Poème:« Projections »

Poursuivi par le passé ;
Au présent attaché ;
Et de l’avenir recherché,
D’où viens Je ne me rappelle,
Où je suis et où vais-je ? O ciel !
Il ne reste de moi que la séquelle.
Plus rien dans cette vie ne m’anime
Je suis pour moi-même un anonyme,
Ma vie, ma poésie semble perdre la rime.
Je ne pense, n’écris ni n’aime plus,
Mon âme s’est un peu partout répandue,
Et périr m’est tout à fait défendu.
Je veux défaire mon âme de la prison de mon corps,
Et l’univers explorer et contempler du dedans au dehors,
Sans faire le mort, ni remord, ni a personne faire du tort.
Entre ce que je sens et pense, Mon cœur balance, danse
Et sans cesse courtise la transe.
Le corps et l’esprit ne sont pas aussi contigus,
Leur union est des plus ambigües,
Et l’âme s’en moque et s’en réjouit.
Arrière de moi la concupiscence,
Abondance et magnificence
De mon cœur en font la contenance.
Sans cesse il courtise la transe,
A son rythme et cadence
Je sens, ressens, pense et me défonce,
Sans faire le mort, ni remord, ni a personne faire du tort,
L’univers m’explore me contemple du dedans au dehors,
Et l’âme veut me défaire de la prison de mon corps.
Périr m’est tout à fait défendu.
Mon âme s’est un peu partout répandue,
Je pense, j’écris et aime plus.
Ma vie est faite de poésie et ne perd jamais la rime.
Je ne suis pour moi-même un anonyme,
Plus rien dans cette vie ne me désamine.
Il en reste de moi plus que la séquelle.
Je suis ; je pense au nom du ciel !
D’où viens, toujours je me rappelle,
Mais que pourrais-je contre le passé
Sans au présent m’être attaché
Et vers l’avenir me voir projeté ?
Le secret réside en savoir se décider
A se laisser attraper, s’attacher, ou se projeter,
Dans et par l’avenir, présent et le passé.