diʁə,
kɑ̃, dɑ̃z- ynə sitɥasjɔ̃ detεʁmine,
ty ɑ̃n- etε suvɑ̃ temwɛ̃,
εllə vø, tu lə mɔ̃də, pɔʁte
a levidɑ̃sə dynə ʃozə.
e vwala, sɑ̃n- ε fε, ty nε plys la.
bjɛ̃ kə pεʁsɔnə nə sə limaʒinəʁε,
ɑ̃ tu ka mwa, ʒə mi atɑ̃dε,
okynəmɑ̃ ʒɑ̃ navε dute,
e səla nə mε dokynə syʁpʁizə,
ʒə savε kœ̃ ʒuʁ u lotʁə,
səlɥi ki lə pʁəmje səʁε pɔʁte a paʁtiʁ
lεsəʁε lotʁə dɑ̃ lə plys ɡʁɑ̃ dezaʁwa.
ʒɑ̃ sɥi plys kə syʁ,
otɑ̃ kə mwa, mamɑ̃ e twa vu lə savje.
mε vuz- ave lεse lə tɑ̃ pase
sɑ̃z- okynə kɔʁεksjɔ̃ a vɔtʁə manjεʁə paʁtikyljεʁə,
də vuz- εme pɔʁte ni nɔ̃ plys ʁjɛ̃ ʃɑ̃ʒe
sinɔ̃ kapʁε ty tɑ̃ swaz- ale.
mε puʁkwa tɑ̃n- ε ty ɛ̃si ʁətiʁe,
sɑ̃ nuz- avwaʁ o pʁealablə avize,
sɑ̃z- œ̃ dεʁnje mo paʁvəniʁ a pʁonɔ̃se,
sinɔ̃ kynə tɑ̃tativə də ʁəɡaʁ vεʁ sø ki,
sə matɛ̃ la a tε ʃəvε sɑ̃z- εtʁə medəsɛ̃ i etε,
paʁtikyljεʁəmɑ̃ ta fijə ʃeʁi fabi,
dɔ̃ lə vizaʒə dəməʁə la dεʁnjεʁə imaʒə
ki oʁa də tɔ̃ syʁ teʁə pasaʒə,
fεʁtiləmɑ̃ ɔʁne lə vastə ʃɑ̃ də suvəniʁ.
səʁε sə kə də la vi ty ɑ̃n- avε maʁə
u kə ty tə sɑ̃tεz- abɑ̃dɔne, ʁəʒəte,
mepʁize, a tɔ̃ dεstɛ̃ plys kə ʒamε livʁe
u paʁ lide də puʁ tuʒuʁz- ale tɑ̃ dɔʁmiʁ
dɑ̃ lε bʁa də mɔʁfe
kɔ̃plεtəmɑ̃ ɡaɲe, mεtʁize e kɔmɑ̃de ?
puʁkwa lə sjεl a til vuly sə matɛ̃ la,
kə syʁ lε ljø ʒə ni ε ete,
a tε kote, a tε pje ?
pø tεtʁə, puʁ mjøz- a nu tə ʁaviʁ
saʃɑ̃ kə di avwaʁ ete,
ʒə tɑ̃pεʃəʁε də paʁtiʁ ?
ʒə sε kə ty mekutəʁε
ɑ̃ vɥ də la kule də sε vaɡ də laʁmə
tɑ̃ dɑ̃ mεz- iø kə dɑ̃ mɔ̃n- amə detuʁne,
tεl kɑ̃ ty etε, il i a ɥit (ɥit) ɑ̃s a lopital,
e kə miʁakyløzəmɑ̃ ty i etε sɔʁti, ɑ̃ vi.
puʁkwa navε ʒə pa a fabi,
ma tʁε ʃεʁə sœʁ otɔʁize a tə ʁevεje,
ɑ̃ vɥ dy bɔ̃ʒuʁ tə suεte dε katʁə : tʁɑ̃tə dy matɛ̃,
kɔmə a lakutyme, alɔʁ kil etε ɑ̃kɔʁə tɑ̃,
e kə ʒə puʁʁεz- εtʁə lə tu dεʁnje
kə ty ekutəʁεz- e ki bjɛ̃ syʁ
ɑ̃ sə ki kɔ̃sεʁnə ta vwa a mɔ̃n- ɑ̃dʁwa,
də mεmə, tεl œ̃ pʁesjø eʁitaʒə, ɑ̃ səʁε
u tʁε pʁɔbabləmɑ̃ tutə sεtə dizɡʁasə
ki dɑ̃ sɔ̃n- aʃaʁnəmɑ̃ ta ɑ̃pɔʁte kɔ̃ʒyʁe ?
otɑ̃ dɛ̃teʁɔɡasjɔ̃ də myltiplə natyʁə,
ɑ̃n- efε, mə ʃifɔnə oʒuʁdɥi ɑ̃kɔʁə lεspʁi,
sɑ̃z- ynə ʁepɔ̃sə palpablə u aksεptablə
də nylə paʁ e syʁtu də pεʁsɔnə avwaʁ.
