Univers de poésie d'un auteur

Jomico @jomico

Résumé des publications

1 Poeme - 0 Commentaire
Sur le site depuis le : 31/01/2006
Photo de Jomico

Poete : Jomico

Auteur
1 Prose
0 Commentaire

Présentation de l'auteur / poète

Je me voulais événement.
Je m'imaginais partition.
J'étais gauche.
La tête de mort qui, contre mon gré, remplaçait la pomme que je portais fréquemment à la bouche, n'était aperçue que de moi. Je me mettais à l'écart pour mordre correctement la chose. Comme on ne déambule pas, comme on peut prétendre à l'amour avec un tel fruit aux dents, je me décidais, quand j'avais faim, à lui donner le nom de pomme. Je ne fus plus inquiété. Ce n'est que plus tard que l'objet de mon embarras m'apparut sous les traits ruisselants et tout aussi ambigus de poème.
A ce moment-là, je ne savais pas que je commençais à peine à naître.
J'étais encore un enfant à cette époque, c'est à peine si je m'en souviens.
Je suçais des bonbons pendant que mon père aux prospères finances accumulaient des bons de Panama du trois pour cent de l'emprunt russe et du Crédit Foncier, préparant des revers conséquences de la Russie et du quat'sous papier. Mon frère un peu plus âgé barbotait dans la caisse.
On m'apprit la morale et les bonnes manières, je respectais toujours cette loi familiale et connus les boxons.
Il faut que je me souvienne ...
Lorsque enfant j'étais enfant, je marchais les bras ballants, je voulais que le ruisseau soit rivière et la rivière fleuve, que cette flaque soit la mer. Je ne savais pas que j'étais enfant, tout pour moi avait une âme, et toutes les âmes étaient une. Je n'avais d'opinion sur rien, je n'avais pas d'habitude, je m'asseyais en tailleur, démarrais en courant, j'avais une mèche rebelle et ne faisais pas de mine quand on me photographiait.

Aussi, je préférais laisser passer les siècles comme s'ils avaient été des minutes.
Il n'y avait qu'à attendre ...
Mais en cherchant les souvenirs, je me souviens d'un jour qui avait disparu et les étoiles avaient au fond du ciel noir des scintillements frémissants. J'avais regardé avec désespoir le vide immense de ce beau ciel ; tout était plein ! Je sentis qu'un hymne de grâces s'élevait. Je fermais les yeux. Un sentiment de malaise inexprimable commença à fermenter dans mon coeur d'enfant.
Il faut que je me souvienne ...
Je suis toujours enfant, je dessine avec soin de longs chemins de fer et des bateaux dansant sur la vague accentuée ainsi qu'un vol de mouettes autour du sémaphore et des châteaux carrés munis de leur girouette, des soldats et des forts. Je voyais des bonshommes qu'un prisme sous mes doigts effiloche que je reconnais, mais que les autres croient être de minces araignées.
A l'école on apprend chiffres bâtons et lettres en se curant le nez.
Mais je dois revenir quelque peu en arrière :
Lorsque j'étais enfant se fut le temps des questions suivantes : pourquoi suis-je moi, et pourquoi pas toi ? Pourquoi suis-je ici, et pourquoi pas là ? Quand a commencé le temps, et où finit l'espace ? La vie sous le soleil n'est-elle pas qu'un rêve ?

Ses Derniers Poèmes