Poème:Si Seulement Vous M’aimiez

Si seulement vous m’aimiez,
Vous ne m’auriez pas dit tous ces mots insensés
Qui m’ont brisé le cœur et m’ont tant fait pleurer.
Des mots si plein de haine, que jusque dans ma chair,
J’en ressens la douleur mais ne peux que la taire.
Si seulement vous m’aimiez,
Vous n’auriez pas écrit cette phrase si dure
Blessante comme un silex, que le mal que j’endure
Est comme une plaie béante qui saigne sans répit,
Et jamais ne me laisse le moindre sursis.
Si seulement vous m’aimiez,
Vous n’auriez pas clamé à la face du monde,
Que mon âme est si noire et que j’ai la faconde
De ces hommes de lois parlant pour ne rien dire,
Et jetant en pâtée l’objet de leur délire.
Si seulement vous m’aimiez,
Vous m’auriez relevée lorsque dans le fossé,
La foule déchaînée, inhumaine a jugé,
Et que depuis ce jour où je vis dans l’opprobre,
Je me sens avilie, moi la femme si sobre.
Si seulement vous m’aimiez,
Pourquoi n’avoir pas mis dans mon cœur en lambeaux,
Le poignard salvateur, précurseur des tombeaux,
Où j’aurais pu enfin demeurer en repos,
Sans sentir se glacer la moelle de mes os.
Non, vous ne m’aimez pas,
Car vous m’avez tuée avec tant de plaisir
Que ma vie se détruit et je me sens mourir,
La gorge desséchée, le corps écartelé,
Sans la moindre parole, un mot de l’être aimé.
Si vous m’avez aimée,
Il se pourrait qu’un jour dans un proche avenir,
Vous compreniez la peine que j’ai pu ressentir,
De voir se déchaîner la presse si cruelle
Qui a fait d’une amante une femme rebelle.

Car, vous m’avez aimée,
J’en ai la certitude, les yeux ne mentent pas.
Quand vous me regardiez ils avaient tant d’éclat !
Je me souviens encore de cette douce étreinte,
Qui bien que très furtive a laissé son empreinte.
Oui, vous m’avez aimée,
Quand blottie dans vos bras j’écoutais votre cœur,
Vous caressiez ma joue et parliez de bonheur.
Si ce n’est pas aimer, que faire ces gestes-là,
Il se peut que sur terre l’amour n’existe pas.
Vous m’avez écoutée !
Dites-moi par pitié, si vous m’avez aimée ;
Si ce jour vous m’aimez ou si vous m’aimerez.
Vous ne répondez rien, me laissant de l’espoir !
Si seulement un jour, nous pouvions nous revoir.