ʒə vudʁε bjɛ̃ də dutə,
ynə fwa puʁ tutə, si ty lə pø, o pεʁə kə ty mə otə !
e dε ʁεzɔ̃ də ta sudεnə dispaʁisjɔ̃ kə ty masyʁə,
ʒə naksεptə pa lə dezaʁwa e labɑ̃dɔ̃
dɑ̃ lekεl ty nuz- a lεse.
mεz- ela ! kə fεʁə ? sinɔ̃ kə kɔ̃tinɥe a vivʁə
sεtə pytɛ̃ də ʁealite kɔ̃ nə soʁε ʃɑ̃ʒe.
ui ! kɔ̃tinɥe a vivʁə la ʁealite kisi ba ty ni ε plys
avεk ɑ̃ tεtə lide kɔ̃ sə ʁɑ̃kɔ̃tʁəʁa œ̃ ʒuʁ
e kə puʁ lɛ̃stɑ̃, malɑ̃kɔ̃tʁøzəmɑ̃,
ɔ̃ nə pø plys kɔmə avɑ̃ tə vwaʁ.
ta plasə εt- etεʁnεllmɑ̃ dɑ̃ lε sjø.
kə tuʒuʁ ty vεjə syʁ nu,
alɔʁ kisi ba mamɑ̃ εllə
nə sεsə də vjεjiʁ davɑ̃taʒə
e plœʁə a ʃodə laʁmə- tɔ̃n- absɑ̃sə.
εllə sufʁə si atʁɔsəmɑ̃,
kɔ̃ nə pø mεmə də tɔ̃ nɔ̃,
nɛ̃pɔʁtə u u nɛ̃pɔʁtə kɔmɑ̃ ɑ̃ fεʁə mɑ̃sjɔ̃.
εllə lεsə mεmə pεʁsəvwaʁ kə la vi syʁ teʁə
plys ʁjɛ̃ nə lɥi di.
sεʁtə, εllə kɔ̃tinɥ a nɔtʁə bɔnœʁ vulwaʁ
mεz- εllə vø osi paʁtiʁ tə ʁəʒwɛ̃dʁə,
o twa sɔ̃n- ətεʁnεl e imɔʁtεl amuʁ,
lɔmə ki lɥi a ete paʁ tutə lε divinite dεstine,
səlɥi avεk ki, pø ɛ̃pɔʁtə lɑ̃bjɑ̃sə ki ɑ̃tʁə vu ʁeɲε
εllə setε dʁoləmɑ̃ bjɛ̃ sɑ̃ti,
lə səl ɔmə kεllə ε kɔny,
dyʁɑ̃ tutə sa vi !
εllə sə sɑ̃ kεlkə paʁ,
kupablə dɑ̃ tɔ̃ depaʁ.
sεt- œ̃ fε, oʒuʁdɥi avεk nu ty nε plys.
ʒiɲɔʁə kɔmɑ̃ twa, la-o ty tə sɑ̃s,
a kwa ty tadɔnə, mε puʁ εllə, isi ba,
εtʁə sɑ̃ twa ɑ̃ vi na pʁεskə plys də sɑ̃s,
tu kɔmə puʁ nu tεz- ɑ̃fɑ̃,
la tɑ̃dɑ̃sə ɑ̃n- a ete pø apʁε tɔ̃ depaʁ eklεʁ.
mεz- ɔ̃ sɑ̃n- ε debaty kɔmə dε titɑ̃
ɑ̃ vɥ dɑ̃ fasə ʁəɡaʁde lə sɔlεj
e lεz- iø tuʁne vεʁ də mεjœʁz- ɔʁizɔ̃,
boku plys pʁɔmεtœʁ kɑ̃ a də nɔtʁə avəniʁ la ɡaʁɑ̃ti.
nu vulɔ̃ sese də tə pləʁe,
bjɛ̃ kə sɑ̃ ʒamεz- o ɡʁɑ̃ ʒamε tublje.
tε ʒuʁz- a twa, ɑ̃n- efε,
pø tεtʁə pa kɔmə twa e nu loʁjɔ̃ vuly,
mε ty lεz- a plεnəmɑ̃ vekys,
alɔʁz- a nu də pʁɑ̃dʁə mɛ̃tənɑ̃ ɑ̃ mɛ̃,
avεk lə plys dɑ̃tuzjasmə kə pɔsiblə nɔtʁə vi.
nu tə ʁeiteʁɔ̃ nɔtʁə pʁɔmεsə
də nə ʒamε də nɔtʁə vi tublje.
