Poème:Je T’aime Au Gré De La Mort

Je te salue au milieu des tempêtes, des jours qui s’abîment,
Au milieu des vestiges demeurés, je te salue.
Je te salue, toi, l’enfant-roi qui, de mon cœur fut mien.
Je te salue au nom de l’homme que tu fus, au nom de la femme que je suis devenue.
Au milieu du Beau et du Laid, au milieu des larmes de peine ou de joie, je te salue.
Comme un Ave Maria qui n’en finit pas. Je te salue.
Toi qui fus bien souvent, confident de ma nuit
Toi qui m’as laissée entrer dans ton antre, sans bruit.
Toi qui m’as donné foi, toi qui m’as donné vie.
Je te salue de là où je te vois, mon bel amour, mon seul ami.
Toi qui as redonné couleur à la blême espérance, toi qui changeais souvent,
La boue en or. Toi qui m’as donné des orages de joie.
Pour les mots de ta bouche et pour tes yeux espiègles,
Pour l’odeur de ta peau qui s’accroche à la mienne,
Pour ces petits matins nichés au creux des reins,
Je te salue, te remercie. Tu fus l’instigateur de ce bonheur inouï.
Et pour être demeuré pareil à toi, merci. Bien souvent ta main dans la mienne a soufflé sur les braises de mon âme romantique perdue sous les tempêtes.

Au gré de la mort, je t’aime. Moi, j’ose aimer encore. Je ne veux plus mourir.