nu kɔ̃tinɥəʁɔ̃ də pʁɑ̃dʁə swɛ̃ də mamɑ̃,
otɑ̃ kə lə sjεl nu lə pεʁmεtʁa
e sə, ʒysko dεʁnje də sε ʒuʁ.
nu nu sɔmə deʒa la taʃə fεtə
də kɔ̃plete sə kə ty avε kɔmɑ̃se,
e ʁealize sə okεl puʁ ynə ʁεzɔ̃ u puʁ ynə otʁə,
ty navεz- apaʁamɑ̃ mεmə pa pɑ̃se.
mamɑ̃ suεtə də tu kœʁ nɔtʁə pʁɔʒenityʁə vwaʁ,
sə ki puʁ twa netε pa də tʁo ɡʁɑ̃t- ɛ̃teʁε,
tɑ̃ kə lε kɔ̃disjɔ̃ ʁeεllə də sɔ̃n- efεktivite
nε ete ɑ̃ bɔnə e dɥ fɔʁmə, ʁɑ̃pli.
ɔ̃n- ε plys kə fje, də nə tavwaʁ ʒamε desy.
mɛ̃tənɑ̃ lœʁ sɑ̃blə vulwaʁ sɔne
puʁ kə nɔtʁə dεstine ɑ̃ mɛ̃ ɔ̃ la pʁεnə.
il nu fo dɔ̃k œ̃ pø nu ɡʁuje,
nɔ̃ sələmɑ̃ lə kɔʁ tut- ɑ̃tje,
mε paʁtikyljεʁəmɑ̃ lε fesə,
afɛ̃ kə lε veyks də mamɑ̃ swae εɡzose
si sə nε kɔ̃plεtəmɑ̃, ɑ̃ maʒəʁə paʁti.
εllə nu vø ʃakœ̃ fɔ̃de nɔtʁə pʁɔpʁə fwaje,
kə nu lɥi dɔnjɔ̃ də bo pətiz- ɑ̃fɑ̃,
ki də tɔ̃n- afεksjɔ̃ a tʁavεʁ tε fɔto ʒuiʁɔ̃.
ʒə mɑ̃ɡaʒə a fεʁə də mɔ̃ mjø,
puʁ kə la famijə la nə saʁεtə,
εllə dwa kɔmə sεllə dabʁaam kʁwatʁə,
su leʒidə dε pʁɔdiʒə də la pʁɔvidɑ̃sə.
ʒə niɲɔʁə okynəmɑ̃ la sɔmə də bɔnə ʃozə
kə də tu kœʁ ty nu suεtε.
tɑ̃ fε pa, djø, pø mjø lεz- akɔ̃pliʁ
pɥiskə mɛ̃tənɑ̃ ty ε plys pʁe də lɥi.
ʃyʃɔtə lε lɥi a lɔʁεjə fʁenetikəmɑ̃,
tεllə ynə dusə e fεʁvɑ̃tə pʁjεʁə
a tutə œʁ e a ʃakə ɛ̃stɑ̃,
a lɛ̃staʁ dœ̃n- ɛ̃sesɑ̃ imnə dadɔʁasjɔ̃
kə ty tεɡzεʁsεz- a lɥi ʃɑ̃te dəpɥi syʁ teʁə.
nylmɑ̃ a tε veyks il nə fəʁa la suʁdə ɔʁεjə.
il tə səʁa tuʒuʁ kɔ̃patisɑ̃ e fidεlə,
də la mεmə manjεʁə kə sɔ̃ səkuʁ puʁ twa,
o ʒuʁ dy saly, o mɔmɑ̃ ɔpɔʁtœ̃ il tεɡzosəʁa.
nu, tεz- ɑ̃fɑ̃, ɑ̃kɔʁə ɑ̃ pʁwa o mizεʁə də la teʁə
ɑ̃kɔʁə vεtys də nɔtʁə famø mɑ̃to də ʃεʁ
ka djø il nə plε ɑ̃kɔʁə də nuz- ɑ̃ləve
nu vulɔ̃ kɔ̃tinɥe a œvʁe
dɑ̃ la lymjεʁə də la vwa kə ty nuz- avε fʁεje,
ɑ̃ depi dεz- advεʁsite də la vi
ki no pa fɔ̃ tɑ̃dʁə o ʃɑ̃sεllmɑ̃.
nu kɔ̃tɔ̃ də tu kœʁ œ̃ ʒuʁ tə ʁəvwaʁ papi,
ʒə mə dəmɑ̃də si o mwɛ̃z- ynə ide ty tə fε
də kɔ̃bjɛ̃ ty nu mɑ̃k.
nu sɔmə plys kə fje,
də tavwaʁ y puʁ pεʁə.
e saʃə kə la mɔʁ nu sələmɑ̃ ʁavi tɔ̃ kɔʁ,
ty a-abite e-abitə puʁ tuʒuʁ
lε plys sakʁe sɑ̃ktɥεʁə də no kœʁ.
nu nə tubljəʁɔ̃ ʒamε,
ʃakə ʒuʁ də nɔtʁə vi εt- a syʁ teʁə tɔ̃ pasaʒə
lœ̃ dε plys pwaɲɑ̃ temwaɲaʒə.
plys kə ʒamε nu tεmɔ̃, papi,
ʁjɛ̃ nə pø tɑ̃pεʃe dεtʁə nɔtʁə papi ʃeʁi.
sil tεt- ɑ̃kɔʁə pɔsiblə, kɔ̃tinɥ a no pa ɡide
kaʁ ta vɔlɔ̃te, ɑ̃ depi də tɔ̃n- absɑ̃sə,
ɑ̃ nu nu vulɔ̃ kεllə peʁεnizə.
ty a ete œ̃ kɔlɔsə də pεʁə,
lə mεjœʁ də tus sø ki ε εɡziste,
e ty kɔ̃stitɥ puʁ tuʒuʁ,
sεt ɔmə si εkstʁaɔʁdinεʁə
kə mamɑ̃ si etʁɑ̃ʒəmɑ̃ a εme
dykεl εllə nə pø mɛ̃tənɑ̃ sɑ̃ pase.
tuʒuʁ ty nu ʁapεllə,
a tutə œʁ e a ʃakə ɛ̃stɑ̃.
tε plys kə vivɑ̃ ɑ̃ nu.
tε pʁɛ̃sipə, tεz- ɑ̃sεɲəmɑ̃,
tu sə kə ty nuz- avεz- ɑ̃ tɔ̃ vivɑ̃ ɛ̃kylke
nu səʁa tuʒuʁ salytεʁə e pʁesjø.
ty nu mɑ̃kz- enɔʁmemɑ̃ papi.
saʃə kə, sɑ̃ vʁεmɑ̃ lε ʁεzɔ̃ savwaʁ,
ʒə kɔ̃statə kə mɔ̃n- amuʁ puʁ twa,
ʃakə ʒuʁ davɑ̃taʒə oɡmɑ̃tə,
ɑ̃ depi də tɔ̃n- absɑ̃sə,
sε dʁolə nε sə pa, ɛ̃ ?
ty pø tɑ̃n- asyʁe, ma vi səʁa ɑ̃ ʁeysitə,
œ̃ pø plys də sə kə ty a y lə tɑ̃ də vwaʁ
e avεk mwa vivʁə, puʁ la plys ɡʁɑ̃də ɡlwaʁə
də tε vizjɔ̃z- ɛ̃si kə də tε pʁɔʒεksjɔ̃
kɑ̃ a sə ki etε ʁeεllmɑ̃ fɔ̃damɑ̃tal
dɑ̃ ledykasjɔ̃ e la fɔʁmasjɔ̃ də tεz- ɑ̃fɑ̃
ɑ̃ vɥ dœ̃ mjøz- εtʁə sεʁtɛ̃
e œ̃n- avəniʁ pʁɔmεtœʁ
kɑ̃ səlɥi dε fis də la plypaʁ də tε vwazɛ̃
sə vwa sɔ̃bʁe dɑ̃ lɛ̃sεʁtɛ̃ e lə baʁatɛ̃.
ɔnœʁ e meʁitə a twa papi,
ty a ʃwazi deʃue la u boku ɔ̃ ʁeysi
puʁ ɛ̃si ʁeysiʁ la u ilz- ɔ̃ ɑ̃ maʒəʁə paʁti eʃue.
ty ε mɔ̃n- eʁo, səlɥi dɑ̃ la batajə də la vi
a ɡlɔʁjøzəmɑ̃ tʁjɔ̃fə.
di si sələmɑ̃ tɔ̃n- adʁεsə la-o ʒə lə savε,
sə tεkstə puʁ twa a lɔkazjɔ̃ dε fεtə dε pεʁə,
a syʁ ku ʒə tə lɑ̃veʁε.
nɔtʁə adʁεsə, deʒa ty tə la sε,
sələmɑ̃ il tə fodʁε dy papje e œ̃ stilo
puʁ kɔ̃vənabləmɑ̃ mə ʁepɔ̃dʁə.
ʒoʁε bjɛ̃ vuly kə ty mə dizə
kɔmɑ̃ ty tə sɑ̃s la u ty ε e sə kə ty fε
afɛ̃ kisi ʒə nə mɛ̃kjεtə plys puʁ twa
e ka tu ʒamε sə sεʃe sε vaɡ də laʁmə
də tʁistεsə e də ʃaɡʁɛ̃ kə tɔ̃ depaʁ
kɔmə œ̃ vɔlkɑ̃ ɑ̃n- eʁypsjɔ̃ ɔ̃ ɑ̃ mwa deʃεne.

kamilɛ̃ɡ